Les délégué-es de la FSU-SNUipp 62 ont siégé au CSAD « bilan de rentrée » le 17 novembre 2025 en présence du DASEN du Pas-de-Calais, et au CDEN qui le suivait dans la soirée en présence du préfet, des repésentant.es des parents d’élèves et des représentant.es des maires du Pas-de-Calais.

Au CSAD, seuls la FSU et l’Unsa ont souhaité faire une déclaration liminaire.

Déclaration de la FSU au CSA départemental du 17 novembre 2025

Extrait : "Concernant le premier degré : alors que l’an dernier, pour éviter la censure, le gouvernement Bayrou était revenu sur les 4000 suppressions de postes, il y en a eu malgré cela 470 au niveau national pour le 1er degré. Cela s’est soldé par plus 100 classes disparues du paysage du Pas-de-Calais et plus de 2000 au niveau national. Doit-on s’attendre à 500, à 1000 fermetures de classe uniquement pour notre département ?

Nous ne doutons pas que les diapositives, que vous allez nous présenter aujourd’hui, montreront qu’il est normal d’avoir un bilan RH si catastrophique, car nous serions touchés par une baisse de la natalité, nos classes seraient déjà moins chargées qu’ailleurs en France, que nous serions les champions de France du remplacement... Veuillez nous croire, nous n’avons pas du tout les mêmes remontées des collègues du terrain..."

Déclaration de la FSU au CSA départemental du 17 novembre 2025

Déclaration de la FSU au CDEN départemental du 17 novembre 2025

Réponse du DASEN aux déclarations en CSAD et avis de la FSU

Le directeur académique n’a pas souhaité commenter tout ce qui relève de la politique nationale et n’a pas commenté nos craintes concernant la carte scolaire à venir.
Mais il répond qu’il partage la volonté de construire l’école, d’améliorer les conditions de bien-être, de sécurité, qu’il partage également le souci de la santé mentale aussi bien des élèves que des personnels tout en étant conscient de la réalité de notre département.

Il formule 3 réponses à notre déclaration :

– Au niveau de la reconnaissance des personnels, le DASEN est en accord avec Jean-Paul DELAHAYE, cité dans notre déclaration, et il fait son possible pour les personnels au niveau promotions, carrières, mais il est contraint à des règles nationales.

Pour la FSU, la reconnaissance des personnels passe évidemment par de meilleurs salaires en augmentant la valeur du point d’indice et non par le versement de primes et indemnités diverses contribuant à l’inégalité salariale entre les femmes et les hommes.

Le DASEN est conscient qu’il est nécessaire de mieux accompagner les écoles et les établissements. Selon lui, l’idée serait d’harmoniser les pratiques avec souplesse, afin d’éviter les disparités (notamment lors de l’évaluation des élèves par le biais du DNB), sans volonté d’imposer aux équipes.

Pour la FSU, la politique de contrôle doit cesser (évaluation d’école, visite "conseil" des IEN, tableaux des 108h, commandes hiérarchiques à discuter en conseils des maîtres, de cycles, loi Rilhac...).

L’accompagnement des écoles et des établissements ne peut pas passer par la mise en place de dispositifs visant à harmoniser les pratiques. Le DASEN répète souvent qu’il fait confiance aux personnels. Il est temps que cela se voit sur le terrain. Les évaluations nationales standardisées obligatoires doivent cesser. Les enseignant·es savent évaluer leurs élèves.

La reconnaissance des personnels passe également par un discours hiérarchique qui reconnaîtrait enfin leur professionnalisme et leur engagement au service des élèves.

L’expérimentation des Communautés d’apprentissage professionnel (CAP) doit cesser. Les enseignants·es savent discuter entre eux, rechercher et échanger des ressources pour s’approprier ce qui leur semble utile dans leur pratique quotidienne.

Par contre, l’offre de formation doit permettre aux enseignant·es d’être informé·es des résultats des recherches en matière d’éducation et de pédagogie, ce que ne permettent ni les constellations, ni les équipes apprenantes ou encore les CAP.

L’impact de ces nouveaux modes de management dans l’éducation nationale occasionne une perte de sens du travail enseignant et génère de la souffrance au travail.

– Concernant l’école inclusive, Le DASEN précise que les Pôles d’appui à la scolarité (PAS) ne se substituent pas aux PIALs, mais sont un appui à ces derniers, afin de mieux accompagner les élèves. Il entend nos inquiétudes concernant les AESH. Il reconnaît que la situation n’est pas idéale mais qu’elle s’améliore et que du chemin reste à parcourir, notamment en terme de statut, rémunération, primes…).

