Du lundi 16 au vendredi 20 juin 2025, la FSU-SNUipp tiendra son 13ème congrès national à Aix-les-Bains.
Au préalable, la FSU-SNUipp Pas-de-calais, comme chaque section en France, a organisé son congrès départemental.
Les 12 et 13 mai 2025 à l’inspé d’Arras ont donc été un moment essentiel pour permettre aux congressistes de la FSU-SNUipp Pas-de-calais d’établir le bilan des trois années passées et de définir les perspectives des années à venir.

Discours d’ouverture du 13e Congrès départemental

Discours d’ouverture du 13e congrès départemental

Texte action adopté à l’unanimité lors du 13ème congrès départemental de la FSU-SNUipp Pas-de-Calais

Le congrès de la FSU-SNUipp Pas-de-Calais se tient dans un contexte politique très tendu, un an après des élections législatives anticipées qui ont vu une poussée inédite de l’extrême droite. Le NFP, pour lequel la FSU a appelé à voter, est arrivé en tête de ces élections, mais il n’a pas été appelé à constituer un gouvernement. Au contraire, c’est la politique néo-libérale macroniste qui est poursuivie. La chute du gouvernement Barnier n’a pas permis un changement de cap, bien au contraire. Dans l’Education, après avoir annoncé une énième réforme de la formation initiale, la ministre Borne a évoqué l’idée de « réfléchir » à l’orientation professionnelle des élèves dès l’école maternelle, montrant une méconnaissance totale du 1er degré, et surtout, dévoilant sa réelle vision de l’éducation. Quant aux moyens alloués à l’école publique, ils se réduisent comme peau de chagrin, notre académie étant, depuis 2 ans, la plus impactée par le nombre de fermetures de classes au niveau national !

Alors que les élections municipales et présidentielles se préparent, et avant elles, peut-être de nouvelles législatives anticipées, nous pouvons redouter une accession au pouvoir de l’extrême droite. Le Congrès appelle à une mobilisation militante et électorale puissante qui permette de faire entendre un autre choix à l’occasion de ces prochaines élections. L’extrême-droite représente un danger pour la démocratie, ne serait-ce que par les préjugés racistes et la remise en cause de l’Etat de droit qui sont le fond de ses propositions. Pas une voix ne doit donc se porter sur l’extrême-droite. Plus le vote de rejet des politiques néolibérales sera fort, plus le monde du travail sera en mesure d’imposer à son tour son agenda politique, ses exigences sociales et le respect des valeurs démocratiques qui sont fondamentalement les siennes.

Paradoxalement, ce sont bien les questions de qualité de vie digne et décente, la retraite, la Sécurité Sociale, les services publics mais aussi l’exigence de paix et de prise en compte des enjeux liés au dérèglement climatique, qui restent les premières préoccupations de nos concitoyen-nes : plus que jamais cela légitime nos revendications et fait du syndicalisme une expérience démocratique irremplaçable qui permet de traduire les aspirations profondes de la population en un projet de société émancipateur.

La FSU-SNUipp 62 continue de défendre l’idée d’un syndicalisme proposant des alternatives tout en rassemblant largement pour des services publics de qualité et une société plus juste, plus égalitaire, plus solidaire, respectueuse des droits humains.

La FSU-SNUipp 62 continue de créer les conditions de mobilisations citoyennes et sociales pour défendre nos revendications, faire barrage à l’extrême-droite et son idéologie, lutter contre toutes les formes de discriminations...

Les attaques qui se sont accélérées ces trois dernières années contre nos métiers, notre statut, ne cessent de dégrader nos conditions de travail : remise en cause du calendrier des vacances scolaires, retour du « travailler plus pour gagner un peu plus » avec la mise en place du « pacte », une réorganisation du monde scolaire voulue par les macronistes nous imposant un « choc des savoirs » redéfinissant par exemple l’ensemble des programmes scolaires, une politique du contrôle avec la mise en place des évaluations d’école et la généralisation des évaluations nationales. Celles-ci sont devenues un outil de contrôle des gestes professionnels des PE, sont un levier pour la hiérarchie visant à restreindre la liberté pédagogique et imposer le management par les indicateurs et les chiffres. Le refus obstiné de créer un vrai statut d’AESH dans un corps de catégorie B de la fonction publique, une loi Rilhac faisant déjà ressentir ses effets dévastateurs dans les collectifs de travail, une nouvelle réforme des retraites imposée à coup de 49.3 contre l’avis de la profession et d’une grande majorité de la population et de l’Assemblée : tout concourt à la mise en place d’une politique éducative libérale du tri social qui porte atteinte au professionnalisme des personnels et détruit à grands pas l’école publique et dégrade fortement les conditions de travail de l’ensemble des personnels.

A l’heure où le ministère nous parle de « revaloriser » les milieux de carrière, énième promesse d’amélioration salariale sans effet, il nous faut rester mobilisé-es car il est hors de question de soumettre toute négociation à une quelconque redéfinition de nos missions impliquant encore de "travailler plus". Exigeons une revalorisation conséquente permettant d’effacer 15 ans de gel du point d’indice, et un traitement indiciaire permettant aux AESH de vivre enfin dignement de leur travail sans travailler plus. Exigeons aussi un retour de l’indexation des pensions sur les salaires. Aucune pension ne doit être inférieure au SMIC.

Quel que soit le visage politique de la France dans les prochaines années, la FSU-SNUipp 62 poursuivra sa lutte pour :

=> améliorer nos conditions de travail et faire reconnaître notre métier

– Agir pour baisser les effectifs dans toutes les classes
– Préserver les structures spécialisées, renforcer les RASED et mettre en place les Plus de Maitres Que De Classes
– Défendre notre liberté pédagogique
– Imposer une baisse du temps de travail et renforcer les collectifs de travail
– Revaloriser les salaires et les pensions
– Obtenir une vraie médecine du travail
– Obtenir un véritable statut de fonctionnaire pour les AESH
– Mettre en place une formation initiale et continue de qualité et choisie par les personnels

=> faire vivre le syndicalisme au quotidien pour obtenir des avancées et rétablir le paritarisme

– Rétablir le paritarisme, les CAP et les Réunions d’iInformation Syndicale sur Temps de Classe, obtenir de vraies instances de dialogue social et renforcer les droits des élu-es du personnel
– Défendre nos droits syndicaux et les faire vivre, préserver et renforcer la liberté d’expression et le droit de manifester
– Renforcer le syndicalisme de proximité et la représentation des personnels, actifs comme retraité-es

=> transformer l’école et la société

Etre à l’initiative d’actions unitaires pour :
– faire de nos élèves de futur-es citoyen-nes éclairé-es et obtenir le droit à l’éducation pour tous les élèves
– défendre la laïcité
– lutter contre toutes les formes de discriminations
– lutter pour l’accès de toutes et tous à des services publics de qualité et de proximité
– permettre enfin l’égalité réelle entre les femmes et les hommes, entre les filles et les garçons
– agir pour le partage des richesses et garantir les solidarités,
– construire des alternatives respectueuses de la planète

Nous remercions Nina Palacio de la FSU-SNUipp nationale et Catherine Piecuch de la FSU 59/62 pour leur participation, ainsi que l’ensemble de nos militant-es et syndiqué-es qui ont organisé ou aidé à la bonne tenue du congrès.

13e congrès départemental de la FSU-SNUipp 62

13e congrès départemental de la FSU-SNUipp 62