En tant qu’enseignant-es et AESH, nous avons aussi pour mission d’éduquer contre toutes les formes de discriminations.

Il nous faut tout mettre en œuvre au quotidien afin de déconstruire les stéréotypes de genre, les préjugés liés à la couleur de peau, à l’origine ethnique ou aux croyances religieuses qui sont souvent à l’origine du harcèlement et des discriminations.

Faute de formation et d’outils institutionnels, les équipes s’emploient à éduquer au respect des un-es et des autres, à l’acceptation des différences et tentent d’élargir les points de vue avec la volonté de contribuer à bâtir une société juste où tout le monde jouit des mêmes droits. Cet engagement professionnel indispose les mouvances politiques qui ont intérêt à ce que les rapports de domination perdurent.

C’est ainsi que le leader du parti Reconquête, Eric Zemmour, a initié un mouvement intitulé “Protégeons nos enfants”, qui appelle à dénoncer, sur les réseaux sociaux notamment, les enseignant-es qui inscrivent dans leur enseignement des contenus pédagogiques visant l’éducation à l’égalité. En brandissant le “Grand Endoctrinement” dont l’École se rendrait coupable, M. Zemmour et ses partisan-es ont pour objectif de soumettre le système scolaire à leurs vues racistes, sexistes et homophobes, en désignant à la vindicte les enseignant-es qui appliquent les programmes. Les menaces qui s’ensuivent nécessitent la mise en place immédiate de la protection fonctionnelle et un dépôt de plainte.

Différents réseaux comme “Parents vigilants”, “Les Ruminants”, “Ypomoni”, “S.O.S Education” ... tenteront certainement ici et là de se faire élire dans les conseils d’écoles. La FSU-SNUipp alerte d’ores et déjà les personnels car cet entrisme ne sera pas sans conséquences pour les personnels et les élèves.

Les pétitions proposées par ces groupuscules permettent en outre un recueil de données personnelles exploitables à des fins électoralistes pour les prochaines élections présidentielles. La FSU-SNUipp encourage les équipes à alerter systématiquement la hiérarchie et la FSU-SNUipp si cela se produit au sein de votre école.

Une intersyndicale de l’éducation, réunissant la FSU, l’UNSA, le SGEN, SUD et la CGT a été reçue en audience fin juin auprès de l’ex-ministre Pap N’Diaye afin de l’alerter, de demander un état des lieux des attaques et d’exiger que des mesures de protection soient prises. A l’issue de cette réunion, un communiqué intersyndical a été envoyé à la presse.

Pour l’heure, le nouveau ministre Gabriel Attal se dit également préoccupé mais n’a prévu aucun engagement.

Résister à l’extrême droite

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