Le conseil départemental de formation s’est tenu ce jeudi 9 octobre 2025. Était inscrit à l’ordre du jour : bilan du plan départemental de formation continue 2024/2025. Compte rendu

L’administration a fait le détail des journées de formation dans le département.
Sans surprise, la priorité aux fondamentaux se renforce. En dehors des plans français et mathématiques (constellations), ces mêmes disciplines font même l’objet de formations imposées dans le cadre des journées de pondération REP+, bien que l’administration dise y proposer d’autres thématiques.

Interventions de la FSU-SNUipp 62 :

Les évaluations d’écoles ne peuvent pas être considérées comme des heures de formation continue auxquelles notre statut nous donne le droit. (sur ce point, l’administration a dit que ces formations ne concernaient que les évaluateur·trices externes afin qu’ils accomplissent au mieux leur mission).
La FSU-SNUipp Pas-de-Calais s’est étonnée de voir que des journées étaient consacrées à la formation école inclusive/ASH : à notre connaissance, aucun module n’est proposé dans les circonscriptions, alors que cela répond à un réel besoin de terrain. Qui bénéficie de ces formations ?
le plan de formation continue montre une hiérarchisation des disciplines que nous avons contestée : quid des disciplines humanistes, scientifiques hors mathématiques ?
L’expérimentation des Communautés d’Apprentissage Professionnelles (CAP) ne fait l’objet d’aucun retour transparent sur leur mise en œuvre et les thématiques qui y sont travaillées.
La formation aux programmes EVARS n’a fait l’objet d’aucun module. L’administration a répondu sur ce point : elle serait en cours pour cette année scolaire.

Ce qui a permis à la FSU-SNUipp de dénoncer le fait qu’il soit demandé aux directeur·trices d’assurer des modules de sensibilisation, comme le plan filles/maths ; la lecture d’un diaporama descendant ne peut être un acte de formation ou de sensibilisation.

Des postes de CPC ont été créés, iels sont maintenant 3 par circonscription, mais pour autant, les personnes en charge de direction sont de plus en plus sollicitées dans le cadre du pilotage pédagogique que l’administration veut leur imposer. Cela génère de la souffrance pour l’ensemble des personnels dont les missions sont altérées.

La FSU-SNUipp Pas-de-Calais a rappelé son opposition au pilotage par les chiffres et les indicateurs.

Le CDFC a également été l’occasion pour la FSU-SNUipp 62 de questionner l’administration sur son réajustement nécessaire du plan de formation 2025-2026, urgence pour les personnels mise en lumière par l’enquête internationale TALIS publiée par la DEPP mardi 7 octobre 2025 :

Plus de 2 enseignant·es sur 3 considèrent que l’offre de formation ne correspond pas à leurs besoins et leurs attentes sur le terrain et qu’il leur est donc impossible de s’y investir par manque de sens.
Le suivi de l’évolution des exigences institutionnelles et la surcharge de tâches administratives sont considérés comme de potentielles sources importantes de stress par le plus grand nombre d’enseignant·es.

L’administration n’a pas souhaité répondre sur ce point. Cette absence de réponse ne peut que nous laisser perplexe. La formation des enseignant·es est-elle conçue pour améliorer les compétences de chacun·e pour la réussite des élèves ou uniquement à des fins d’économies budgétaires ?

Formation harcèlement

Après un bref rappel du cadre légal du plan, qui fait partie intégrante du plan PHARE, l’administration nous a détaillé le contenu des 3 temps de formation (prescrite avec les contenus de la DGESCO) :

Le premier temps est sur Magistère et d’une durée de 3h en auto-formation et auto-inscription, certifiée par un "badge".
Le second temps est en présentiel et d’une durée de 2h en école, à l’échelle de la circonscription afin de se former en équipe. Le travail s’articulera autour d’études de cas. Une modalité hybride sera également possible. Elle permettra de regrouper une trentaine de collègues réuni·es en petits groupes en école et connecté·es en visioconférence.
Le troisième temps complètera la formation sur Magistère, toujours en auto-inscription et en auto-formation sur un temps long cette fois pour les collègues désireux de continuer à se former. L’administration parle d’une formation pensée par les pair·es pour les pair·es.

L’administration parle également de la formation d’"expert·es". Comment pouvoir affirmer cela après seulement quelques heures d’une formation descendante. Se pose également la question du volume horaire de la répartition des heures (3h+2h+un certain nombre d’heures au bon vouloir des agent·es). Nous rappelons que les 108 heures débordent déjà.

À l’heure où l’enquête TALIS met en lumière que 96% des enseignant·es manquent cruellement de reconnaissance de la part de l’institution, des politiques, des médias et de la société, qu’iels sont sous-payé·es, l’administration répond par... la délivrance d’un badge virtuel !!! Cette même administration qui interdit, selon les circonscriptions, la distribution de "bons points" aux élèves.

Pour la FSU-SNUipp, l’auto-formation n’est pas une formation due aux fonctionnaires, surtout quand celle-ci est validée avec l’obtention d’un "badge" infantilisant davantage les personnels.

Par ailleurs, la question du harcèlement n’est pas seulement une question qui s’arrête au niveau de l’école, c’est un phénomène sociétal qui se développe fortement sur les réseaux, dans la rue, dans les clubs de sport, au sein des familles, etc.

Formation initiale

Au sujet de la formation initiale, le nombre de fonctionnaires stagiaires nous a été communiqué. Cette année, nous avons 129 fonctionnaires stagiaires à 100% en école (stagiaires ayant un master MEEF) et 42 fonctionnaires stagiaires à 50% école et 50% inspé (autres diplômes).

La réforme de la formation initiale a été évoquée sans être approfondie du fait de l’absence de réponse de l’inspé. Cependant, les étudiant·es en M2 contractuel·les alternant·es ont été mentionné·es : il nous a été indiqué que ces collègues ont la possibilité de mener des temps de formation supplémentaires. Mais iels sont également considéré·es comme des moyens d’emplois.

La FSU-SNUipp Pas-de-Calais rappelle que placer les étudiant·es en responsabilité de classe ne peut tenir lieu de formation initiale : la charge de travail en master s’en trouve fortement augmentée en parallèle d’une réduction du temps de formation.

Le syndicat s’oppose à l’utilisation d’étudiant·es comme moyens d’emplois, notamment de remplacement, et sous statut précaire en tant que personnels contractuels.

Pour la FSU-SNUipp, la formation des professeur·es des écoles doit être pensée de manière ambitieuse.

Formation initiale des directeurs·trices d’école

En 2024-2025, 54 collègues directeurs·trices d’école ont suivi la formation initiale, ainsi que 34 collègues faisant fonction. Cette année scolaire, la formation concernera 86 collègues.

Cette formation est présentée comme une formation initiale et statutaire par d’administration.

La FSU-SNUipp rappelle qu’un tel statut n’existe pas : la loi Rilhac instaure une autorité fonctionnelle pour les directeurs·trices mais en aucun cas une autorité hiérarchique statutaire.

Formation CAPPEI

L’administration a seulement relevé le nombre de stagiaires qui reste stable.

Cependant beaucoup de questions se posent sur les départs en formation possible. L’administration a refusé de répondre à toute question sur l’absence de possibilité de départ en formation CAPPEI SEGPA, EREA et RASED.

La FSU-SNUipp Pas-de-calais souligne que la profession ressent une grande inquiétude face à la disparition programmée des SEGPA au profit du 100% inclusion en milieu ordinaire et à celle des RASED déjà fortement réduits au profit des personnels ressources.

Formation : une copie à revoir de toute urgence !

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