La FSU-SNUipp a été reçue en audience le jeudi 6 novembre par le DASEN, le DASEN adjoint en charge du premier degré, la secrétaire générale et son adjoint, et l’IEN Arras ASH-conseillère technique ASH de la DSDEN.

Plusieurs points à l’ordre du jour : retards de salaires et pacte, droit syndical, tableau de 108h des BD, services civiques, inclusion, expérimentation des CAP, journée de la Rectrice, formation continue, dossier administratif des agent-es, problématique migratoire…

Cette audience s’est déroulée dans un contexte particulier. La FSU-SNUipp remercie la DSDEN d’avoir maintenu cette audience malgré le drame qui se déroulait au même moment à St Omer. La FSU-SNUipp apporte son soutien à la famille de l’élève concerné et à toute la communauté éducative du collège de l’Esplanade.

Salaire et Pacte

La FSU-SNUipp a dénoncé les retards de paiement réguliers dans notre département, créant incompréhension et colère des collègues (prime informatique, indemnité de direction d’école, indemnités REP/REP+ des AESH, part variable REP+ des RASED…).
Pour la FSU-SNUipp, qui s’était déjà adressée à plusieurs reprises au DASEN pour dénoncer ces retards, il n’est pas acceptable que les personnels de l’Education Nationale (qui font partie des plus mal payés des pays de l’OCDE) subissent régulièrement des retards de paiement. Ces retards de paiements et/ou non versements de primes et indemnités dues sont devenus récurrents dans notre académie où les gestionnaires sont aussi débordé·es et maltraité·es que les enseignant-es et AESH. Une gestion à l’économie qui devient extrêmement dommageable pour les collègues, et une carence devenue systémique.

La FSU-SNUipp remonte régulièrement à l’administration la gravité des retards de paie. Notre syndicat exige l’embauche massive de personnels administratifs titulaires, sur des postes pérennes, pour que les services du Rectorat (dont dépendent les services de paye des PE du Pas-de-Calais) qui paient depuis plusieurs années les frais de la politique de réduction des dépenses publiques, puissent enfin fonctionner correctement. Un service public de qualité a un coût et ne peut fonctionner sans fonctionnaires.

Concernant l’indemnité de direction d’école, la DSDEN, qui reconnaît avoir conscience des difficultés rencontrées par les collègues concerné·es, explique avoir communiqué auprès des collègues et avoir fait le nécessaire pour que les 940 dossiers puissent être traités sur la paye d’octobre (seule une directrice doit attendre la paye de novembre suite à une situation particulière).

Au sujet de la part variable de l’indemnité REP+ des PE exerçant en RASED, la DSDEN s’est engagée à vérifier l’origine du retard de paiement annuel et à revenir vers nous.

Quant aux indemnités REP / REP+ des AESH avec rétroactivité depuis 2015, la DSDEN nous confirme avoir reçu les consignes ministérielles de paiement.
Pour SAGERE, il s’agit actuellement de recenser les personnels concernés. La DSDEN reconnaît que ce recensement est difficile et qu’il sera long, notamment dû à la multiplicité des employeurs (lycées mutualisateurs, collèges recruteurs…) avant 2019 et la mise en place des PIAL.
La FSU-SNUipp a également demandé à ce que les ex-AESH (qui ont exercé en REP/REP+ et qui ont depuis démissionné ou sont parties en retraite) soient également recensé·es.

En attendant, la FSU-SNUipp appelle l’ensemble des AESH et ex-AESH ayant exercé en éducation prioritaire entre 2015 et 2022 à faire valoir leur droit en se faisant connaitre auprès de SAGERE, pour être sûr de ne pas être oublié ! Contactez-nous pour plus d’informations !

