La FSU-SNUipp 62 a siégé au CSA Départemental du 7 mars 2025, en présence du DASEN du Pas-de-Calais, ainsi que les représentant-es du personnel (4 représentant-es FSU-SNUipp, 3 représentant-es UNSA, 1 représentant SNALC, 1 représentant FO, 1 représentant SNE).

Rappel du contexte

Lors du groupe de travail du lundi 24 février, jour de la rentrée des vacances, le projet de carte scolaire de l’IA-DASEN proposait 147 fermetures de classes pour 10 ouvertures définitives.

Sous nos questions, l’IA avait tenté d’expliquer la disparition des 137 classes (alors que le Pas-de-Calais ne doit perdre que 59 emplois) par la création d’une quinzaine de CPC, les décharges diverses la création de 5 postes de BD et l’expérimentation des PAS sur moyen propre (alors que d’autres départements ont eu une dotation exceptionnelle pour cela). Il ne nous a pas convaincu et nous lui avons donc adressé une listes de questions diverses lui permettant d’être plus précis.

En parallèle, le projet annonçait la dé-spécialisation de la BDFC et de la BD-REP+, nous faisant craindre à termes la fin de la formation continue des enseignant.es et la fin de la pondération.

Une intersyndicale (FSU / UNSA / FO / SNALC) s’est donc regroupée. Elle a boycotté le premier CSAD du 28 février et a organisé une journée de grève le mardi 4 mars, avec un rassemblement devant la DSDEN regroupant enseignant.es, parents et élu.es. L’intersyndicale a été reçu en audience pour porter ses revendications.

Quant à la FSU-SNUipp-62, elle s’est battue sur tous les fronts. Nous avons accompagné les équipes et les parents d’élèves qui se mobilisaient devant leur école. Nous nous excusons de ne pas avoir pu être partout, mais nous avons relayé un maximum les actions lorsque nous en avions connaissance. Nous avons fait connaître les raisons de notre colère au public et aux élu.es, par voix de presse, radio et télévision.

C’est dans ce contexte tendu que s’est déroulé le CSAD carte scolaire ce vendredi 7 mars.

Le communiqué de presse :

Carte scolaire du Pas-de-Calais : une politique éducative en décalage avec les réalités du territoire

Déclaration intersyndicale au CSA Départemental du 07 mars 2025

Déclaration intersyndicale FSU - Unsa Education - FO - SNALC au CSA-D du 07 mars 2025

Extrait : "Monsieur le directeur académique, le projet de carte scolaire s’oriente à l’encontre des besoins de l’ensemble des personnels en matière de conditions de travail des personnels et de l’ensemble des élèves en matière de conditions d’apprentissage.
Informer les organisations syndicales lors d’un groupe de travail et les mettre devant les faits accomplis ne relève pas du dialogue social."

Réponses du DASEN

Le Directeur Académique n’a apporté aucune réponse à nos déclaration liminaire et est passé directement à l’ordre du jour.

Compte rendu

Sur les 147 fermetures prévues sur son projet de carte scolaire, l’IA-DASEN est revenue sur … 9 d’entre elles (signalées sur nos tableaux en fin de compte rendu) ! Nous avons vérifié que nous n’étions pas le 1er avril, nous avons cherché la caméra cachée…
Pour tenter de nous rassurer, il a annoncé que 9 écoles seraient en surveillance, et que leur situation serait revue en fin d’année. Ces 9 écoles apparaissent également dans nos tableaux.

Le bilan, même si le directeur académique nous a reproché ce terme, est une hécatombe !
138 fermetures pour 10 ouvertures définitives, c’est plus que l’an dernier, alors que notre département perdait moins de postes. (-89 l’an dernier, -59 pour la rentrée).

Concernant la BDFC, elle disparaîtra ! C’est inacceptable ! La FSU-SNUipp reste mobilisée aux côtés des collègues concerné-es et continue de proposer à l’intersyndicale diverses actions tout au long du mois de mars. Le poste de BDFC sera transformé en BD et qui seront répartis sur toutes les circonscriptions du département (pdf "mesures diverses" en bas de l’article). Les BDFC, dont le poste est supprimé, auront une priorité sur les postes de BD !
Concernant les 5 postes de BD créés, ils seront positionnés sur les circonscription d’Avion, de Liévin, de Montigny-en-Gohelle, de Noyelles-Godault, et de Bethune 3.
Chaque circonscription aura donc 1, 2, ou 3 postes de BD qui apparaîtront vacants au mouvement.