Les 12 PAS créés dans le Pas-de-Calais ont demandé la fermeture de 12 classes supplémentaires !

Un fonctionnement efficace de l’école inclusive ne passe pas par la création de multiples dispositifs qui semblent parfois se superposer, passant par la fermeture de classes pour créer ces postes sans moyen supplémentaire. Pour la FSU, l’inclusion demande des moyens humains pour améliorer l’accompagnement des élèves qui en ont besoin dans les classes et sur le temps de classe. Cela passe par la création de postes d’AESH et une véritable diminution des effectifs de toutes les classes.

– Concernant la baisse démographique, Le DASEN affirme que le département perd des élèves mais qu’il a créé des emplois. Certes, le nombre moyen d’élèves par classe dans notre département est de 19,79, mais il reconnaît qu’il y a des disparités d’une école à une autre. (Cf. partie "bilan de rentrée" pour notre analyse.)

Lors du CDEN qui s’est tenu juste après le CSAD, et à la suite des déclarations liminaires, le préfet a espéré que les organisations syndicales ne s’adressaient pas de cette manière aux étudiant·es se destinant au métier de professeur·e. Notre discours pourrait, selon lui, contribuer à les démotiver à devenir enseignant·es.

Notre organisation syndicale alerte depuis des années sur cette crise de recrutement. Rien n’est inventé. Les propos que la FSU tient dans ses déclarations ou lorsqu’elle s’adresse à la profession s’appuient sur des faits. Alors oui, nous préfèrerions dire que les conditions de travail des enseignant·es s’améliorent, que cette surcharge administrative qui n’apporte rien aux élèves n’existe pas, que nous sommes vraiment bien payé·es, que l’inclusion fonctionne à merveille, que les classes ne sont pas chargées, que notre professionnalisme est reconnu et soutenu par notre hiérarchie... mais ce n’est malheureusement pas le cas !

Bilan de rentrée présenté par le DASEN et analyse de la FSU

Le DASEN nous a présenté son bilan de rentrée :

Avec 26 422 élèves en moins (1er et 2nd degré confondus) dans notre département depuis 2017, le DASEN annonce que 1 329 classes auraient pu être fermées. Au contraire, le bilan est positif, car nous avons 48 postes en plus qu’en 2017. Nous ne contredirons pas ce chiffre.
Cependant, les postes créés sont des postes « hors la classe ».

Rien que pour la rentrée 2025, plus de 30 postes « hors la classe ont été créés, ce qui a entraîné plus de 30 fermetures supplémentaires !

Au CDEN, la FSU a contrebalancé les propos du DASEN en précisant que depuis 2021, la baisse des effectifs par classe ne correspond qu’à 0,7 élève en moins par classe dans notre département.

Concernant les cités éducatives, le département déjà compte sur 8 cités éducatives, mais pourra bientôt en compter 12 :

– A Calonne-Ricouart, le dossier est en cours de finalisation.
– A Etaples, Le Portel/Outreau et Saint-Martin-les-Boulogne, le dossier vient d’être déposé.

Pour les projets CLA (Contrat Locaux d’Accompagnement) qui concernent 9 écoles qui ont un IPS qui pourrait les classer en Education Prioritaire, le DASEN annonce que des « crédits importants » ont été débloqués. (6 postes, 12 Indemnités pour Mission Particulière, et 15400€ au total).

La FSU est intervenue pour rappeler qu’on est loin des moyens octroyés à l’Éducation Prioritaire.

Le DASEN a fait une brève analyse des résultats aux évaluations nationales notamment celles concernant la fluence et la compréhension en lecture, ainsi que celles concernant la fluence en calcul et la résolution de problèmes : les résultats sont corrects en GS/CP/CE1 et chutent en CM1/6ème/5ème.

Cela semble conforter nos revendications concernant l’allégement des effectifs dans toutes les classes.

Questions diverses que seule la FSU-SNUipp a posées au DASEN :

1- Combien de journées d’absence de professeur·es n’ont pas pu être couvertes par un·e professeur·e remplaçant·e, durant l’année scolaire 2024-2025 ?
93 absences non remplacées seraient le nombre le plus élevé sur une journée. Ce pic a eu lieu durant la période hivernale.

