Le CSA Ministériel s’est réuni le 6 mai avec à l’ordre du jour, plusieurs projets de textes présentés pour avis, un point d’étape sur la réforme du recrutement et de la formation ainsi qu’un point sur les questions budgétaires, demandé par l’ensemble des organisations syndicales.

Comme à son habitude, la FSU fait lecture d’une déclaration en début de séance pour porter la voix des personnels. Elle présente également deux déclarations unitaires :
– une pour la création d’un corps d’AESH (toutes les organisations syndicales sauf FO)
– une en soutien à deux militants syndicaux de Seine-Saint-Denis (toutes les organisations syndicales sauf SNALC et CFDT).
Un vœu sur le maintien des opérateurs du ministère de l’Éducation nationale est également adopté au nom de toutes les organisations syndicales.

Déclaration FSU :

Déclaration FSU au CSA MEN du 06 mai 2025

Extrait : « Alors que nous avions dit quasi unanimement que présenter des textes sur les RDV de carrières aujourd’hui, était irresponsable, une nouvelle fois, vous ignorez les organisations syndicales qui n’ont cessé d’alerter sur l’état d’impréparation et les conséquences pour les personnels. Vous n’avez d’ailleurs, même pas pris le temps de répondre à l’intersyndicale sur sa demande de dissociation, ah oui c’est ce que vous appelez le dialogue social. Sur le texte en lui-même, les réductions de temps passé dans certains échelons de la classe normale sont loin de corriger le décrochage du salaire des enseignant-es et CPE qui pour les deux tiers ne sont pas concerné-es. Le refus d’envisager la classe exceptionnelle comme le grade de fin de carrière pour toutes et tous illustre l’absence de réelle ambition de revalorisation des carrières, améliorant le salaire continué qu’est la pension de retraite, pire vous créez les conditions de blocage de carrière avec une vision méritocratique inadaptée. »

Déclaration intersyndicale AESH :

Déclaration intersyndicale FSU – UNSA – CFDT – CGT – SNALC - SUD

Extrait : « Il est aujourd’hui urgent de conforter les AESH dans leurs missions en leur garantissant une reconnaissance statutaire réellement protectrice et un véritable métier de la Fonction publique. C’est la seule issue possible pour construire une carrière professionnelle et en finir avec cette précarité insupportable (temps incomplets, bas salaires, formation quasi inexistante…). Parce que l’accompagnement des élèves en situation de handicap est un besoin permanent, cette mission doit être réalisée par des fonctionnaires. C’est pourquoi, Madame la première ministre, nous vous demandons solennellement la création d’un corps de fonctionnaire de catégorie B pour offrir aux AESH un statut spécifique et protecteur, une carrière, l’accès de droit à un temps complet et à une formation statutaire. Nos organisations syndicales sont déterminées pour avancer sur la question et elles prennent d’ores et déjà contact avec la représentation nationale pour obtenir rapidement des avancées. Il s’agit de reconnaître enfin le métier d’AESH dans la Fonction publique. »

Projet de décret sur les carrières et l’évaluation des personnels enseignants, d’éducation et des psyEN

Le ministère informe que les modifications proposées dans ce texte – mesures de grille et modification du calendrier des rendez-vous de carrière – s’inscrivent dans la suite des travaux engagés en 2023 et traduisent la volonté d’avancer en faveur des milieux de carrière. Il rappelle le caractère indissociable des deux volets (grille et RV de carrière) et l’urgence à traiter ce dossier en raison du contexte budgétaire très contraint. La DGAFP a parc ailleurs conditionné son feu vert au renforcement du lien entre les RV de carrière et l’avancement dans la grille.

