La FSU-SNUipp 62 a siégé au CSA Académique (Comité Social d’Administration – la principale instance de l’Académie de Lille) du 23 janvier 2024, en présence de la Rectrice de Lille, de la DRH du Rectorat, des DASEN du Nord et du Pas-de-Calais... ainsi que les représentant-es du personnel (6 représentant-es FSU, 3 représentants UNSA, 2 représentant-es SNALC, 1 représentant FO, 1 représentante CFDT).

A l’ordre du jour : les suppressions de postes dans le 1er degré pour la rentrée 2024, les effectifs 1er et 2nd degré 2024/2025, l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes, le mouvement 2024...

Déclaration FSU

Extrait : « La FSU dénonce le manque d’ambition de notre gouvernement pour l’école publique avec cette nouvelle dotation négative.[…] Dans le Pas-de-Calais, l’an dernier, en moyenne, 92 classes chaque jour étaient sans enseignant, 200 pour le Nord. Et quand un-e enseignant-e n’est pas remplacé-e, c’est toute l’école qui souffre. Des BDFC sont de nouveau sollicités cet hiver pour assurer des remplacements ordinaires, ce qui pénalisera encore davantage la formation continue des enseignant-es. Pas davantage d’amélioration des conditions de l’école inclusive, alors que plus de 1600 élèves notifiés attendent toujours une place en ULIS dans notre académie. Les élèves d’ULIS école qui s’assoient sur les bancs de nos classes compteront-ils cette année dans la répartition des moyens pour la carte scolaire ? »

Réponses de la Rectrice à la FSU

La Rectrice admet que les personnels, notamment dans le Pas-de-Calais, ont besoin de sérénité. C’est la raison pour laquelle elle a fait le choix d’accorder une attention particulière dans la répartition des moyens 1er degré pour le Pas-de-Calais, notamment pour les communes touchées par les inondations de cet automne.

Concernant l’inclusion, la Rectrice rappelle qu’il y a un projet académique intitulé« excellence inclusive », et elle entend bien mettre ça en œuvre.

Encore une fois, pour la FSU-SNUipp, on ne voit pas comment exceller dans cette inclusion systématique sans y mettre les moyens : dans notre académie par exemple, 1623 élèves notifiés attendent toujours une place en ULIS. Et ce ne sont pas les 4 nouvelles ULIS qui ouvriront à la rentrée prochaine dans l’académie qui résoudront le problème...

Suppressions de postes dans le 1er degré

Le rectorat annonce 219 suppressions de postes de professeurs des écoles dans notre académie à la prochaine rentrée ! Soit -130 pour le Nord et -89 pour le Pas-de-Calais ! L’académie de Lille est celle qui perd le plus de postes en France !
La Rectrice de Lille justifie encore ce nombre important de suppressions de postes par la baisse démographique. A la rentrée 2023, une baisse de 7 922 élèves a été constatée, soit 865 élèves de moins que la prévision envisagée.
Une baisse démographique de 7 178 élèves est prévue à la rentrée 2024, elle se répartit de la façon suivante :

La FSU-SNUipp, a vivement dénoncé ces suppressions de postes, en rappelant que cette baisse démographique aurait justement été l’occasion de doter l’Ecole des moyens utiles à son bon fonctionnement : de ré-abonder les brigades de remplacement fortement sous-dimensionnées et les RASED, d’abaisser les effectifs partout dans un objectif de lutte contre l’échec scolaire, notamment dans notre académie qui détient la moyenne d’IPS la plus faible de France.

D’après le rectorat, le ministère ne se base pas uniquement sur cette baisse démographique pour créer ou supprimer des postes. D’autres critères seraient pris en compte, notamment la moyenne des IPS, la ruralité… La Rectrice affirme que si le ministère ne prenait en compte que la baisse démographique, l’académie aurait perdu 450 postes de PE pour la prochaine rentrée !

Ensemble, nous pouvons défendre votre école.
Renseignez l’Enquête FSU-SNUipp en ligne !

