Le communiqué du SNUipp FSU 62 :
En grève et en manifestation contre la politique éducative de Blanquer !
« Une revalorisation historique » selon le Ministre, l’Éducation nationale « choyée » selon le Premier ministre… Derrière les grandes déclarations, la réalité est toute autre sur les questions de salaires, moyens et métiers.
Cette rentrée scolaire est la dernière rentrée pour notre ministre, et quelle rentrée ! Avant d’annoncer à la télévision que l’allocation de rentrée servait à équiper les familles bénéficiaires en écrans plats, nous avons eu droit à une leçon de laïcité teintée de racisme. Le socle commun qui décline les compétences sociales et civiques à acquérir annonce, notamment, comme objectif : “le respect des autres, la civilité, le refus des stéréotypes et des discriminations.” Une chose est certaine : nous nous opposons à la campagne de promotion de la laïcité du ministère. Celle-ci ne fa it pas référence aux fondements de la laïcité.En effet, la liberté de conscience et sa manifestation dans les limites de l’ordre public, la neutralité de l’État et de ses agents, l’égalité de toutes et tous devant la loi sans distinction de religion ou conviction, en sont absentes. Elle mélange la question de l’identité, par des assignations stéréotypées de couleur de peau et de prénom, à celle de la laïcité et renforce ainsi « l’idée que les menaces contre la liberté de conscience seraient liées aux différentes origines ».
Au même titre que les consonances d’un prénom ne peuvent être révélatrices d’une appartenance religieuse, le port de la barbe ne saurait être gage de sagesse et de brillance d’esprit de celui qui la porte...
La publication de la circulaire de rentrée, sans qu’aucune concertation préalable n’ait été organisée, présente un contenu qui relève davantage de la promotion de la politique ministérielle que d’un objectif pédagogique dans l’intérêt des élèves et des personnels. Encore une fois, le ministre est dans le déni de réalité en refusant de prendre les mesures nécessaires. Cette absence d’anticipation et de prise de décisions est irresponsable au regard des enjeux de gestion et de sortie de crise.
Les récentes annonces de « revalorisation salariale » pour une minorité de personnels confirme que cette revalorisation « historique », pourtant promise par le Ministre, est très loin de prendre la mesure du déclassement salarial subi par notre profession.
Pas de dégel du point d’indice, prime d’attractivité qui ne répond pas aux enjeux de revalorisation, prime d’équipement informatique en deça des besoins des collègues, nouvelle grille pour les AESH très insuffisante, menaces persistantes sur nos retraites…
Dans le même temps, les politiques éducatives actuelles renforcent les inégalités scolaires en tournant le dos à une culture partagée ambitieuse et émancipatrice. En imposant des "fondamentaux" guidés par des évaluations normatives, des formations recadrées et des pratiques d’individualisation, la rue de Grenelle affaiblit le métier enseignant.
L’individualisation des carrières, la hiérarchisation rampante telles les mesures annoncées sur Marseille instrumentalisant une situation d’urgence ou le retour de la loi Rilhac au parlement créant un statut du directeur pourtant rejeté par toute la profession, continuent de vouloir redessiner le fonctionnement de l’école.
C’est évidemment d’une autre politique dont l’Ecole a besoin.
Beaucoup de collègues ne supportent plus Blanquer. Et c’est compréhensible. Mais au-delà de l’individu, c’est toute la politique éducative du ministère, du gouvernement et du président-candidat Macron que nous devons combattre.
Nos collègues subissent injonctions et brimades de la part du Ministre, l’opinion publique est trompée sur les réalités de la politique éducative du ministère. L’école de Blanquer sème la sélection et les inégalités. C’est cela qu’il nous faut porter.
Notre véritable défi c’est de faire vivre nos analyses, nos constats auprès de la profession et des parents d’élèves, dans les médias et l’opinion publique. C’est le vecteur de notre engagement à promouvoir, même dans la tempête, l’école de la réussite de toutes et de tous, contre l’isolement, contre la fatalité et dans le respect de tous les personnels.
David Blothiaux, Alexandra Dehouck, Maxime Vasseur
Co-secrétaires Départementaux du SNUipp-FSU 62