C’est le cas, dans le primaire, des activités pédagogiques complémentaires (APC) qui depuis 2013 ont remplacé les aides personnalisées. Si les enseignants disent apprécier la possibilité de pouvoir travailler avec des petits groupes d’élèves, l’intérêt de ce temps particulier après l’école interroge fortement, d’autant qu’il vient souvent, aujourd’hui, en concurrence avec certaines des activités périscolaires nouvellement mises en place. Pour le SNUipp-FSU, il est temps de faire un bilan de ce dispositif d’APC. Combien d’élèves sont au final concernés sur une année ? Pour quelle durée de prise en charge ? Sur quelles activités ? Et pour quelle efficacité sur leur réussite scolaire ?
Les systèmes éducatifs qui ont fait reculer l’échec scolaire ont souvent fait le choix de la prévention aux difficultés d’apprentissage des élèves plutôt que celui de la remédiation systématique après l’école. C’est un exemple à suivre pour notre école. Pouvoir porter une attention à chacun, une aide avant que les difficultés ne s’enkystent nécessite alors de réduire la taille des classes en maternelle comme en élémentaire. Les classes françaises se singularisent encore par un nombre d’élèves par classe bien au-dessus de la moyenne des pays de l’OCDE. Cela passe aussi par une accélération indispensable du « Plus de maîtres que de classes » qui permet de faire travailler les élèves en petits groupes. Avec 1 800 postes dévolus à ce dispositif, on est encore loin des objectifs fixés à 7000 à l’horizon 2017.
D’autre part, le SNUipp-FSU souhaite que la ministre ouvre une discussion afin de revoir les obligations de service des enseignants. Ce serait l’occasion de transformer les APC en temps de travail en équipe pour les enseignants. Leur métier s’est aujourd’hui complexifié. Il faut dégager du temps afin de leur permettre de travailler mieux et autrement. Face aux difficultés de nos élèves, quand on est seul à chercher, parfois on s’épuise. A plusieurs, on est plus intelligents. Cela permet de croiser les regards sur les élèves, de trouver des solutions avec notamment les personnels des RASED, spécialistes des difficultés d’apprentissages, qui sont encore en nombre insuffisant. Travailler en équipe est aussi un levier pour mieux travailler avec les familles. Plus et mieux de temps pour les enseignants. Il est l’heure pour le ministère d’en tenir compte.