CHSCT Académique du 28 avril 2020

Mardi 28 avril, les représentant-es du SNUipp et de la FSU ont siégé (en visioconférence) au CHSCT Académique avec la Rectrice de Lille et le DASEN du Pas-de-Calais afin de préparer le déconfinement et le retour à l’école.

[violet]Discours de la Rectrice[/violet]

Pour la Rectrice, c’est très difficile de savoir comment va se passer la rentrée prochaine. Personne n’a dit que ce serait simple, ni parfait mais il y a des questions intraitables : la santé des personnels, les mesures sanitaires et comment faire pour que les élèves ne pâtissent pas de cette période.

Il est nécessaire de travailler ensemble (avec les syndicats) car on ne pourra pas fonctionner comme avant le confinement (espace, temps) et peut-être même après la rentrée de septembre...

[violet]Reprise le 11 mai plus qu’improbable...[/violet]

Si on comprend la volonté de vouloir s’organiser et de préparer les choses, [vert]il est complètement incohérent et inconcevable de faire l’ébauche d’une quelconque préparation sans avoir les éléments précis du protocole national d’autant que le tempo est, rappelons-le totalement imposé par le gouvernement qui a choisi la date du 11 mai sans qu’on comprenne bien pourquoi.[/vert]

Il était donc par exemple inconcevable de commencer à recenser les parents volontaires ou pas pour envoyer les enfants à l’école et de faire des remontées aux IEN avant même l’allocution du 1er ministre ou une information précise aux parents.

[vert]La FSU a réclamé un cadrage académique clair suite à l’allocution du 1er ministre et un calendrier des instances.[/vert]

Nous avons maintenant un calendrier de concertation : notre organisation syndicale participera au groupe de travail CHSCT ministériel le 30 avril, au CHSCT académique le 5 mai au CHSCT départemental le 6 mai.

La Rectrice a indiqué que, pour l’heure, ce qui restait stable était les mesures barrière et la distanciation sur lesquelles il fallait travailler en 1er lieu.

Mais cela ne saurait suffire !

[vert]Il n’y a pas lieu pour la FSU de précipiter les choses mais au contraire de bien les préparer en respectant de manière stricte la santé des personnels et des élèves.[/vert]

Pour la FSU, si les conditions ne sont pas réunies pour protéger la santé des personnels et des élèves, que ce soit le 11 mai ou plus tard, pour une école ou un établissement alors il ne doit pas y avoir de reprise : [vert]la Rectrice a précisé qu’effectivement, il ne peut y avoir reprise si les conditions définies par « la doctrine sanitaire » ne sont pas réunies et que ce n’est pas un problème si l’école ou l’établissement ouvre plus tard quand les conditions seront remplies.[/vert]

[violet]Pas de tableau de remontées tout azimuth, mais de la confiance aux personnels ![/violet]

On connaît ces méthodes archaïques et presque obsessionnelles du tableau excel à renvoyer dans l’Education nationale : le syndrome de la peur du vide chez les managers !

Le SNUipp-FSU 62 est intervenu auprès de la Rectrice et du DASEN (qui a clarifié les choses sur le terrain) car [vert]il était inacceptable de demander aux directeurs et directrices d’école de recenser (et parfois en 48h) les personnels « fragiles » ou « vulnérables »[/vert], alors même que ces données personnelles sont non communicables dans des tableaux, plus ou moins collectifs sans respect du secret médical et de la vie privée.

[vert]Par ailleurs, les directeurs et directrices ne sont ni médecins, ni DRH. On ne peut donc leur ajouter cette énième mission ![/vert]

Les personnels ont été nombreux à contacter notre syndicat et à faire part de leurs grandes inquiétudes par rapport à la reprise, aux risques sanitaires pour eux, leurs proches, leurs élèves… mais aussi à nous faire part de leurs interrogations, leur colère, leur défiance même parfois par rapport aux discours politiques liés à la reprise.

[vert]Suite à la demande du SNUipp et de la FSU, la Rectrice comme le DASEN nous ont confirmé que les personnels « vulnérables ou « fragiles » (ou en lien avec des personnes « vulnérables ») n’avaient pas besoin de fournir un justificatif.[/vert]

[violet]Pas de réunion en présentiel avant le 11 mai[/violet]

Concernant les réunions avant le 11 mai (avec la mairie, entre collègues…) : le travail à distance doit être observé (période de confinement).

