La FSU, réprésentée par 4 de ses délégué-es de la FSU-SNUipp 62, a siégé au CSA-Départemental du 1er septembre, en présence du DASEN du Pas-de-Calais ainsi que les représentant-es du personnel (4 FSU, 3 UNSA, 1 SNALC, 1 FO, 1 SNE).

Cette instance, initialement prévue le 26 juin, a été reportée par l’administration au jour de la reprise.
Nous regrettons ce choix, car il laisse des équipes dans l’incertitude tout l’été et les contraint à réagir avec précipitation à la rentrée. Un CSAD le jour de la rentrée demandera à certaines équipes de revoir leur organisation pédagogique dans l’urgence ! Ce n’est pas acceptable !

Déclaration FSU

Déclaration de la FSU au CSA du 01/09/2025

Déclaration de la FSU au CDEN du 02/09/2025

Extrait : « Comme si ça ne suffisait pas, le gouvernement envisage désormais de supprimer deux jours fériés, alors que le temps de travail déborde déjà des heures réglementaires de service et que les professeur.es des écoles donnent déjà gratuitement 1h20 chaque semaine pour accueillir les élèves ! Cette mesure ne se fera donc qu’au détriment de la qualité de vie des personnels et de la qualité du service rendu.
Et toujours aucune revalorisation à l’horizon ! Plus généralement, les annonces du gouvernement pour 2026 concernant la Fonction publique suscitent une profonde inquiétude, avec une volonté persistante d’individualisation des carrières, d’accentuation de la rémunération au mérite, et de décentralisation accrue des missions. »

Réponses du DASEN à la FSU

Le DASEN dit être conscient que la rentrée se fait dans un contexte politique et budgétaire incertain, dans un contexte international compliqué, et aussi dans un contexte national difficile notamment suite à certains événements survenus l’an dernier (actes antisémites, harcèlement …).

Cependant, d’après le DASEN, l’école, les enseignant-es, l’administration représenteraient la stabilité du service public, et, s’il devait y avoir la nomination d’un nouveau gouvernement, l’école assurerait tout de même la continuité du service public d’éducation, car des choses déjà actées, telles que les nouveaux programmes, les divers plans de formation, les évaluations nationales seraient des outils pour aider les PE dans leur pratique au service de l’éducation .
Une argumentation qui n’a pas du tout convainvu la FSU, qui lui a rappelé les conditions de travail dégradées et le climat anxiogène dans les écoles.

Le DASEN nous a exprimé son désaccord en osant affirmer que tous les enseignant-es qu’il a vu-es aujourd’hui étaient content-es de reprendre. Comment pourrait-il en être autrement ? Quel-le enseignant-e exprimerait son désaccord lors d’une visite impromptue du DASEN dans sa classe ?

En effet, chaque enseignant-e a à cœur de faire progresser ses élèves, de les accueillir au mieux, malgré des moyens insuffisants, des conditions de travail qui se détériorent et un niveau de vie en recul. Mais derrière le sourire, malgré leur motivation et leur conscience professionnelle, beaucoup se sont senti-es une nouvelle fois abandonné-es lorsqu’ils ont appris, par exemple, que leur école ne ferait pas partie des 600 écoles — sur les 3000 que compte notre académie — qui pourront bénéficier cette année d’une aide du service civique.

Mesures de carte scolaire

Concernant l’ordre du jour du CSAD, les délégué-es FSU ont défendu toutes les situations qui lui ont été remontées par les collègues.

