"Madame la Rectrice,
Nous vous contactons à propos d’une jeune maman congolaise de 19 ans et demi qui est sous le coup d’une OQTF depuis juin et sous assignation à résidence en vue de son expulsion du territoire français depuis le 10 septembre. L’asile lui a été refusé par la CNDA en avril et le préfet ne lui a pas donné l’opportunité de demander une carte de séjour au titre de son intégration.
Cette jeune maman vient de commencer sa première année de CAP Hygiène et Propreté.
Charlène a subi des violences dans le pays qu’elle a fui mineure et enceinte et elle a tout fait pour s’intégrer : cours assidus à la Croix Rouge et au centre Inter-Générations de Longuenesse pendant plus de deux ans, formations du centre social pour apprendre à éduquer ses filles. Comme le foyer ne lui pas fait passer les tests CASNAV, elle n’a pas été scolarisée jusqu’à présent alors que c’est ce qu’elle souhaite le plus au monde depuis des années : acquérir un diplôme professionnalisant qui lui permette de subvenir aux besoins de ses filles et de leur apporter protection.
Si le préfet du Pas-de-Calais la renvoie vers le Congo, avec ou sans ses petites (c’est à Charlène de décider), elle n’aura que la rue pour seul avenir.
RESF 62, dont la FSU, le SNES- FSU et SUD-Education sont membres, a créé un comité de soutien qui a réuni une trentaine de citoyens ce jeudi 13 septembre, dont une majorité d’enseignants. La pétition lancée en juin a recueilli plus de 1200 signatures à ce jour, sur internet ou sous format papier. Trois cents signatures ont été recueillies sur le marché de Saint-Omer samedi 15 septembre. Les médias locaux ont été alertés et plusieurs reportages radio et articles de presse sont parus dans l’Audomarois.
La Cour d’appel de Douai que l’avocate de Charlène a saisie, doit se prononcer dans les jours ou semaines qui viennent. Nous espérons que le dossier qu’elle a monté va suffire à faire annuler l’OQTF mais cela est loin d’être certain.
Aussi, Madame la Rectrice, nous sollicitons votre intervention auprès de Monsieur le préfet du Pas-de-Calais, M. Fabien Sudry, afin qu’il accorde à Charlène la possibilité de déposer une demande de titre de séjour pour raisons humanitaires et au vu de tous les efforts qu’elle a faits pour s’intégrer en France."