Questionné sur le pacte, le DASEN précise que 95% des parts de pacte ont été utilisées cette année, et seront payées en décembre. Pour l’heure, la DSDEN n’a aucune information sur l’avenir plus que compromis de ce dispositif.
La FSU-SNUipp a rappelé son opposition à ce dispositif coûteux, qui n’apporte rien pour les élèves et qui renforce les inégalités professionnelles entre les femmes et les hommes.

Par ailleurs, la FSU-SNUipp a constaté dans notre département que les stages de réussite (qui remplacent les SRAN) et les dispositifs "école ouverte", qui ont en principe pour vocation d’aider les élèves en difficulté, en viennent parfois à accueillir des élèves qui n’ont aucune difficulté particulière, pour gonfler les effectifs. Ces dispositifs deviennent pour les familles un mode de garde gratuit sur le temps des vacances. Le DASEN nous précise que ce n’est pas la philosophie de ces dispositifs.

Droit syndical

L’année dernière, la FSU-SNUipp était déjà intervenue à plusieurs reprises suite à l’apparition d’un formulaire de demande de participation à un stage de formation syndicale. Nous avions rappelé à cette occasion notre opposition à tout formulaire de ce type, inutile et non réglementaire.

Le DASEN nous avait alors confirmé que, pour participer à un stage de formation syndicale, il suffisait d’envoyer le courrier-type au DASEN (via l’IEN), au moins 30 jours avant la date du stage, sans qu’aucune autre démarche ne soit exigée.

Or, cette année, quelle n’a pas été notre surprise de voir réapparaître ce même formulaire dans nos messageries académiques. Lors de cette nouvelle audience, et après avoir adressé au DASEN un courrier intersyndical sur ce sujet avec la CGT et Sud Education, le DASEN s’est engagé à faire évoluer ce document en supprimant certaines rubriques, notamment l’avis du directeur et l’avis de l’IEN.

La FSU-SNUipp, opposée à ce formulaire, a également rappelé que ni le nom du syndicat ni la thématique du stage ne doivent être demandés.

Le DASEN a reconnu que ce formulaire ne pouvait en aucun cas être exigé par les IEN et s’est engagé à leur rappeler son caractère non obligatoire.

Tableau de 108h des BD

Interrogé par la FSU-SNUipp sur les finalités du tableau des 108h envoyé à l’ensemble des BD du département leur demandant de le faire remonter à l’IEN via les directeurs·trices des écoles de rattachement, le DASEN a précisé qu’il s’agit juste d’une aide pour les BD pour éviter le dépassement d’heures. Ainsi, si un·e BD exerce plus que 24h d’enseignement hebdomadaires (remplacements en ASH, en école à 4,5 jours…), les collègues doivent rattraper les heures effectuées en trop.

Le DASEN a ajouté qu’il n’y avait aucune obligation de faire remonter ce tableau de 108h à qui que ce soit.

Consigne de la FSU-SNUipp : Si des demandes sont faites aux BD de faire remonter ce tableau, prévenez-nous immédiatement pour que l’on puisse intervenir de nouveau.

Services civiques

Après avoir dénoncé les conditions d’emploi et de salaire des services civiques (505 euros par mois pour 30h de travail par semaine) et rappelé la nécessité d’un secrétariat administratif statutaire dans les écoles, la FSU-SNUipp a de nouveau vivement dénoncé la gestion chaotique du recrutement des services civiques cette année. Il n’est pas acceptable que le serveur ait été ouvert le 11 juillet 2025 (sur le temps des vacances scolaires), que seules les 600 premières demandes (1er et 2nd degrés dans notre académie) aient été satisfaites et qu’une communication institutionnelle ne parvienne aux écoles que la veille de la rentrée, pénalisant en cette rentrée l’organisation des écoles et les équipes.

La FSU-SNUipp a rappelé la nécessité de respecter le droit à la déconnexion des personnels, en permettant par exemple aux directrices et directeurs de signaler sur le temps de travail leur intérêt pour un service civique bien en amont (en avril - mai par exemple) et que des critères objectifs soient communiqués en amont aux équipes (nombre de classes, nombre d’élèves…).

