La Direction Générale des Ressources Humaines du Ministère de l’Education nationale a annoncé jeudi 19 octobre au SNUipp-FSU, reçu en audience, qu’il n’y aurait pas de recrutement au-delà des 1000 listes complémentaires, annoncées en juin par le Ministre.
En effet, Bercy n’autorisera pas davantage de recrutements sur la liste complémentaire.
Le SNUipp-FSU dénonce cette décision qui est un choix politique et budgétaire. C’est pourquoi il interpelle à nouveau le Ministre.
Un recours aux contractuels qui se développe...
Le SNUipp-FSU a tiré la sonnette d’alarme, lors d’une conférence de presse « Néo » le 11 octobre. Depuis 2013, tous les concours de recrutement de professeurs des écoles ont été marqués par des recrutements non effectués à l’issue des épreuves d’admission : 569 au concours 2017. Au total, en six concours, ce sont 2792 pertes de recrutement. En 2017, pour le même nombre de postes qu’en 2005, il y a moitié moins de candidat-es présent-es. Le SNUipp-FSU a alerté dès le début de cette crise sur une situation dramatique et inacceptable, qui conduit à un recours massif à des contractuels sans formation pour pallier le déficit de recrutements. En effet, pour combler les besoins restants, choix a été fait dans 1/3 des départements, de recourir à 2100 contractuel-les, soit 2/3 des recrutements opérés depuis la rentrée. Personnels précaires, embauchés pour quelques mois, parfois une année, sans perspective de formation ni de titularisation. La précarité s’installe dans nos écoles.
Et comble de l’ironie, dans une douzaine de départements, il a été proposé à des personnes inscrites sur liste complémentaire de devenir contractuelles, perdant ainsi le bénéfice du concours et la perspective, à terme, d’être titularisées.
D’autres choix sont possibles : plus de 600 personnes inscrites sur listes complémentaires des concours et ayant réussi les épreuves d’admissibilité n’ont pas encore été appelées. Et les jurys des concours peuvent décider de réabonder ce vivier en rouvrant les listes complémentaires.
...et un budget 2018 qui va l’accentuer
Cerise sur le gâteau et pour la première fois depuis 2011, le projet de budget 2018 laisse envisager une baisse de 2161 postes au concours 2018 du premier degré. C’est un changement de cap majeur qui hypothèque des recrutements en nombre suffisant pour la rentrée suivante.
La priorité au primaire ne peut se payer de mots, elle a un coût. Comme l’a souligné le dernier rapport de l’Ocde, l’école primaire française est largement sous-investie, elle doit faire l’objet d’un engagement financier massif pour réaliser les transformations nécessaires d’une école toujours marquée par des inégalités insupportables. Le projet de budget ne répond pas à cet enjeu de société.
Pour le SNUipp-FSU...
... il est urgent :
- de recruter les enseignant-es sur la liste complémentaire partout où cela est nécessaire ;
- d’ouvrir ou ré-ouvrir les listes complémentaires lorsque celles-ci sont épuisées ou inexistantes ;
- que les académies n’ayant pu effectuer tous les recrutements sur liste principale des concours (Créteil, Versailles, Guyane…) faute de candidats, puissent recourir à la liste complémentaire d’autres académies sur la base du volontariat des stagiaires ;
- d’organiser des concours supplémentaires pour les académies en situation difficile (Versailles, Amiens, Guyane) comme cela se fait pour l’académie de Créteil tant que cette crise de recrutement perdure ;
- d’organiser les concours à des dates différentes afin de permettre aux candidats de se présenter dans plusieurs académies.
Pour aller plus loin...