Difficultés de remplacement

Interpellé par la FSU, le DASEN du Pas-de-Calais n’a pas impression qu’il y ait des difficultés de remplacement dans notre département… Le chiffre avancé de 92 classes non remplacées chaque jour en moyenne serait très faible…

Une analyse que ne partage pas du tout la FSU : quand un-e PE n’est pas remplacé-e, les élèves sont répartis dans les autres classes, c’est toute l’école qui souffre. C’est donc chaque jour plusieurs centaines de collègues qui souffrent des difficultés de remplacement !

Répartition des moyens d’enseignement 1er et 2nd degrés

SEGPA
Le DASEN du Nord explique que dans les 2 départements, l’administration dote en enseignant-es chaque SEGPA même si les élèves sont inclus au collège. Pour l’administration, il n’y aurait pas de problème dans les SEGPA, le nombre de places en SEGPA étant plus élevé que le nombre d’élèves qui y sont scolarisés.

ULIS
4 nouvelles ULIS sont créées à la prochaine rentrée. Le DASEN du 59 précise que les élèves d’ULIS collège comptent dans le calcul des dotations du 2nd degré. Cependant, pour le 1er degré,
il affirme que cela prendrait cette année trop de moyens, donc les élèves d’ULIS écoles ne sont comptés que dans les mesures de fermeture...

Pour la FSU-SNUipp, 4 nouvelles ULIS, c’est nettement insuffisant quand on sait que 1623 élèves notifiés attendent toujours une place. Il faudrait encore 131 ULIS de plus pour répondre aux besoins… Enfin, pour la FSU-SNUipp, les élèves d’ULIS doivent aussi compter pour les ouvertures de classes !

CLA
Les dotations des écoles en Contrats Locaux d’Accompagnement (CLA) seront maintenues.

Pour la FSU-SNUipp, les écoles concernées doivent obtenir leurs dotations sans contrepartie. Devoir passer un contrat pour les obtenir ne correspond pas aux attentes que nous pouvons avoir d’un service public !

Allègement et dédoublement des Grandes Sections
L’allègement des GS hors EP et le dédoublement des GS en REP/REP+ sera poursuivi cette année. On devrait atteindre l’allègement de 96 % des GS hors EP. En REP et REP+, on devrait ainsi passer 88,7 % des classes de GS du département dédoublées à 95 % à la rentrée 2024.

Pour la FSU-SNUipp, le manque d’enseignant-es en cette rentrée ne permettra pas encore la limitation à 24 élèves par classe ainsi que le dédoublement des GS en Éducation Prioritaire sur l’ensemble du département. C’était pourtant une demande ministérielle datant de 2022...

Egalité professionnelle entre les femmes et les hommes

Promotions hors-classe et classe exceptionnelle
Le rectorat a présenté un bilan académique des promotions (passages à la hors classe et à la classe exceptionnelle) des professeurs des écoles depuis 3 ans.
Le constat est sans appel : depuis 3 ans, le taux de promus à la hors-classe et à la classe exceptionnelle est plus élevé chez les hommes que chez les femmes, alors que notre profession est féminisée à 85 %…
Le Rectorat s’est pourtant engagé chaque année, depuis 3 ans, conformément à la loi, à veiller à une stricte égalité professionnelle entre les femmes et les hommes…

Pour la FSU, force est de constater qu’on est toujours loin du compte : dans notre profession, en 2023-2024, les femmes ont toujours moins de chances que les hommes d’êtres promues à la hors-classe et à la classe exceptionnelle !

Concernant la classe exceptionnelle, le Rectorat se défend en expliquant que le vivier 1 concerne jusqu’à présent les personnels ayant exercé des missions particulières (CPC, direction d’école, DACS, enseignement en REP ou REP+…) Or, dans ce vivier, les hommes sont sur-représentés suite à une inégalité professionnelle entre les femmes et les hommes ancrée dans notre profession depuis des décennies. Ce qui expliquerait que le taux de promotion des hommes soit plus élevé que celui des femmes.

La FSU a donc proposé que le vivier 2 (ouvert à l’ensemble des collègues ayant atteint le 6ème échelon de la hors-classe) puisse servir de correctif afin de permettre un rééquilibrage des taux de promotion des femmes et des hommes à la classe exceptionnelle.

Pour la FSU, l’égalité n’est pas une option et il est plus que temps de passer des discours aux actes.

