Rythmes scolaires : Prendre toute la mesure des défis
Les dix propositions du comité de pilotage de la conférence nationale sur les rythmes scolaires sont maintenant connues. Elles invitent à des bouleversements en profondeur dans l’organisation de tous les temps de l’École. Elles sonnent aussi comme un désaveu cinglant à la politique du passage en force et de la précipitation – semaine des quatre jours, aide personnalisée, nouveaux programmes – imposée en 2008 par Xavier Darcos.
Ces propositions présentées par le comité de pilotage font prévaloir une démarche globale inscrivant les évolutions dans un projet éducatif porteur de sens. Là, est la complexité où chaque pièce du puzzle a son importance et doit s’imbriquer harmonieusement aux autres. Là, aussi est le défi où le « débrouillez-vous » ne saurait tenir lieu de réponse. Il serait inacceptable que toute évolution se traduise par un alourdissement du temps et de la charge de travail des enseignants.
Au contraire, pour être compris et mis en œuvre, le changement doit être porteur d’amélioration des conditions d’exercice du métier notamment en donnant aux enseignants des temps de qualité pour enseigner, se concerter et travailler en équipe notamment. Il serait également impensable de faire peser sur les collectivités locales de nouvelles charges au risque d’accroître encore les inégalités territoriales en matière d’offre éducative.
De fait, la méthode que semble vouloir employer Luc Chatel interroge déjà. Annonçant dans un premier temps une large consultation associant organisations syndicales, associations de parents d’élèves, représentants des collectivités, il propose aujourd’hui d’avancer prioritairement sur la réduction des congés d’été et la pause méridienne. Finalement, ces deux propositions engagent le ministère à peu de frais sans prendre en compte toutes les dimensions du dossier. A l’évidence, le gouvernement ne veut pas se donner les moyens du « mieux d’école ». Il faudrait pour cela qu’il assume pleinement ses responsabilités et qu’il change de cap en matière de politique budgétaire et éducative.
Seul le premier formulaire par adresse ip est retenu