Les représentant-es du SNUipp Pas-de-Calais et de la FSU ont siégé au Groupe de Travail académique « conditions de travail des AESH » du 12 septembre 2025, en présence de SAGERE, de la DRH du Rectorat ainsi que les représentant-es du personnel (5 représentant-es FSU, 4 représentant-es UNSA, 1 représentante FO, 1 représentante SNALC, 1 représentante CFDT).

A l’ordre du jour de ce groupe de travail obtenu par la FSU suite à notre audience intersyndicale (FSU, CGT, SNALC et Sud) du 16 janvier 2025 au rectorat : les recrutements, le bilan de la mobilité inter-PIAL 2025, la cédéisation, les frais de déplacement et le guide académique de l’AESH.

Point sur les recrutements

A la rentrée 2025 ce sont 301 nouvelles AESH qui ont été recrutées au niveau académique.

Bien que les départs (au nombre de 208 dans notre académie) aient été remplacés, les besoins réels dans nos établissements ne sont pas couverts. En effet en cette rentrée ce sont pas moins de 18600 élèves notifiés dans le Pas de Calais contre 12570 l’année dernière. Parmi ces 18600 enfants, 28 % ont une notification d’AESH individuel ce qui représente un besoin de 5208 AESH. Or au 1er septembre il n’y avait que 4885 AESH en poste dans le Pas-de-Calais !

La FSU a dénoncé que certains PIAL ne prennent pas en compte le cumul d’activités des collègues les obligeant à abandonner une activité annexe leur permettant d’améliorer leur quotidien.

Les causes de départ des collègues AESH sont variées : démission, abandon de poste, retraite, rupture conventionnelle, fin de contrat (refus de cédéisation), licenciement pour inaptitude physique et décès.

Parmi ces départs, 59 % sont des démissions ou abandon de poste. L’Administration a fait le constat que ces départs se faisaient le plus souvent vers le milieu ou à la fin du CDD.L’explication serait, selon l’administration, que les personnes recrutées au vue de leur niveau de qualification ( bac+2, bac +3) partent vers d’autres missions leur permettant de réelles évolutions comme le métier de professeur des écoles ou les concours administratifs.

Les représentant-es de la FSU ont rappelé que le métier d’AESH/APSH n’avait pas de réelle reconnaissance empêchant donc aux collègues de se projeter sereinement dans une carrière.

Pour rappel, la FSU porte les revendications suivantes :
– un véritable statut de la Fonction publique d’État , de catégorie B,
– une augmentation réelle et significative des rémunérations de toutes et tous sur toute la carrière,
– la garantie de pouvoir travailler à temps complet sur la base d’un accompagnement élève à 24 heures sans de ajout de nouvelles missions sur le temps périscolaire,
– l’abandon des PIAL, des PAS et de la politique de mutualisation des besoins,
– des recrutements de personnels à la hauteur des besoins.

La FSU a également eu confirmation auprès de l’administration qu’un-e que les collègues refusant la cédéisation pouvaient bel et bien finir leur CDD sans aucune condition.

La FSU a également eu confirmation que la rupture conventionnelle sera reconduite cette année.

Quid des remplacements de collègues AESH/APSH ?

Alors qu’une brigade d’AESH était prévue à l’issue du CHSCT de 2022 (à lire ici), sur le terrain cette dernière n’existe toujours pas. Les différents congés (maladies, maternité, parental), pourtant annoncés en temps et en heure ne sont pas remplacés. L’administration réitère l’idée que les suppléances serait la solution adaptée. Les suppléances sont « séquençables » pour permettre aux collègues de prendre une ou deux heures supplémentaires.

La FSU a rappelé que lorsque des collègues effectuaient des heures supplémentaires, ils/elles pouvaient alors perdre le bénéfice d’aides sociales et ce pour plusieurs mois alourdissant encore leur quotidien financier au lieu de l’améliorer.

SAGERE nous a également assuré de la possibilité de réinjecter des moyens supplémentaires en fonction de la situation d’un PIAL (pris sur un autre PIAL par exemple, pour lequel un collègue a quitté sa fonction et dont le besoin d’accompagnement est en baisse !).

Quid de l’accompagnement des élèves en situation de handicap sur la pause méridienne ?