2- Le nombre d’ouvertures provisoires a explosé (+500% en 3 ans). Pour quelles raisons ? Y aura-t-il un point nommant les écoles bénéficiant d’une ouverture provisoire cette année et précisant si l’ouverture provisoire est reconduite ou non dans les documents de travail sur la carte scolaire ?
L’administration semble toujours perplexe lorsqu’on lui explique que même si l’ouverture n’est que provisoire, sur le terrain, c’est bien une classe de moins dans l’école que l’on observe à la rentrée suivante.
C’est pourquoi nous souhaitons que les ouvertures provisoires qui ne sont ni pérennisées, ni reconduites apparaissent dans les documents de carte scolaire, afin que ces écoles qui perdent une classe ne passent pas inaperçues aux yeux de la presse et de l’opinion publique. A la rentrée 2025, aux 134 fermetures actées par le DASEN malgré l’opposition unanime des organisations syndicales, on peut ajouter 15 écoles qui ont perdu une classe du fait de la non pérennisation de leur ouverture provisoire. Cette année, 24 écoles bénéficient d’une ouverture provisoire. Ce nombre, en augmentation, est très inquiétant.
L’administration nous a répondu qu’elle verrait comment les intégrer au tableau afin qu’elles apparaissent.

3- Pouvez-vous nous expliquer le rôle du conseiller technique départemental santé mentale et celui d’enseignante ressource départementale sur les troubles du neurodéveloppement ? Quels bénéfices concrets sur le terrain pour les enseignant·es et les élèves depuis le début de l’année ? Comment les contacter ?
La nouvelle CTSM ( Conseillère Technique en Santé Mentale) prendra ses fonctions à partir du 20 novembre . Il s’agit d’une ex psy-en. Elle aura pour fonction de faire le lien avec les référents dans les établissements scolaires, elle apportera son expertise auprès des IEN, des directeurs d’écoles et des professeur.es. Elle participera aux PCI et aura en charge la création d’outils. Elle rejoindra l’équipe de médecins et infirmiers scolaires.
Le professeur ressource départemental sur les troubles du neurodéveloppement fait partie du PDEI.

4- Directions à profil : pouvez-vous nous donner le nombre de directeurs·trices affecté·es dans les écoles concernées sans avoir jamais exercé la fonction de direction ?
Pas de réponse

5- À propos des postes vacants :
Combien y a-t-il de postes d’adjoint·es vacants ? 0
Combien y a-t-il de postes de remplaçant·es vacants ? 0
combien y a t-il de BD affecté.es à l’année sur des couplages de service ? c’est à la marge
Combien y a-t-il de postes Psy-EN vacants ? 5 (1 sera pourvu au 1er janvier)
Combien y a-t-il de postes de RASED vacants ? 15
Combien y a-t-il de postes de CPC vacants ? 1
Combien y a-t-il de TRS positionné·es sur des postes vacants ? 0

6- Combien y a-t-il de PE recruté·es sur liste complémentaire ?
0

7- Combien y a-t-il d’enseignant.es contractuel·les ?
Pas de recrutement cette année. En 2024, 4 CDI (moniteurs polonais) et 1 en anglais, toujours en poste cette année + 6 contractuels non renouvelés cette année car pas de besoins sur le terrain.

8- Combien d’AESH y a-t-il dans le département à ce jour ? Combien y a-t-il d’élèves ont une
notification MDPH à ce jour ? Combien d’entre eux n’ont pas encore d’AESH ?
18 700 élèves ont une notification de la MDPH et notre département emploie 4 783 AESH. Pour le DASEN, cela permet de satisfaire 96% des besoins. Pour la FSU, ce pourcentage ne représente rien, car le problème rencontré sur le terrain reste que les élèves notifié.es sont regroupés dans une même classe, alors qu’ils ont parfois des handicaps différents, dans le but de compenser le manque d’AESH. Une seule AESH s’occupe de plusieurs, parfois trop d’élèves en même temps.

9- Quelles sont les modalités d’indemnisation des AESH concernées par la rétroactivité des
indemnités REP/REP+ ? Quel est le calendrier ? Quels sont les personnels concernés ? Quelles
démarches doivent effectuer les AESH concerné·es ?
Pas de réponse.

10- Combien de contrôles sont prévus dans l’année pour les écoles privées sous contrat ? Ces
contrôles se feront-ils sur place ou à distance ?
15 contrôles sont prévus cette année. 10 sur pièces et 5 sur place.

11- Quand sera revue la carte de l’éducation prioritaire ? Quels sont les moyens mis à disposition pour palier les difficultés que rencontrent les écoles « orphelines ».
Pas de réponse

12- Combien d’élèves attendent une place en ULIS ? En ESSMS ?
613 élèves du premier degré attendent une place en ULIS. (772 dans le second degré)
363 élèves du premier degré attendent une place en ESSMS. (1 332 dans le second degré)

CSA Départemental du 17 novembre 2025 : compte rendu FSU-SNUipp

CSA Départemental du 17 novembre 2025 : compte rendu FSU-SNUipp