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Par : SNU62
Publié : 3 septembre 2021

FORMATION

Formateur-trice du premier degré : un métier dans la tourmente

septembre 2021




Alors qu’une formation initiale et continue de qualité des enseignant-es est une des conditions de la démocratisation de la réussite scolaire, CPC et PEMF font face, depuis quelques années, à une surcharge de travail, des conditions de travail dégradées et une dénaturation de leurs métiers.

Entre multiplication des tâches administratives et impositions de modules de formation conçus par d’autres, les raisons d’un mal-être au travail des formateurs-trices sont multiples et ont motivé des mobilisations dans un nombre conséquent de départements cette année.

Réforme du CAFIPEMF, conclusions du Grenelle : les risques pesant sur le métier se multiplient.

Le nouveau CAFIPEMF témoigne de la volonté du ministère de centrer l’activité des formateurs-trices autour des fondements de la politique éducative de Jean-Michel Blanquer, dont le primat sur les apprentissages fondamentaux. À cela s’ajoute l’abandon du mémoire, signant l’éloignement d’avec la recherche et l’accent mis sur l’individualisation.

Lors de l’annonce des arbitrages du Grenelle le 26 mai dernier, Jean-Michel Blanquer indiquait souhaiter « répartir les évaluations d’établissements sur tous, IPR, IEN et CPC ou CMI2D, pour créer une culture partagée de l’évaluation » ainsi que « impliquer davantage [les CPC] dans le pilotage pédagogique » et « pour ceux qui le souhaitent, mieux se préparer à s’engager dans des fonctions d’encadrement. »

Ces souhaits trouvent leur traduction dans les discussions lors des groupes de travail post-Grenelle. Ainsi, si l’administration entend « réaffirmer la primauté de leur mission de formation et d’accompagnement des enseignants et des équipes », elle indique aussi vouloir « permettre à ceux qui le souhaitent de s’impliquer davantage dans le pilotage pédagogique en vue de s’engager dans des fonctions d’encadrement. ». Cette mesure transforme radicalement la fonction des CPC, conduisant celles et ceux qui feraient ce choix à se constituer en nouvelle hiérarchie intermédiaire. Cela aurait pour conséquence la dénaturation du métier de formateur et formatrice, et permettrait un contrôle plus important sur les pratiques enseignantes.

Par ailleurs, a été annoncée la création pour la rentrée 2022 d’une centaine de postes de CPC, annonce dérisoire si on la rapporte à l’intensification et la surcharge de travail des formatrices et formateurs dans tous les départements. De plus, elle reste vaine tant que ne sont pas traitées les raisons de la désaffection des postes de CPC dont témoigne la multiplication des postes vacants et la nomination des faisant fonctions.

Enfin l’annonce faite d’une augmentation des indemnités de 500 € par an concerne seulement les CPC, excluant de fait les PEMF.

Le métier de formateur et formatrice du premier degré court le risque d’une réassignation profonde de ses missions, l’éloignant de la préoccupation de l’enseignement d’une culture commune pour toutes et tous et du renforcement de la qualité professionnelle des enseignant-es de terrain, qui sont pourtant les vecteurs essentiels de la lutte contre les inégalités scolaires.

Aller plus loin :

Situation à l’issue des groupes de travail du Grenelle