A l’issue de ce CSAD, on dénombre :

1 ouverture définitive : (moyen DGESCO pour une ouverture en TPS)
– Ecole maternelle Dolto à Evin Malmaison

14 ouvertures provisoires :
– Ecole élémentaire Joliot Curie à Avion
– RPC de Ruisseauville
– Ecole primaire de Nesles
– Ecole élémentaire Marcel Cachin à Montingy-en-Gohelle
– Ecole Georges Sand à Bully-les-Mines
– Ecole les boutons d’or / Basly à Haillicourt.
– Ecole primaire Jean Jaurès à Libercourt
– Ecole Primaire Jean Rostand à Leforest
– Ecole élémentaire Jean Jaurès à Vendin le Vieil
– Ecole Jeannette Prin à Drocourt.
– Ecole « le Val Fleuri » à Gauchin Verloingt.
– Ecole maternelle Jean de la Bruyère à Carvin
– Ecole les Natices à Oye-Plage.
– Ecole Marcel Lejeune à Richebourg

2 abandons de fermeture :
– Ecole Lapierre à Lens
– Ecole les Capucines à Annezin

Transfert d’1/2 poste d’e-run mission math de Liévin à Béthune 1
Transfert d’une poste de CPD math de Auchel à Liévin.
Création d’un poste de conseiller technique départemental « santé mentale ». Mis sur un poste provisoire cette année, mais qui coûtera un ETP (équivalent temps plein) l’an prochain.
Ouverture d’une UE2A à Outreau à l’école Jean Jaurès (Calais ASH)
Création d’un poste d’enseignant ressource départemental sur les troubles de neuro-développement (moyen DGESCO)
Création de 12 PAS au lieu de 7. Les 5 supplémentaires seront implantés sur collège Edmond Rostand à Bruay, le collège Monsigny à Fauquembergues, le collège Albert Camus de Lumbres, le collège René Cassin de Wizernes, le collège Mitterrand de Thérouane.

Pour rappel, lors des opérations de carte scolaire en mars 2025, notre département perdaient 128 classes (138 fermetures pour 10 ouvertures seulement). En 3 ans, plus de 250 classes ont fermé dans le Pas-de-Calais.

L’administration préfère fermer des classes et donc refuser de les alléger, pour récupérer des agent-es et créer des postes « hors la classe », sans concertation avec les personnels sur leurs réels besoins. Ainsi, 12 classes ont fermé pour expérimenter les PAS, qui doivent remplacer les PIAL, alors que les départements choisis par le ministère pour cela (le 62 n’en fait pas partie) avaient obtenu des moyens supplémentaires. Etait-ce réellement utile de faire cette expérimentation maintenant, surtout sur moyen propre ?

De plus la suppression de la BDFC fait craindre le pire pour la formation sur temps de classe des enseignant-es !

Vote
La FSU s’est abstenue lors du vote de ces mesures de carte scolaire de rentrée (comme toutes les autres organisations syndicales), mais ce n’est pas un blanc seing. Même si le bilan reste très négatif, toutes les écoles qui ont eu une ouverture provisoire ou un abandon de fermeture ont besoin que le moyen supplémentaire arrive vite. Un vote contre à l’unanimité aurait repoussé la décision de plusieurs jours.

BDFC

La FSU a également dénoncé le fonctionnement du remplacement des collègues lors des formations sur temps de classe. Dans les circonscriptions, il est mis en place en cette rentrée un roulement à chaque période, en inter-bassins, afin d’assurer le remplacement de la formation continue par des BD. Un fonctionnement aberrant qui est imposé à des BD qui ne souhaitent pas nécessairement exercer cette mission, tout en écartant volontairement des ex-BDFC qui ont perdu leur poste lors de la carte scolaire 2025 et qui sont pourtant volontaires pour poursuivre cette mission.

La FSU a de nouveau demandé que les ex-BDFC exerçant désormais sur un poste de BD puissent assurer ces remplacements de formation continue si ils et elles le souhaitent. Libre ensuite à l’administration de compléter si nécessaire cette brigade avec des BD volontaires. La FSU s’était déjà adressée au DASEN en ce sens en juin dernier.
Mais le DASEN ne l’a pas entendu de cette oreille. Pour lui, c’est aux IEN d’organiser ces remplacements selon les besoins de leur circonscription. La FSU reste mobilisée sur la question et continue de demander qu’une consigne claire soit donnée aux IEN.

PAS (Pôles d’Appui à la Scolarité)

La FSU a dénoncé la création de 5 PAS supplémentaires dans le département, empêchant 5 écoles de plus d’obtenir un-e enseignant-e supplémentaire pour cette rentrée.

