La FSU-SNUipp 62 a siégé au CDFC (Conseil Départemental de la Formation Continue) jeudi 5 octobre 2023. Le point sur Calais territoire bilingue.

Calais territoire bilingue

L’enseignement bilingue est devenu obligatoire dans la commune de Calais.

Au départ, rien n’avait été imposé aux écoles selon les IEN responsables du dispositif. En 2019, 100 enseignant.es de maternelle volontaires avaient été formé.es 5 jours (30h) par le British Council afin de mettre en place un enseignement bilingue dans leurs écoles. Le Covid a stoppé la vague de formation, qui a repris cette année : 100 enseignant.es exerçant en CP et CE1 auront également ces jours de formation.
Un accompagnement est mis en place dans le cadre des 108h également.

Calais territoire bilingue a pour objectif la mise en place du bilinguisme dans les apprentissages à hauteur de 30 %. 120 demandes de mobilité ERASMUS pour des enseignant.es ont été déposées.

Au niveau départemental, un groupe de formateurs-trices a été mis en place. Un groupe départemental LVE se réunissant trois fois par an a pour charge de construire des outils d’apprentissage. Il est possible d’avoir des assistants de LVE. Un poste de formateur départemental, relevant de l’Education nationale, a été créé, plutôt que le partenaire Bristish Council.

Pour les enseignant.es rencontrant des difficultés, la co-intervention est possible. Une monitrice en anglais, contractuelle, peut également apporter son aide aux enseignant.es de la commune.
IL est possible de faire un master CLIN à l’université gratuitement.

La FSU-SNUipp a questionné l’administration sur la mise en place du dispositif et son fonctionnement.

A l’heure actuelle, toutes les écoles de Calais mettent en place le bilinguisme, il ne s’agit donc plus de volontariat. La réponse d’une adhésion unanime des collègues, qui auraient tous été d’accord pour mettre en place des apprentissages bilingues, ne reflète pas la réalité de terrain et cache des disparités selon les
enseignant.es.

Si 6 jours de formation peuvent apporter des pistes pédagogiques, ils ne peuvent en aucun cas assurer une mise à niveau des compétences en anglais totalement disparates chez les enseignant.es affecté.es à Calais.

Il n’est d’ailleurs pas envisagé la formation des AESH, ATSEM, pourtant membres de l’équipe pédagogique.
De même, les personnels ayant participé au mouvement et étant en poste en maternelle après 2019 sont arrivé.es dans des écoles bilingues et pris leur poste sans formation.

Enfin, quid des élèves ayant commencé leur scolarité dans une autre commune en France et arrivant dans une classe bilingue, en maternelle ou en élémentaire ?

Ce dispositif n’a pas été réservé aux élèves de maternelle, puis de CP et CE1, et a concerné le collège. On peut s’interroger sur la pertinence de cette mise en place, accompagnée d’une rupture dans la continuité du dispositif.

Pour la FSU-SNUipp, apprendre une langue étrangère dès le plus jeune âge ne va pas dans le mauvais sens. Mais cet apprentissage doit être de qualité, assuré par des professionnels maîtrisant la langue étrangère et surtout, doit concerner l’ensemble des élèves en France. L’Education doit rester nationale, et non pas locale.

Aller plus loin :

[Compte rendu FSU SNUipp 62 : CDFC du 5 octobre 2023] Formation continue dans le Pas-de-Calais