Congé parental
Dans le cadre de l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes, la FSU a de nouveau demandé que les collègues bénéficiant d’un congé parental de plus de 6 mois gardent le bénéfice de leur poste (ce qui n’est pas le cas jusqu’à présent). Le rectorat a accepté en partie la demande de la FSU en annonçant que cela sera pris en compte pour les enseignant-es du 2nd degré dès le mouvement 2024 et… 2025 pour le 1er degré !

Pour la FSU, cette distinction n’est pas acceptable. Elle réinterviendra sur ce point lors des prochaines instances départementales et académiques.

Mouvement 2024

Cette année, le serveur mouvement sera ouvert du 2 au 16 avril.

En attendant, retrouvez ici le formulaire de demande de majoration de barème. Date limite de retour le 14 février ! La FSU-SNUipp reste mobilisée au quotidien pour apporter toute l’aide et les renseignements dont vous avez besoin.
La FSU-SNUipp a également obtenu du rectorat la mise en place d’un groupe de travail relatif aux règles du mouvement 2024. Ce groupe de travail aura lieu le 14 février prochain. Les élu-es du personnel de la FSU-SNUipp y porteront la voix des personnels.

La FSU-SNUipp vous invite à participer massivement à ces stages de formation syndicale « spécial mouvement 2024 » le 11 avril prochain à Outreau, et le 12 avril prochain à Arras. Inscription en ligne

Questions diverses

Direction d’école
Dans le cadre de la mise en place de la nouvelle formation des directrices et directeurs d’école, les collègues concerné-es seront désormais informé-es avant les vacances d’été pour une formation l’année scolaire suivante.
La réinscription sur liste d’aptitude n’est pas nécessaire (sauf en cas d’interruption de la mission de direction d’école depuis plus de 3 ans)

La FSU-SNUipp exige que cette formation se tienne sur le temps scolaire. Le cas échéant, elle limiterait, très majoritairement pour les femmes, l’accès à la fonction de direction.

Formation laïcité
Cette formation de 9h doit se faire obligatoirement dans les 108 heures. Pour cela, 6 heures doivent être prises sur les 18h d’animation pédagogique et 3h sur la journée de solidarité.

La FSU-SNUipp dénonce la mise en place de cette formation des mercredis après-midis. Pour le syndicat, cette formation devrait faire partie intégrante des 18 heures d’animation pédagogique. Par ailleurs, les éléments donnés lors de cette formation doivent correspondre au cadre légal et ne doivent pas consister en une approximation que les écoles devront utiliser et adapter selon le contexte.

Pacte enseignant

Le Rectorat annonce la fin de l’heure de soutien en 6ème par les PE à la rentrée 2024. Cela sera remplacé par des heures de co-intervention en 6ème dans les groupes de niveau mis en place à la rentrée 2024 au collège dans le cadre du "choc des savoirs".

Par ailleurs, le Rectorat n’est toujours pas en mesure de donner le nombre d’enseignant-es engagé-es dans le pacte dans notre académie...

Impasse pédagogique et « travailler plus pour gagner plus » inacceptable, la FSU-SNUipp appelle les personnels à ne pas entrer dans le pacte. Conscient de l’urgence d’une revalorisation salariale, il continue à porter l’exigence d’une revalorisation immédiate et sans contrepartie de 300 euros nets mensuels via le point d’indice.

Fonds sociaux spécifiques suite aux inondations
Pour la première fois, une enveloppe exceptionnelle de 900 000 euros a été accordée au Pas-de-Calais de manière exceptionnelle pour les élèves du 1er degré. Une partie des crédits a déjà été allouée.
En lien avec les IEN, les directrices et directeurs sont chargés d’identifier les besoins.
Cela représente une moyenne de 300 euros par élève (et non par famille). D’après le DASEN du Pas-de-Calais, rien n’est figé, le travail se poursuit pour abonder les besoins exprimés sur le terrain.
Le choix de l’administration a été fait de travailler avec les collèges de secteur. Le dossier de demande d’aide a été simplifié pour ne pas mettre les familles en difficulté. Cette enveloppe permet de financer l’achat de vêtements, le matériel pédagogique, l’achat de lunettes, de prothèses auditives...

[Compte rendu FSU] CSA académique du 23 janvier 2024

[Compte rendu FSU] CSA académique du 23 janvier 2024