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Par : SNU62
Publié : 2 février 2018

Diminution du volume horaire en ESPE, une fausse bonne solution

janvier 2018






Le Ministère vient de demander à certaines ESPÉ de diminuer de façon importante le volume horaire des maquettes de Master MEEF. Pour le SNUipp-FSU, ce n’est pas la solution à la surcharge de travail des étudiant-es et des stagiaires.

Périodiquement, les universités et ESPÉ renouvellent leur maquette de master et cette année, plusieurs d’entre elles se trouvent dans cette situation. Elles ont donc envoyé leur projet pour qu’il soit adopté au CNESER (conseil national de l’enseignement supérieur et de la recherche) en décembre. En retour, le ministère a enjoint plusieurs d’entre elles à diminuer encore, et de façon importante, le volume horaire de formation à l’ESPÉ.

 Une formation trop lourde...

Si le SNUipp-FSU partage ce constat, il est en profond désaccord avec la solution préconisée par le ministère. L’enquête qu’il réalise chaque année depuis 3 ans montre que les stagiaires étaient 87,5% en 2016/2017 à se sentir insuffisamment préparé-es à prendre la responsabilité d’une classe. Un chiffre en constante augmentation depuis la première enquête. Ce n’est donc pas en baissant le nombre d’heures à l’ESPÉ que cette tendance s’inversera. Le levier sur lequel il faut agir c’est le 1/2 temps en responsabilité. Le SNUipp-FSU s’opposera donc à tout allègement ou tentative d’allègement de la formation universitaire. En effet, enseigner est un métier qui s’apprend et cet apprentissage nécessite un temps long pour pouvoir construire des gestes et une posture professionnelle et acquérir des connaissances disciplinaires et didactiques.

 La résistance commence à s’organiser

C’est le cas notamment à l’ESPÉ de Reims où nos camarades du supérieur ont envoyé au ministère leur projet initial (sans diminution du volume de formation). Cette décision a été adoptée à l’unanimité lors de l’assemblée générale réunie le 5 décembre, au motif que le dossier d’accréditation a été voté à l’unanimité par les instances locales et que les maquettes de formation présentées correspondent parfaitement aux textes de cadrage qui leur ont été adressés. (Lire ici le communiqué du SNESUP-FSU, syndicat national de l’enseignement supérieur). L’ESPÉ d’Amiens a également envoyé un projet sans diminution de volume horaire.

Pour la formation initiale, le SNUipp-FSU revendique :

  • un concours, sous condition de licence, placé en fin de L3 ;
  • une formation initiale professionnelle de deux ans rémunérée, sous statut de fonctionnaire-stagiaire, validée par un master ;
  • le maintien et le développement du potentiel de formation à l’ESPÉ avec des équipes pluri-catégorielles ;
  • une formation adossée à la Recherche s’appuyant sur des équipes pluri catégorielles de formateur-rices, dont les enseignant-es rattaché-es aux ESPÉ et les maîtres formateur-rices font partie ;
  • un cadrage national de la formation en terme de volume horaire et de contenus de formation ;
  • un suivi des stagiaires conçu dans une logique de formation et non d’évaluation ;
  • une progressivité dans les stages allant de l’observation, pratique accompagnée à la responsabilité et ne dépassant pas un tiers du temps de formation ;
  • une année de T1 à mi-temps sur le terrain pour construire des compléments didactiques et disciplinaires, pour s’exposer à l’analyse de pratique en présence des enseignant-es rattaché-es aux ESPE, encadré-es par des formateur-rices de terrain. La formation initiale doit se poursuivre en T2.