Maigre, très maigre compensation, les directeurs et directrices d’école qui perdront de la décharge suite à la fermeture de leur classe, pourront tout de même la conserver un an de manière provisoire.

En parallèle, l’IA nous a confirmé la fermeture de classes supplémentaires pour créer :
– 2 demi-postes pour le suivi des enfants relevant de l’Aide Sociale à l’Enfance (ASE) à Boulogne 2 et à Isbergues
– 3,5 postes pour la coordination dans les Territoires Educatifs Ruraux (TER)
– 3 postes d’enseignants référents pour l’ASH (1 dans chaque circonscription ASH)
– 1 ULIS école
– 7 postes à profil pour la gestion de l’expérimentation des 7 PAS.

Le Directeur académique, avant de nous détailler les arbitrages, nous a dit qu’il avait entendu nos demandes et celles des personnels qui se sont mobilisés. La FSU lui a donc fait comprendre qu’il avait certainement très mal compris ce que les personnels lui demandaient.

Résultats du vote :
Vote CONTRE Unanime : Contre : 4 FSU, 3 UNSA, 1 FO, 1 SNALC, 1 SNE

Ce vote unanimement contre oblige le DASEN à prendre ses responsabilités et à acter son projet qui est donc illégitime, car non soutenu par les personnels exerçant dans le département.

Une phase d’ajustement de la carte scolaire sera organisée en fin d’année scolaire ou le jour de la rentrée de septembre. Tenez-nous donc informés des évolutions dans votre école.

En attendant, la lutte continue ! Un rassemblement intersyndical est organisé une nouvelle fois devant la DSDEN le mercredi 12 mars à 14h30, et à Calais devant la sous-préfecture. Nous vous attendons nombreux.euses. Une demande d’audience a été envoyée à l’IA-DASEN.

Tenez-nous également informé-es des mobilisations en cours et à venir dans votre école.

Revendications de la FSU-SNUipp

La FSU-SNUipp 62 a contacté quasiment toutes les écoles du département, ainsi que toutes les écoles concernées par une mesure de carte. Nous sommes intervenus pour défendre les situations dont nous avions connaissance lorsque les effectifs étaient importants pour demander des ouvertures ou des abandons de fermeture.

La FSU-SNUipp 62 revendique que le nombre d’élèves par classe ne dépasse pas 18 élèves en éducation prioritaire, 22 en ordinaire et 15 chez les TPS/PS. Le syndicat réclame aussi que tous les élèves de moins de 3 ans soient pris en compte dans les effectifs des écoles, mais également que les postes spécialisés, de remplaçants, d’enseignants référents, de RASED, de CPC... soient en nombre suffisant pour permettre les meilleures conditions d’apprentissage et de formations possible.

15 postes de CPC sont créées dans notre département en contrepartie de la fermeture de 15 postes d’EMF. Pour la FSU, il est dommage de priver le terrain de 15 EMF, enseignant.es qui vivent le métier au quotidien dans leurs classes, leurs écoles, expérimentent ce qu’elles et ils préconisent lors des formations qu’elles et ils ont en charge. Elles et ils partagent vivent des situations parfois difficiles, notamment d’inclusion, que tous les professeur.es peuvent vivre au quotidien. Si les missions des CPC sont essentielles en matière de formation, la FSU-SNUipp estime qu’un équilibre doit être maintenu afin que la formation initiale et continue ne soit pas hors-sol et réduite à la mise en œuvre de préconisations ministérielles qui restreignent la liberté pédagogique et qui visent le contrôle des gestes professionnels des PE.

Nous ne nions pas les besoins en CPC pour proposer des formations de qualité. Mais malheureusement, ces créations ne servent qu’à déployer davantage les constellations et les équipes apprenantes, rejetées massivement par la profession.

Carte scolaire 2025 : ouvertures et fermetures de classes

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