Le principe du “premier arrivé, premier servi”, et a fortiori quand les collègues sont en famille sur leur lieu de vacances, n’est pas acceptable ! La FSU-SNUipp interviendra tout au long de l’année scolaire pour que ces principes soient respectés.

Inclusion

A l’occasion du 20ème anniversaire de la loi sur le Handicap, la FSU-SNUipp a organisé une enquête nationale auprès de la profession au printemps dernier : 70 000 collègues ont répondu en seulement 2 semaines. Un tel taux de réponses à une enquête syndicale est inédit dans le 1er degré. La FSU-SNUipp a souhaité communiqué au DASEN les résultats de cette enquête au niveau départemental.

Dans le Pas-de-Calais, près de 800 collègues ont répondu en 2 semaines à notre enquête !
60 % des PE du département déclarent une dégradation de leurs conditions de travail directement liée à l’inclusion sans moyens.

Et puisque notre administration aime tout évaluer (les élèves, les personnels, les écoles…), nous avons demandé à nos collègues d’évaluer la qualité de scolarisation actuelle des élèves en situation de handicap : nos collègues mettent en moyenne une note de 3/10.

Cette évaluation est un signal d’alerte : elle traduit une frustration forte des personnels, non pour eux-mêmes, mais pour des élèves qui ne reçoivent pas la scolarisation qu’ils méritent.

Nos collègues étaient également invité·es à choisir parmi 7 propositions qu’ils devaient classer par ordre de priorités. Ainsi, nos collègues ont majoritairement opté pour 3 mesures qui leur paraissent prioritaires pour améliorer l’école inclusive :

– 71,7 % des PE du Pas-de-Calais (contre 69,6 % au niveau national) demandent d’ouvrir davantage de places en établissements spécialisés. Confronté·es dans leurs classes à des situations individuelles parfois très difficiles, plus des 2/3 en font leur première priorité.
– 64 % des PE du Pas-de-Calais (contre 65,4 % au niveau national) demandent à recruter des AESH formé·es et avec un vrai statut. Leur nombre demeure largement insuffisant pour répondre aux notifications émises par la MDPH.
Le nouveau ministre de l’Education a d’ailleurs récemment reconnu devant le Parlement que le nombre d’élèves notifiés scolarisés sans AESH était en hausse par rapport à l’année dernière.
– 57,7 % des PE du Pas-de-Calais (contre 53,5 % au niveau national) demandent à réduire les effectifs de toutes les classes. Les effectifs de classe constituent de fait un levier important pour l’inclusion des plus fragiles, qui demandent une attention particulière de la part des équipes éducatives.

Par conséquent, l’annonce de 4000 suppressions de postes au niveau national nous fait de nouveau craindre une carte scolaire sanglante dans les prochains mois.

Le DASEN répond simplement que le Pas-de-Calais est un des départements qui compte le plus d’élèves notifiés (plus de 17 000) pour 4800 AESH. 2 dotations supplémentaires d’AESH ont d’ailleurs eu lieu récemment (avril et septembre 2025). Pour la DSDEN, l’aide humaine ne serait pas toujours la réponse appropriée aux notifications MDPH, notamment quand les élèves ont juste besoin d’une adaptation pédagogique.

Les 12 PAS créés permettraient d’améliorer l’inclusion des élèves. Un point de vue que ne partage pas du tout la FSU-SNUipp.

La FSU-SNUipp a également rappelé que des collègues PE et AESH font actuellement face à des situations de grande souffrance. Des collègues se font violenter chaque jour dans leur classe. C’est inacceptable !
Le DASEN dit entendre la souffrance de ces personnels et précise que la DSDEN se mobilise pour aider les équipes concernées lors de chaque “situation critique” (quand des personnels sont violentés par un·e élève) portée à sa connaissance. Le DASEN rappelle également la nécessité de ne pas attendre d’arriver à une “situation critique” pour alerter.

