L’arrêt de l’expérimentation pédagogique « ABCD de l’égalité » qu’exigent les mouvements les plus réactionnaires de notre société regroupés sous le vocable de « Manif pour tous » montre sans aucun doute que le combat pour l’égalité et la justice sociale reste plus que jamais d’actualité dans notre pays.
De quoi s’agit-il ? Les différentes statistiques sur les inégalités d’accès aux savoirs, aux études supérieures entre hommes et femmes et plus tard aux postes de responsabilités ont conduit les ministères de l’Éducation nationale et des Droit des femmes, et plus unanimement tous les acteurs de l’école, à décider de mettre en place des dispositifs contre les stéréotypes filles-garçons. Une expérimentation est lancée sur 600 classes et 275 écoles. Que l’on conteste le fait de mettre en place un dispositif contre les inégalités est déjà, en soi, inquiétant. Que, conséquence logique, on nie les inégalités entre hommes et femmes dans notre pays est absurde. C’est aussi tragiquement rétrograde.
Ce que l’on peut d’ores et déjà savoir de cette expérimentation, dont pour l’instant aucun bilan n’a été tiré, c’est qu’elle satisfait au plus haut point parents, élèves et enseignants des écoles impliquées. La « Manif pour tous » devra nous expliquer pourquoi apprendre aux enfants que Sapeur-Pompier n’est pas qu’un métier d’hommes (qui peuvent par ailleurs choisir la profession de sage-femme) est attentatoire à la famille. Même la bêtise la plus réactionnaire a des limites. Le gouvernement ne peut y prêter attention.
Le SNUipp-FSU demande aux ministères concernés de poursuivre l’expérimentation jusqu’au bilan attendu pour une généralisation en 2014. C’est bien une des missions fondamentales de l’école que de lutter contre toutes les inégalités et toutes les discriminations en apprenant à vivre ensemble, dans le respect de chacun et des différences.
Paris, le 04 février 2014
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