La FSU-SNUipp 62 a siégé au CSA Académique (Comité Social d’Administration – la principale instance de l’Académie de Lille) du 15 octobre 2024, en présence de la Rectrice de Lille, de la DRH du Rectorat de Lille, des DSDEN du Nord et du Pas-de-Calais... ainsi que les représentant-es du personnel (6 représentant-es FSU, 4 représentant-es UNSA, 2 représentant-es SNALC, 1 représentante CFDT, 1 représentante FO).

A l’ordre du jour : constat des effectifs du 1er degré, feuille de route « savoirs fondamentaux », mobilité des AESH...

Déclaration FSU

Extrait : « Concernant la baisse des effectifs dans le 1er degré, elle ne peut justifier l’annonce récente de 3155 postes supprimés en maternelle et élémentaire à la prochaine rentrée. Alors que toutes les études internationales affichent le système éducatif français comme étant l’un de ceux où les inégalités scolaires se creusent et sont particulièrement marquées socialement, où les enseignants du primaire travaillent plus pour un salaire inférieur, où les classes sont chargées, le projet de budget 2025 présenté cette semaine par le gouvernement envisage des retraits d’emplois d’une ampleur dévastatrice.

Une ligne rouge est franchie : au moment où l’école publique va mal, la seule réponse du gouvernement est de supprimer un nombre record de postes et donc de maintenir l’illusion qu’on peut faire mieux avec moins. Cette baisse de la démographie scolaire apporte pourtant l’occasion d’améliorer le système scolaire français en poursuivant un investissement soutenable pour notre pays. »

Déclaration liminaire de la FSU

Réponses de la Rectrice à la FSU

Concernant les conditions de travail des personnels, la Rectrice de Lille admet qu’il y a de plus en plus de remises en cause de l’autorité (dès le 1er degré) par les élèves et les familles. Le nombre de demandes de protection fonctionnelle augmente d’ailleurs fortement. La Rectrice reconnaît que cette protection fonctionnelle n’a pas pour seul objectif de payer un avocat, mais aussi de « réparer le préjudice subi ».

Dans tous les cas, la FSU-SNUipp vous invite à demander la protection fonctionnelle en cas d’agression dans le cadre de vos fonctions (y compris en dehors du lieu de travail).

Au sujet de l’éducation affective et sexuelle, la Rectrice répond qu’il ne faut pas baisser la garde. Elle apporte son soutien (notamment la protection fonctionnelle) à l’ensemble des personnels mis en cause par différents collectifs en lien avec l’extrême droite (Parents Vigilants, SOS Education…).

Pour la FSU-SNUipp, ce programme doit pouvoir être mis en œuvre rapidement et des précisions d’horaires doivent être intégrées pour favoriser sa mise en œuvre, comme c’est le cas pour le second degré. Mais surtout, des formations doivent être rapidement organisées pour les enseignant·es et des ressources pour le 1er degré proposées.

Au sujet de l’inclusion, la Rectrice reconnaît qu’il existe sur le terrain des difficultés matérielles (notamment en lien avec les handicaps physiques) et qu’il est difficile de gérer les handicaps relevant de compétences psychosociales. Reconnaissant également que certains élèves ne peuvent être scolarisés dans des structures spécialisées, faute de place, la mission de l’Ecole est d’accueillir tous les élèves. Mais pour réduire les conséquences sur les personnels, notamment pour éviter un risque de remise en cause de la politique d’inclusion, la seule réponse du rectorat est de proposer l’envoi d’équipes mobiles en soutien aux équipes pédagogiques en souffrance.

Pour la FSU-SNUipp, c’est nettement insuffisant : il faut un plan d’urgence pour l’école, avec moins d’élèves par classe, davantage de moyens humains (AESH, infirmières, psychologues, médecins scolaires…), davantage de structures spécialisées (ITEP, IME…), davantage de formation pour les personnels, un vrai statut pour les AESH...

Constat des effectifs 1er et 2nd degrés

A la rentrée 2024, les effectifs du département du Nord apparaissent en baisse de 2,3% (-5 998 élèves), ceux du département du Pas-de-Calais également en baisse de 2,3% (-3 241 élèves). Ces baisses s’observent dans les secteurs public et privé. La Rectrice explique cette baisse par une baisse de la natalité.
Cette baisse démographique (le double de la baisse démographique nationale) est ressentie depuis déjà quelques années, et devrait avoir ses premiers effets accentués en collège à partir de 2025.
Dans le 2nd degré, on constate déjà une baisse de 1410 élèves.