N’hésitez pas à nous solliciter si vous êtes confronté·e à une difficulté ou à une situation de souffrance au travail pour que l’on puisse vous aider dans vos démarches. Personne n’est payé pour se faire frapper, quel que soit l’âge de l’élève !

Expérimentation des CAP

Lors de l’audience, la FSU-SNUipp a questionné le DASEN sur le sujet des CAP et des 108h. En effet, beaucoup de collègues ont appris récemment que leur école entrait dans le dispositif, sans savoir dans quoi cela les engageait. Pire, les réunions programmées sur les 108h débordaient des temps réservés à la concertation et à la formation et étaient parfois programmées sur le temps d’APC. Il est même parfois dit aux équipes que les 108h n’existent plus, que ce serait désormais 120h (108h + journée de solidarité + journée de la rectrice) ce qui est contraire aux textes. Beaucoup d’équipes s’inquiètent donc à juste titre.

Par ailleurs, l’expérimentation démarrée il y a 3 ans et qui concernait 30 écoles, s’est amplifiée de manière exponentielle et concerne cette année environ 140 écoles.

Concernant le cadre de cette expérimentation, le DASEN et son adjoint nous ont rappelé qu’il s’agissait d’une manière de travailler qui trouve son origine au Québec.
La FSU-SNUipp a rappelé qu’elle est en lien avec la FAE (Fédération Autonome de l’Enseignement, principale fédération syndicale du Québec) qui nous explique ”qu’en raison des nombreuses coupes budgétaires en éducation et de la surcharge administrative engendrée par ces communautés d’apprentissage, bon nombre d’écoles les ont laissées tomber”...

Le DASEN et son adjoint en charge du premier degré nous ont précisé qu’il n’y avait aucune obligation pour les équipes d’entrer dans le dispositif. Pour les citer “cela ne peut fonctionner que si toute l’équipe entre volontairement dans le dispositif”.

La FSU-SNUipp a donc signalé au DASEN que pour une majorité des écoles, aucune concertation, aucun vote en conseil des maîtres n’avait été organisé.

Le DASEN se rapprochera des IEN pour vérifier si le résultat d’un vote est bien inscrit dans les comptes-rendus de conseil des maîtres pour les écoles concernées.

La FSU-SNUipp a également rappelé que la mise en place des CAP dans les écoles devait s’accompagner de « temps libéré pour travailler en équipe ». A leur mise en place il y a 3 ans, les équipes pouvaient être libérées de leur classe certaines journées (comme pour les écoles en REP+). C’est également de cette manière que cela se passe au Canada.
Nous avons demandé au DASEN comment il comptait faire pour remplacer les collègues de 140 écoles sachant que la BDFC n’existe plus et qu’il y a déjà des difficultés de remplacement des enseignant-es.

Le DASEN nous explique qu’il adapte la mise en place des CAP au fonctionnement éducatif français. Cela signifie donc qu’il sera difficile d’obtenir des journées libérées. Le temps libéré se fera donc sur les 108h, hors conseil d’école et APC. Le DASEN adjoint a également rappelé qu’il n’est pas possible d’organiser les CAP sur le temps des APC et demandera aux IEN de vérifier que le cadre légal des ORS est bien respecté.

Interrogé par la FSU-SNUipp sur le risque de dépassement des 108h, le DASEN a juste répondu qu’il veillera à ce que les collègues ne dépassent pas le cadre légal des 108h, mais sans préciser ce que devaient faire les collègues en cas de dépassement avant la fin de l’année scolaire.

Consigne de la FSU-SNUipp : Notez bien toutes les heures que vous faites et contactez-nous lorsqu’elles sont atteintes, pour que nous puissions intervenir.