Inclusion

Concernant l’inclusion, le DASEN a dit réfléchir à des leviers pour améliorer l’accompagnement des élèves notifiés. L’accompagnement par un-e AESH ne serait peut-être pas toujours utile, et le handicap pourrait peut-être se traiter de la même manière que la difficulté scolaire. L’un des leviers que lui a proposé la FSU est de créer de nombreux postes de RASED.

Services civiques

La FSU a également dénoncé le volume trop faible de services civiques alloué aux écoles (600 seulement). Le DASEN n’a pas souhaité répondre.

Transparence

Enfin, la FSU a demandé au DASEN qu’ apparaisse clairement dans les documents de carte scolaire en février prochain, la liste des écoles ayant obtenu une ouverture provisoire cette année. Cette année 25 écoles ont profité d’une ouverture provisoire. Cette ouverture n’est pas vouée à être reconduite l’année suivante. Ces 25 écoles perdront donc une classe à la rentrée 2026, mais n’apparaîtront pas dans les documents comme des fermetures. C’est ce qui s’est passé cette année. Cela signifie que le nombre de fermetures de classe acté en instance l’an dernier est inférieur au nombre d’écoles perdant réellement une classe. Nous souhaitons donc plus de transparence l’année prochaine.

Multi-niveaux

Les délégué-es FSU ont relaté à nouveau un fait déjà remonté en juin 2025. En effet, une école ayant subi une fermeture en mars, se voyant contrainte de créer des classes à triple niveau, a vu des élèves se tourner vers le privé. La FSU a donc fait remarqué que les classes à multi-niveaux, qui alourdissent les conditions de travail des enseignant-es, inquiètent également les parents tentés d’inscrire leurs enfants dans une école privée proche.

Revendications de la FSU-SNUipp

La FSU-SNUipp revendique que le nombre d’élèves par classe ne dépasse pas 15 élèves en TPS-PS, 18 élèves en éducation prioritaire et 22 en ordinaire. Le syndicat réclame aussi que tous les élèves de moins de 3 ans soient pris en compte dans les effectifs des écoles, mais également que les des postes spécialisés, de remplaçant-es, d’enseignant-es référent-es, de CPC, de RASED... soient en nombre suffisant pour permettre les meilleures conditions d’apprentissage et de formation possible.

Pour la FSU-SNUipp, la difficulté scolaire doit être traitée sur le temps de classe. C’est pourquoi il faut urgemment renforcer significativement les RASED, diminuer le nombre d’élèves par classe, recréer des postes de « plus de maitre.sses que de classes, améliorer la formation initiale, créer un véritable statut pour les AESH et les rémunérer à 100 % … C’est de cela que dont l’école a besoin.

La FSU défendra à nouveau ses revendications devant le Préfet, les élu-es et les parents d’élèves lors du CDEN du mardi 2 septembre 2025.

Quelques chiffres

Moyennes par classe : 19 élèves par classe dans le département (tout milieu scolaire confondu, c’est à dire REP, REP+ ou hors REP). N’hésitez pas à nous envoyer un mail en nous disant combien de classes dépassent les 19 élèves dans ton école.
18600 élèves avec une notification MDPH. C’était 12570 élèves l’an dernier.

inclusion : Le Pas-de-Calais est le 3ème département ayant le plus d’élèves notifiés. 12 PAS au lieu de 7 PAS prévus lors du CSAD. Cela représente 12 classes fermées supplémentaires

Mouvement : plus de 8800 participant-es. Une centaine de collègues sont muté-es à plus d’1h de route de leur domicile. Le DASEN reconnaît qu’il y a une difficulté à satisfaire tout le monde. Mais assure que les services font au mieux.

Organisation du temps scolaire : 674 communes (sur 678) bénéficient de la dérogation à 4 jours. Cela représente 1156 écoles sur les 1163 du département.

4 communes sont à 4,5 jours : Dainville (4 écoles), Feuchy (1 école), une commune du RPI 139 (Maresquel) et une école de la commune d’Arras

Carte scolaire : ajustements de rentrée

Carte scolaire : ajustements de rentrée