Echo au rapport du CNESCO sur l’attractivité du métier, le SNUipp-FSU rend publics les résultats de son enquête auprès de PE entrants dans le métier : pas de crise de vocation mais de sérieuses raisons à hésiter de passer le pas.
Le CNESCO dévoile aujourd’hui un rapport sur l’attractivité du métier d’enseignant qui s’appuie sur une enquête menée auprès des étudiants de troisième année de licence.
En juin 2016, le SNUipp-FSU menait quant à lui, avec l’institut Harris Interactive, sa sixième consultation dans le cadre de son « Observatoire des professeurs des écoles débutants ». 1 639 jeunes professeurs des écoles ayant de un à cinq ans d’ancienneté ont répondu aux questions permettant à la fois de comprendre leur parcours, de recueillir leur avis sur leur formation et leurs débuts dans le métier et d’identifier leurs éventuelles attentes.
Bien qu’elle ne concerne pas le même public, cette enquête rejoint le rapport produit par le CNESCO à bien des égards.
Il n’y a pas de crise de vocation car, tout comme pour les étudiants de l’enquête du CNESCO, 74% des jeunes enseignants interrogés par Harris Interactive affirment qu’ils ont fait le choix d’enseigner, pour être auprès des enfants et pour les aider à apprendre, à réussir et s’épanouir. Pour autant la crise de recrutement existe, en particulier dans certaines académies là où les élèves sont socialement et scolairement en difficulté. A la rentrée 2016, près de 700 postes au concours n’étaient pas pourvus.
L’attractivité du métier suppose aussi une augmentation des salaires pour mieux positionner les enseignants au regard d’autres carrières. Concernant l’amélioration des conditions de travail, la priorité la plus attendue par les enseignants interrogés dans notre enquête est la baisse du nombre d’élèves par classe (83%). Mais d’autres éléments comme la réforme des rythmes scolaires mal vécue (82%), ou l’insatisfaction au regard des APC (76%) sont pointés. Là encore, ces éléments font écho au rapport du CNESCO puisque pour les étudiants, les conditions de travail, la taille des classes, la forte hétérogénéité des niveaux des élève… sont des raisons concourant à limiter l’attractivité du métier.
L’enquête du SNUipp-FSU montre également le manque d’accompagnement à l’entrée dans le métier : 40% des interrogés se déclarent insatisfaits de leur formation. Les jeunes professeurs des écoles signalent un décalage important entre ce qu’ils imaginaient du métier et sa réalité, principalement au niveau des implications du métier sur leur vie privée (60%) et de la charge de travail (54%). Comme le confirme aussi le CNESCO, les politiques de suppression de postes influencent très négativement le recrutement. C’est un message directement envoyé à ceux qui proposent ces funestes mesures, et qu’ils seraient bien inspirés d’entendre.
A la lecture de ces enquêtes, pour le SNUipp-FSU, démocratiser le métier passe par des pré recrutements dès la L1, assortis d’une rémunération permettant aux étudiants de se consacrer entièrement à leurs études. Cela passe aussi par un niveau de qualification élevé au niveau Master2 et par un concours sous condition de licence. Il faut enfin engager des réformes ambitieuses de la formation initiale et continue des enseignants et investir fortement et dans la durée en faveur de l’école. C’est un gage de qualité pour notre école et la réussite de tous les élèves.
Lire :
- Les résultats du sixième « Observatoire des professeurs des écoles débutants » du SNUipp-FSU avec Harris Interactive
- La note détaillée d’ Harris Interactive concernant cette enquête
Voir aussi :
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