Un collègue directeur nous avait posé cette question suite à la demande d’un maire de venir en réunion pour préparer le 11 mai. [vert]La Rectrice a expliqué qu’il fallait d’abord suggérer de faire la réunion à distance[/vert] et en cas d’impossibilité, le directeur doit demander à son IEN une attestation dérogatoire pour le travail afin de pouvoir se rendre à cette réunion (seulement en cas d’impossibilité de faire autrement), [vert]cela n’empêche pas que les mesures barrière et la distanciation doivent être observées lors de cette réunion.[/vert]

[violet]Le 11 mai : ce serait une journée de préparation pour la réouverture des écoles.[/violet]

Après le 11 mai, il faut privilégier le distanciel quand c’est possible, et éviter trop de déplacements. La Rectrice ajoute qu’il y aura certainement du présentiel, du distanciel mais pas simultanément.

[vert]La Rectrice précise que c’est un véritable travail de réflexion à mener pour l’après, car en l’absence de vaccin et/ou de traitement, si l’on doit « vivre un moment » avec le virus, nos modes de fonctionnement devront être repensés.[/vert]

[violet]Situation des personnels à risques[/violet]

Suite à notre demande et face aux inquiétudes légitimes des personnels, la Rectrice a rappelé que les personnels à risques ne devaient pas venir travailler. [vert]La Rectrice et le DASEN ont redit que la confiance importait et qu’il ne devait y avoir ni enquête, ni tableau de remontées, aucun justificatif ne sera demandé.[/vert]

[violet]Conditions matérielles et sanitaires de reprise : Du matériel, en veux-tu ? En voilà ?![/violet]

Masques de type sanitaire grand public :

Des masques ont été commandés par l’Education Nationale, ils seront livrés le 6 ou 7 mai aux 125 collèges du 2nd degré directement mais pas aux 1236 écoles du 1er degré étant donné le nombre important.

L’Administration prévoit de les livrer aux circonscriptions et de demander aux directeurs et directrices de venir les chercher voire qu’un ou une directrice en récupère pour les déposer dans plusieurs écoles proches.

[rouge]Le SNUipp-FSU a exprimé sa colère sur une nouvelle mission des directeurs et directrices, les voilà livreurs de masques maintenant ![/rouge]

Nous avons demandé à la Rectrice si elle prenait bien conscience de tout ce qu’elle demandait aux directeurs et directrices et du poids que ces personnels doivent porter quotidiennement ?

La Rectrice a répondu qu’elle reconnaissait le rôle central (« relais essentiel ») des directeurs et directrices et que si elle avait une autre solution, elle leur épargnerait cette tâche, que malheureusement elle n’avait pas trouvé de transporteurs (trop sollicités) pour livrer les écoles en cette période !!!

[vert]Le SNUipp-FSU a répondu qu’avant les vacances, un personnel de l’inspection académique avait livré les écoles accueillant des soignants, même si certes beaucoup moins d’écoles étaient concernées.[/vert]

La Rectrice a rappelé qu’elle fait confiance aux personnels et que les directeurs et directrices n’auront pas à porter le poids des responsabilités sanitaires.

Autres équipements (qui relève normalement de la collectivité) :

Des lingettes virucides, des flacons de solutions hydro-alcoolique ainsi qu’un thermomètre pour prendre la température des élèves et personnels (55.000 commandés au total) mais ne seront pas livrés avant le 11 mai.

[vert]Nous n’avons pas obtenu réponse sur les modalités de livraison de « ces équipements ».[/vert]

Il y aura des kits de formation aux gestes barrière.

Il y aura aussi un accompagnement : le Rectorat annonce un plan d’actions établi avec les conseillères techniques et l’ensemble des infirmières seront présentes sur le terrain pour venir en appui aux écoles dès le 11 mai.

[violet]15 par classe ?[/violet]

[vert]Enfin, la FSU a rappelé que 15 élèves par groupe c’était beaucoup trop[/vert] et que l’on ne comprend non plus pourquoi le ministre (et maintenant le 1er ministre) a parlé d’un nombre de 15 alors que lors de l’accueil des enfants de soignants, c’était 6 maximum pour les moins de 6 ans et 10 maximum pour les autres élèves. C’est incohérent même si on sait bien qu’il y a une logique comptable derrière, qui n’est pas acceptable.

[vert]La Rectrice a pris note mais attend les directives nationales et indique que la taille des salles sera aussi importante, elle attend également la doctrine sanitaire concernant les internats.[/vert]

CHSCT Académique du 28 avril 2020

Les représentant-es du SNUipp et de la FSU ont siégé (en visioconférence) au CHSCT Académique. Compte-rendu