La FSU-SNUipp a demandé au DASEN une communication officielle à destination des enseignant.es :

– expliquant ce que sont les CAP exactement pour que chacun·e puisse savoir dans quoi il et elle s’engage, ce que cela implique et ce que cela changera dans les pratiques de classe,
– qu’il s’agit bien d’une expérimentation non obligatoire et qu’à ce titre, chaque école a la possibilité d’en sortir, sans aucune pression hiérarchique,
– rappelant le cadre légal des 108h et qu’aucune dérogation à ce cadre n’est possible, même pour la mise en place des CAP et de rappeler que le dépassement des 108h, le cas échéant, ne serait pas rémunéré.

La FSU-SNUipp regrette que le DASEN refuse de s’adresser directement aux enseignant·es. Il s’adressera simplement aux IEN, leur demandant d’être vigilant au cadre réglementaire…

Concernant les CAP, la FSU-SNUipp ne partage pas l’optimisme de l’administration, les remontées que nous avons sont loin d’être positives et montrent des dysfonctionnements. N’hésitez pas à continuer à nous faire remonter toutes les informations relatives aux CAP dans votre école afin que nous puissions appuyer nous propos (aucun nom de collègue ni d’école ne sera remonté à l’administration).

Journée de la rectrice

Dans l’arrêté du 21 janvier 2014 fixant les calendriers des années 2014/2015, 2015/2016 et 2016/2017, il est précisé que « Deux demi-journées (ou un horaire équivalent), prises en dehors des heures de cours, seront dégagées, avant les vacances de la Toussaint, afin de permettre de prolonger la réflexion engagée lors de la journée de pré-rentrée. »

Or, depuis 2017, il est maintenant précisé (arrêté du 16 avril 2015 et suivants) que « Pour les enseignant·es, deux demi-journées (ou un horaire équivalent), prises en dehors des heures de cours, pourront être dégagées, durant l’année scolaire, afin de permettre des temps de réflexion et de formation sur des sujets proposés par les autorités académiques. »

La deuxième journée de pré-rentrée n’existe donc plus, elle est remplacée depuis 2017 par 6 heures qui peuvent être (pas forcément chaque année) dégagées par le·la recteur·rice et l’IA-DASEN au cours de l’année (nommée communément « journée du·de la recteur·rice »).

Cependant, dans notre département, cette journée n’a pas été utilisée depuis 2014, ni par la rectrice, ni par le DASEN. Les équipes étaient donc libres d’utiliser ces heures comme elles le voulaient. Sans information supplémentaire de la hiérarchie, certaines écoles ont donc organisé, comme elles le font habituellement, une deuxième journée de prérentrée durant les premières semaines.
Or, après la rentrée, notre département a décidé d’utiliser cette journée de pré-rentrée pour mettre en place des formations (plan harcèlement) ou des pseudo-formations organisées par les directeur·trices (plan filles-maths). Les équipes ayant organisé une deuxième journée de pré-rentrée auront donc fait 6h de bénévolat.

Le DASEN reconnaît qu’il s’agit là d’un problème et ne souhaite pas que les personnels fassent des heures de bénévolat, réfléchissant à l’éviter pour les équipes concernées.

Consigne syndicale de la FSU-SNUipp : Si vous avez effectué une demie-journée de pré-rentrée qui a été déclarée officiellement à votre IEN et que vous êtes concerné·es par un temps de travail supplémentaire organisé sur « la journée de la rectrice », contactez-nous sans attendre.

La DSDEN va faire une communication claire à destination des enseignant·es concernant la journée de la rectrice et la deuxième journée de pré-rentrée.

Formation continue

L’enquête internationale TALIS présentée par la DEPP le 7 octobre a confirmé ce que défend seule la FSU-SNUipp à chaque Conseil Départemental de la Formation Continue (CDFC) :

plus de 2 enseignant·es sur 3 considèrent que l’offre de formation ne correspond pas à leurs besoins et leurs attentes sur le terrain et qu’il leur est donc impossible de s’y investir par manque de sens
Le suivi de l’évolution des exigences institutionnelles et la surcharge de tâches administratives sont considérés comme de potentielles sources importantes de stress par le plus grand nombre d’enseignant·es.