Avec 3155 retraits d’emplois dans le premier degré en 2025 au niveau national (845 dans le secondaire), la suppression de postes continue son chemin pour un total de 6 826 suppressions en 3 ans. Alors que la Ministre déclare à outrance vouloir lutter contre l’échec scolaire et faire remonter le niveau des élèves, ce budget était l’occasion de prouver que cette problématique est une priorité.
Or, en ne saisissant pas l’occasion de baisser les effectifs dans toutes les classes, de développer la présence de PE spécialisés, en rognant les moyens existants, l’administration en reste à des éléments de langages destinés à nourrir la communication du ministère.

La FSU-SNUipp dénonce ces suppressions de postes. La baisse démographique ne devrait pas être le prétexte à des fermetures de postes mais être une opportunité pour doter l’Ecole des moyens utiles à son bon fonctionnement : de ré-abonder les brigades de remplacement fortement sous-dimensionnées et les RASED, d’abaisser les effectifs partout dans un objectif de lutte contre l’échec scolaire.

Feuille de route des savoirs fondamentaux

Le rectorat a présenté sa feuille de route académique pour l’apprentissage des savoirs fondamentaux. Ce plan s’appuie sur la mise en place récente d’une nouvelle instance académique (qui n’est pas une instance de dialogue social, puisque les organisations syndicales n’y sont pas conviées. Pourtant la FSU-SNUipp en aurait des choses à y dire sur l’apprentissage des fondamentaux…) : le Conseil Académique des Savoirs Fondamentaux.

Cette instance s’appuie sur les résultats des évaluations nationales pour faire des propositions de remédiation dans toutes les disciplines. Ainsi par exemple, selon le rectorat, la fluence ne doit pas être seulement liée aux maths et au français, mais aussi à toutes disciplines, y compris l’EPS...

La FSU a vivement dénoncé le caractère obligatoire des évaluations nationales standardisées qui sont un outil de pilotage qui exclut l’expertise des enseignant-es. conditions passations tellement différentes,

Alors que la Rectrice admet que ces évaluations nationales permettent de comparer les résultats, la FSU-SNUipp a rappelé que cela fait très longtemps que l’école française est confrontée à une aggravation des inégalités scolaires. Le renforcement des fondamentaux français et maths a même continuellement progressé dans les programmes scolaires du 1er degré depuis les années 1980.Désormais, aujourd’hui,38 % du temps d’enseignement en élémentaire est consacré au français (contre 25% en moyenne dans les pays de l’OCDE), et 21 % aux mathématiques (contre 16 % dans les pays de l’OCDE). Pour autant, cela n’a absolument pas réduit les inégalités scolaires. Bien au contraire...

Mobilité des AESH

Le Rectorat explique que depuis la mise en place de la mobilité inter-PIAL il y a 5 ans, 3 à 5 % des AESH demandent une mutation chaque année.

SAGERE donne une première réponse début juillet aux demandes de mobilité.
En cas de réponse défavorable, une deuxième phase est organisée durant la 2ème quinzaine d’août car de nouveaux postes peuvent se libérer suite au départ d’AESH en fin d’année scolaire.

Cette année, 353 AESH ont demandé un changement de PIAL (principal motif évoqué : rapprochement de domicile).

267 ont obtenu un changement (76 % de satisfaction, contre 96 % les premières années). SAGERE fait le constat que les PIAL privés sont beaucoup moins demandés que les PIAL publics (les PIAL privés sont parfois davantage étendus, pas d’indemnités REP…)

La FSU-SNUipp milite pour une mobilité des AESH organisée à partir de règles claires et connues de toutes et tous.

Versement des indemnités REP et REP+ des AESH

La FSU est de nouveau intervenue sur le non-versement en septembre des indemnités REP et REP+ aux AESH exerçant en éducation prioritaire. Le Rectorat confirme que ces indemnités leur seront versées (avec effet rétroactif) sur la paye de novembre.

Pour la FSU-SNUipp, il n’est pas acceptable que les AESH perçoivent des indemnités inférieures à celles des autres personnels. La FSU-SNUipp continue d’exiger l’équité de droits entre tout·es celles et ceux qui exercent en éducation prioritaire.

Infos diverses

Détachement des PE dans le 2nd degré :

90 demandes ont été formulées pour les 2 départements.
45 ont été validées par le rectorat, mais seulement 23 sont détachés par le Ministère

Départ en retraite des PE en cours d’année :

Désormais, les professeurs des écoles ne sont plus tenus d’attendre la fin d’année scolaire pour partir en retraite. Le Rectorat explique suivre les demandes mois par mois. Fin décembre, 110 PE contractuels (pour les 2 départements) seront recruté-es pour remplacer ces départs jusque la fin de l’année scolaire.

CSA Académique du 15 octobre 2024 : le compte rendu FSU

CSA Académique du 15 octobre 2024 : le compte rendu FSU