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Par : SNU62
Publié : 6 décembre 2017

COMMUNIQUE SNUipp-FSU

PIRLS : les propositions du ministre à côté des enjeux

décembre 2017





Alors que les dernières évaluations Pirls sur la lecture pointent les difficultés des élèves français en compréhension fine des textes, le ministre répond par une dictée quotidienne, des préconisations de manuels et des lectures à haute voix. Bien en-dessous des enjeux réels pour le SNUipp-FSU.

Les résultats de l’étude PIRLS [1] sont préoccupants pour l’école française. Directement impliqué dans les politiques éducatives évaluées par cette étude, notamment les programmes de 2008, Jean-Michel Blanquer fait un diagnostic qui passe totalement à côté des enjeux. Pour remédier aux difficultés de compréhension en lecture, les propositions qui consistent à préconiser une dictée quotidienne, de la lecture à haute voix, à suggérer une kyrielle d’évaluations, à imposer une méthode ou un manuel “magique” et neuf heures de formation annuelles consacrées à la lecture ne répondent en rien au défi posé.

Pour le SNUipp-FSU, cette réponse du ministre est hors-sujet. L’étude Pirls, qui souligne la difficulté des élèves français dans la compréhension fine des textes et non dans les activités de déchiffrage, invite au contraire à dépasser les querelles de méthodes et les visions simplistes, pour mieux outiller les enseignantes et les enseignants en développant notamment une formation continue de qualité qui croise leur expertise à l’ensemble de la recherche.

Pour sortir d’une spirale négative réactivée à chaque nouveau rapport ou évaluation internationale, pour s’attaquer aux inégalités scolaires et permettre à tous les élèves de réussir, il est plus que temps d’investir massivement dans l’école, à la même hauteur que les pays comparables qui réussissent mieux que nous. Cela permettrait d’alléger les effectifs de toutes les classes, de développer les dispositifs d’aide aux élèves en difficulté, de remettre en place une véritable formation continue… Et il faut, plus largement, engager des politiques fortes s’attaquant aux inégalités.

Il faut préserver l’école des polémiques, assurer une continuité des politiques éducatives, conforter et accompagner les enseignantes et enseignants qui agissent au quotidien pour bâtir une école permettant de faire réussir tous les élèves.

Notes

[1] Tous les cinq ans, ce baromètre mesure dans cinquante pays les performances en lecture à la fin de la quatrième année de scolarité obligatoire (CM1 pour la France). Avec un total de 511 points, contre 520 en 2011, les élèves français sont désormais nettement distancés par rapport à la moyenne des pays de l’Union européenne (540). Alors que l’étude pointe une amélioration générale des résultats, la France affiche une baisse de 14 points depuis 2001, pendant que le score moyen des 24 pays européens de Pirls progressait de 6 points.