Dans le département, la tenue des CDFC est positive. Cependant, les propositions syndicales concernant les besoins de formation sont écoutées mais pas entendues : les collègues rejettent les constellations ; ont des demandes de formation disciplinaires, professionnelles, ou concernant l’inclusion qui ne sont toujours pas proposées dans le plan de formation.

Pour rappel, il est clairement écrit dans le schéma directeur de la formation 2025-2029 que les programmes de formation doivent être élaborés en prenant appui sur l’analyse des demandes individuelles et collectives recueillies dans l’académie.

La FSU-SNUipp a donc demandé comment le recueil des besoins en formation se met en place dans les circonscriptions et le département.

Dans sa réponse, le DASEN et son adjoint ont précisé que les prises d’informations se font grâce aux évaluations d’école, aux évaluations nationales et lors des mises en place des constellations (plan maths et plan français). Et que de leur côté, ils avaient aussi des commandes ministérielles à respecter.

Pour la FSU-SNUipp, les évaluations nationales et les évaluations d’école ne peuvent pas constituer un recueil de besoins en formation, car elles ne s’appuient que sur des données évaluables en français et en maths. Les autres formations dont ont besoin les enseignant·es ne peuvent se faire sur le temps personnel et donc sur le bénévolat.

La FSU-SNUipp revendique que les enseignant.es de chaque équipe soient consulté·es en amont de la mise en place du plan de formation. Ce dernier doit être envisagé pour permettre ensuite à chacun·e de choisir les formations qu’il et elle souhaite suivre. Les formations doivent apporter du contenu qui provient des résultats de la recherche, sans écarter les chercheur·euses qui ne correspondent pas aux objectifs ministériels, afin que chaque enseignant·e puisse l’adapter à sa classe.

Dossier administratif

Chaque collègue dispose d’un dossier administratif à la DSDEN. Régulièrement, la FSU-SNUipp accompagne des collègues dans la consultation de leur dossier. Et il est fréquent de découvrir des documents (articles de presse, courrier de l’IEN adressé au DASEN, plaintes de parents, courriers diffamatoires d’ATSEM…) dont les collègues ignoraient l’existence.

Comment se défendre ou apporter une réponse contradictoire dans ce contexte ? Une action pourtant nécessaire quand on sait que le dossier administratif est régulièrement consulté par la DSDEN tout au long de la carrière (recours promotions, passage à la classe exceptionnelle, appels à candidature sur des postes à profil…).

La FSU-SNUipp a demandé au DASEN qu’une communication systématique soit adressée aux agent·es concerné·s lorsqu’un nouveau document est ajouté dans l’onglet “situations particulières” de leur dossier administratif.

Problématique migratoire

Lors de son audience du 27 septembre 2024, la FSU-SNUipp a tenu à rappeler que dans les écoles le long du littoral du Pas-de-Calais, la thématique de la migration (et les drames qui l’accompagnent) est très présente, et cela touche les personnels, les élèves et les familles, augmentant les inquiétudes, voire la haine et la xénophobie.

Le DASEN a accepté de mettre en place un groupe de travail avec les IEN des circonscriptions concernées (Boulonnais et Calaisis) en lien avec les programmes d’EMC. L’objectif de ce groupe de travail serait de décliner des activités pédagogiques sur cette thématique adaptées au contexte local, dans le cadre de la formation continue des PE.

Enfin, d’autres sujets prévus lors de cette audience n’ont pu être abordés faute de temps (carte scolaire, éducation prioritaire, professeurs des écoles stagiaires, aide sociale à l’enfance…). Le DASEN s’est engagé à nous communiquer prochainement ses réponses par écrit.

Audience avec le DASEN du 6 novembre 2025

Audience avec le DASEN du 6 novembre 2025