Alors que la loi n°2024-475 du 27 mai 2024 avait pour vocation d’éclaircir les missions des AESH et les modalités d’accompagnement des élèves en situation de handicap sur le temps de pause méridienne (à lire ici) et que ces heures intégrées à leur temps de travail hebdomadaire devaient permettre aux AESH d’accéder à une meilleure rémunération, la réalité de terrain est toute autre. A ce jour aucun texte n’a pris le relais des conventions des collectivités, créant un vide juridique.

L’accompagnement se fait la plupart du temps au détriment d’heures d’accompagnement en classe (et non via un avenant de travail), dégradant l’inclusion des élèves en situation de handicap et ne faisant pas évoluer la rémunération des AESH, voire la diminuant si l’élève accompagné est dans une autre école nécessitant un déplacement en voiture des collègues.

Alors que sur le terrain des besoins urgents d’accompagnement se font déjà ressentir en cette rentrée, aucune réponse claire n’a été donnée ce jour. Certains établissements ont pris le parti de prendre des heures d’accompagnements devant élève pour permettre un accompagnement sur la pause méridienne.

Interrogé par la FSU, le Rectorat nous a informé-es que le service du SAGERE travaillait sur un texte de cadrage puisque des directives avaient été enfin données par le ministère.

D’autre part, interrogé par la FSU, le Rectorat nous a assuré que les collègues prenant déjà en charge des enfants sur la pause méridienne étaient couvert-es.

Ainsi une enveloppe budgétaire de 25 emplois temps plein ( soit 39 heures) est prévue pour répondre aux besoins d’accompagnement pendant la pause méridienne.

Bilan de la mobilité 2025

Alors que les résultats de demande de mobilité inter PIAL devaient être communiqués courant juillet 2025 ; aucune communication n’a été faite ni au niveau des collègues ni au niveau des PIAL ne permettant pas une projection sereine et constructive pour la rentrée 2025 laissant toutes et tous dans une attente inhumaine.

Les PIAL n’ont pas pu, au vu du manque d’informations sur les résultats de mobilité inter-PIAL et de l’enveloppe budgétaire prévue pour cette année scolaire à venir, préparer les affectations des collègues dans un délai décent.

Cette situation a mis à mal les collègues AESH qui, si ils/elles obtiennent leur mobilité, n’auront qu’une semaine pour trouver une organisation personnelle (garde d’enfants, problème de locomotion, double emploi…..), mais aussi les élèves accompagnés qui vont débuter l’année scolaire avec une AESH avant de devoir se réhabituer à une nouvelle AESH.

Ces difficultés sont le résultat d’une attribution très tardive des moyens alloués par le ministère.

SAGERE a reconnu qu’une communication aurait contribué à rassurer les collègues en attente de résultats de mobilité inter -PIAL ainsi que les collègues n’ayant pas connaissance de leur affectation de rentrée.

La mobilité inter-PIAL s’est donc déroulée en deux tours pour se terminer la deuxième semaine de la rentrée. Au niveau académique, cette mobilité a mis en étude 355 demandes dont 275 demandes ont été satisfaites, soit 78,8 %.

Cédéisation

L’administration s’est félicitée de la cédéisation devenue quasiment systématique au terme du CDD de trois ans et a, en quelque sorte, justifié les temps partiels et les faibles revenus des AESH par l’ouverture des droits aux aides et compléments sociaux.

La FSU a rappelé à l’Administration que seule la création du corps d’AESH permettrait aux collègues de pouvoir enfin sortir de la précarité et ainsi de ne plus en être dépendant-e. En effet, les salaires très bas et le changement d’échelons très lent sont régulièrement et systématiquement rattrapés par l’inflation et les différentes revalorisations du SMIC.

Par conséquent, la FSU le rappelle une fois de plus, aucune réelle évolution professionnelle n’est possible, aliénant de ce fait tout projet de vie à moyen ou long terme. Seul un réel salaire et un statut à la hauteur de nos missions et responsabilités permettrait à chacune et chacun de s’affranchir des aides complémentaires dont nous sommes dépendant-es actuellement. De plus, à l’inverse des salaires, les aides et compléments ne comptent pas pour la retraite et peuvent être retirés très facilement par l’administration…

Combien de collègues AESH seront cédéisé-es à la rentrée ?

