C’est ce qui ressort de l’enquête lancée en novembre et décembre dernier par le SNUipp-FSU, et à laquelle 16 764 enseignants des écoles ont répondu. Pour ces derniers, le problème majeur de cette réforme, c’est que le périscolaire, avec ses contraintes locales et ses inégalités territoriales, a de fait dicté sa loi en premier lieu, au temps scolaire, déterminant pour la réussite des élèves.
Premier enseignement, 74% estiment que les difficultés liées au temps périscolaire impactent négativement le temps scolaire en terme de fonctionnement de l’école mais aussi d’attention et de fatigue des élèves. Ainsi, le périscolaire est mis à l’index, jugé très inégal d’une ville à l’autre, parfois mal organisé, parfois sans locaux adaptés, parfois bruyant et parfois même synonyme de garderie. C’est en maternelle que les critiques sont les plus vives : organisation chaotique de la journée, difficulté pour les élèves à identifier les différents temps morcelant la journée, temps de repos et de sieste insuffisants ou tronqués, allongement du temps passé en collectivité avec des effectifs trop lourds. Au final, c’est l’accumulation de tout cela qui conduit les enseignants à s’inquiéter de la fatigue et de la baisse d’attention de certains élèves sur le temps de classe. Et comme les effectifs restent aussi chargés, comme les programmes scolaires toujours aussi lourds n’ont pas encore changé, seuls 9% des enseignants constatent un effet bénéfique sur les apprentissages.
En second lieu, le jugement est aussi sévère sur les conditions de vie professionnelle et personnelle. 68% notent une dégradation de leurs conditions de travail (manque de temps pour travailler en équipe...) 81% estiment que leur vie personnelle est affectée négativement notamment en matière de pouvoir d’achat (coût supplémentaire en trajet et garde d’enfants) et aussi de temps (animations pédagogiques placées le mercredi après-midi ou en fin de journée).
Si certaines des organisations donnent satisfaction, d’autres, nombreuses, sont clairement défaillantes. Le SNUipp-FSU ne se satisfait pas de ces inégalités qui pèsent sur les élèves comme sur les enseignants. Une remise à plat s’impose à partir d’un bilan complet du côté du scolaire comme du périscolaire.
Quelques propositions du SNUipp-FSU pour que cela change
Réécrire les décrets rythmes scolaires : le SNUipp-FSU demande un cadre national pour l’organisation du temps scolaire qui doit relever de la seule responsabilité de l’État avec des possibilités de dérogations sur propositions des conseils d’école comme cela était le cas avant 2008 où les IA-DASEN pouvaient apporter des aménagements à l’année scolaire, la semaine ou la journée.
Revoir les temps enseignants et élèves : le SNUipp-FSU demande la possibilité de libérer un mercredi sur trois pour que le temps de concertation soit réintégré dans l’emploi du temps régulier des écoles. Sur ce mercredi libéré, les enfants bénéficieraient d’activités périscolaires. Plus généralement, le SNUipp-FSU demande une réduction et une révision complète des obligations de service avec comme première mesure la fin des *APC qui se retrouvent clairement en concurrence avec les activités périscolaires. Le travail en petits groupes doit se faire sur le temps de classe pour tous avec notamment le développement du "plus de maîtres que de classes".
Revaloriser les salaires : le SNUipp-FSU demande, comme mesure immédiate, le triplement de l’ISAE afin de le porter à 1 200 euros par an soit la part fixe de l’ISOE du second degré.
- APC : activités pédagogiques complémentaires