Deux groupes de travail ont été organisés en amont du CSAMEN (cf circulaire spécifique Revend) ; la concertation va se poursuivre sur les modalités précises des RV de carrière. Le DGRH entend la différence d’appréciation entre l’administration et les organisations syndicales sur le positionnement du dernier RV de carrière et sur les modalités d’accès à la classe exceptionnelle, tout en rappelant que la suppression des viviers ne veut pas dire que tous·tes les agent·es ont vocation à accéder au 3ème grade. Il termine en disant que si ce projet de décret n’était pas soutenu par les organisations syndicales, il n’aurait aucune chance de conserver le soutien à l’interministériel.

Mesures proposées :
● Suppression des bonifications d’ancienneté aux 6ème et 8ème échelons
● Modifications de certaines durées d’échelon de la classe normale :
5ème échelon : 2 ans
6ème échelon : 2 ans 6 mois
7ème échelon : 2 ans 6 mois
8ème échelon : 2 ans 6 mois
● Modification du calendrier des rendez-vous de carrière :
1er RDV : lorsqu’au 31 août de l’année scolaire au titre de laquelle le RDV est organisé, l’intéressé·e justifie de quatre années de service pris en compte pour l’avancement d’échelon, après sa titularisation ;
2ème RDV : lorsque, au 31 août de l’année scolaire suivant l’année du RFV, l’intéressé·e remplit les conditions d’avancement à la hors-classe ;
3ème RDV : lorsque, au 31 août de l’année scolaire suivant l’année du RDV, l’intéressé·e remplit les conditions d’avancement à la classe exceptionnelle.
● Mesures transitoires avec les campagnes d’avancement en cours

La FSU a dénoncé le chantage formulé en introduction et les conditions dans lesquelles le dialogue est engagé. Elle est favorable aux propositions d’évolution de la classe normale qui installent un avancement au même rythme pour tous·tes. Elle a redit la nécessité de disposer de projections pour chaque échelon pour étayer et poursuivre une réflexion plus approfondie. Il est incompréhensible de mélanger les mesures qui relèvent d’un financement et nécessitent un arbitrage budgétaire, et les autres. L’accès à la classe exceptionnelle constitue aujourd’hui la seule perspective d’augmentation de salaire et la FSU est opposée à son blocage en amont (avis couperet). Elle exige la révision de la place du 3ème RDV de carrière. Si ces choix se confirment, le ministère portera l’entière responsabilité des mesures (accentuation du mérite, exclusion de l’accès au 3ème grade, mesures pénalisantes pour la carrière des femmes). Le refus de la dissociation des sujets demandée par les organisations syndicales est un très mauvais signal envoyé aux collègues.

Vote sur le projet de décret portant diverses dispositions statutaires relatives à la carrière et à l’évaluation des personnels relevant des corps enseignants, d’éducation et de psychologues de l’éducation nationale

Contre : FSU, FO, CGT, SNALC (10 voix)
Abstention : UNSA, CFDT, SUD (5 voix)

Projets d’arrêtés sur la formation initiale des personnels de direction des IA-IPR et des IEN

La FSU fait le constat de nombreuses régressions, notamment sur le temps de formation initiale divisé par quatre, l’absence d’avancées sur les difficultés liées à l’année de stage ou la hausse du nombre de parcours en hybridation. La décentralisation d’une partie de la formation et son renvoi aux académies risquent de créer des inégalités. Enfin, le texte ne va pas dans le sens d’un accompagnement des stagiaires.

Vote sur le projet d’arrêté relatif à la formation professionnelle initiale des personnels de direction d’établissement d’enseignement ou de formation relevant du ministre chargé de l’éducation nationale

Pour : UNSA (3 voix)
Abstention : FSU, FO, SNALC, CGT, SUD (11 voix)

Vote sur le projet d’arrêté relatif à la formation professionnelle initiale des inspecteurs d’académie-inspecteurs pédagogiques régionaux et des inspecteurs de l’éducation nationale

Pour : UNSA, CFDT (4 voix)
Contre : FO (2 voix)
Abstention : FSU, CGT, SNALC, SUD (9 voix)

Déroulement et rendez-vous de carrière : du changement dès la rentrée !

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