Sur les 724 personnes qui se sont vu proposer un CDI en septembre 2025 , 29 AESH (soit 4%) l’ ont refusé.

Les collègues ayant refusé le CDI pourront aller jusqu’au terme de leur CDD. Si des collègues sont dans ce cas et subissent des pressions de leur hiérarchie ils doivent nous contacter sans tarder.

Ce sont 1261 propositions de CDI prévues en 2025-2026 selon la répartition suivante :

– 724 propositions de CDI en septembre 2025
– 277 propositions de CDI de octobre à décembre 2025
– 289 propositions de CDI de janvier à août 2026

A ce jour 8331 AESH sont en CDI dans l’académie de Lille soit 78 % des AESH/APSH en poste.

Frais de déplacement

Une information nous a été donnée par la Cheffe du Service Académique Mutualisé des Frais de Déplacement qu’une réflexion ministérielle était actuellement menée pour harmoniser les pratiques académiques.

En ce qui concerne les frais de déplacement, nous bénéficions actuellement dans le Pas-de-Calais de la pratique qui serait la moins pénalisante dans le sens où, contrairement aux autres pratiques académiques, les AESH affecté-es dans AU MOINS UN établissement en dehors de leur PIAL, reconnu comme résidence administrative, peuvent prétendre à la prise en charge de leur frais kilométriques.

L’Administration veut-elle aligner ce qui est pratiqué dans le Pas-de-Calais avec les autres académies ou...l’inverse ??? A surveiller attentivement faute de quoi nous risquons d’être les grand-es perdant-es ! Ce que ne laissera pas faire la FSU !

La FSU a également demandé à ce que les repas achetés et/ou préparés par les collègues soient de nouveau pris en charge.

La FSU a également déploré que l’utilisation du progiciel Chorus permettant d’enregistrer les frais de déplacement et de repas est très chronophage et décourage bon nombre de collègues. De plus il dysfonctionne régulièrement.

Une fiche pratique d’utilisation de CHORUS doit voir le jour dans la nouvelle version du guide pratique de l’AESH.

Guide pratique de l’AESH

Les services du SAGERE ont travaillé sur une nouvelle version du guide académique pratique de l’AESH.
Ce nouveau guide va voir l’apparition de nouvelles fiches , comme par exemple une fiche pratique de l’utilisation de CHORUS.
Ce nouveau guide a aussi vocation à être plus facile d’utilisation ; les fiches sont devraient être plus synthétiques et aérées mais surtout agrémentées d’exemples rendant les informations plus compréhensibles.

Ce nouveau guide sera également accompagné d’une nouvelle version interactive incluant une foire aux questions reprenant les questions les plus courantes.

A la demande de la FSU, ce nouveau guide sera publié au retour des vacances d’octobre après concertation des organisations syndicales représentatives.

La FSU a également fait remonter le besoin d’autres groupes de travail notamment pour l’harmonisation des pratiques au sein des PIAL.

En effet les remontées de terrain nous prouvent que certains PIAL ont un fonctionnement propre. Ainsi ces dernières ont mis en lumière des pratiques plus maltraitantes les unes que les autres tant pour les personnels que pour les enfants accompagnés. Les exemples sont multiples et variées ;
– « roulement » pour que tous les collègues bougent sur l’année scolaire ( dans certains PIAL les AESH bougent à chaque période),
– accompagnement bénévole (car en dehors des emplois du temps) des élèves notifiés sur les temps d’accueil et de récréation sous prétexte de sociabiliser l’enfant et sans que cela n’apparaisse dans le Gevasco,
– accompagnement d’élèves non notifiés
– sorties scolaires qui débordent des emplois du temps des collègues sans aucune récupération possible,
– récupération d’absences sur des temps de permanence administrative pour effectuer du secrétariat, jury d’examens aux examens blancs….

L’administration prévoit un nouveau groupe de travail courant novembre 2025. La FSU y prendra toute sa place pour faire entendre votre voix et vous invite à compléter notre enquête en ligne sur vos conditions de travail, si ce n’est pas déjà fait.

Conditions de travail des AESH

Conditions de travail des AESH