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Par : SNU62
Publié : 18 avril 2018

COMPTE-RENDU

Direction d’école et qualité de vie au travail : GT du 16 avril 2018

avril 2018





Suite à une demande intersyndicale, le SNUipp-FSU 62 a participé à un groupe de travail ce lundi 16 avril 2018 concernant la direction d’école et la qualité de vie au travail, lors duquel ont été remises toutes les fiches SST en notre possession.

 Déclaration du SNUipp-FSU lors de ce groupe de travail

Le SNUipp-FSU 62 vous remercie de la tenue de ce groupe de travail dont l’ordre du jour est la qualité de vie au travail des directeurs et directrices d’école.
Il est plus que temps de prendre en compte et d’agir pour la santé de ces personnels qui sont de plus en plus exposés à des risques psycho-sociaux. La situation est telle que le fonctionnement de l’école et le climat s’en trouvent fortement dégradés.
La suppression de l’aide administrative depuis la rentrée n’a fait que renforcer une situation déjà difficile. L’aide administrative est une vraie mission qui nécessite un emploi statutaire et pérenne dans toutes les écoles, avec un personnel formé. Ces missions ainsi reportées sur les personnels et notamment les directeurs et directrices alourdissent leur charge de travail déjà conséquente et participent à l’augmentation du stress et de l’épuisement.
En tant qu’employeur nous vous demandons de veiller à la qualité de vie au travail et à la santé des personnels.
Nous attendons de ce groupe de travail que des solutions soient apportées rapidement afin d’améliorer significativement leurs conditions de travail et le fonctionnement de l’école.

 Compte-rendu du SNUipp-FSU

Etaient présent.es :

  • L’Inspecteur d’académie
  • L’adjoint au directeur académique
  • La secrétaire générale adjointe
  • 2 IEN
  • 5 directeurs/directrices invité-es par l’IA (1 par bassin)
  • Les représentants du personnel :
    • 2 FSU, 1 FO, 3 UNSA, 1 SNE-CSEN-FGAF
    • 2 représentants du CHSCT : 1 FSU, 1 UNSA

Les personnels et les représentants ont pu faire part de leurs constats de dégradation des conditions de travail et de difficultés croissantes pour exercer le métier et permettre un bon fonctionnement de l’école.

L’IA a indiqué sa volonté d’améliorer la qualité de vie au travail et au-delà permettre de faire « avancer » les élèves mais a écarté dès le départ le rétablissement de l’aide administrative.


Le SNUipp-FSU 62 a porté les revendications des personnels et est intervenu sur différents points :

  • Les besoins en secrétariat et diverses tâches d’accueil ou d’accompagnement nécessitent la présence d’adultes supplémentaires au sein de l’école.

En effet, un moyen « humain » est indispensable pour assurer ces missions qui participent au bon fonctionnement de l’école. C’est pourquoi la disparition des aides administratives alors qu’il est nécessaire de créer des emplois statutaires et pérennes pour répondre à ces besoins est incompréhensible et inacceptable.

  • Le temps de décharge :
    • Il faut davantage de décharge pour les petites écoles, 10 jours c’est nettement insuffisant (il en faudrait au moins e double !), le SNUipp-FSU a d’ailleurs réclamé un calendrier anticipé de ces 10 jours afin de permettre aux directeurs et directrices de s’organiser
    • Les jours de décharge « perdus » en réunion institutionnelle doivent pouvoir être récupérés pour les directeurs et directrices.
  • La suppression des APC pour tous les directeurs et directrices, permettant ainsi de dégager du temps.
  • La mise à disposition d’un moyen de remplacement lors des élections de parents d’élèves, permettant aux directrices et directeurs de se rendre plus disponible pour la gestion de ces élections.
  • La charge administrative :
    • En finir avec les doublons d’enquête ou de demandes (Mobilélèves, documents MDPH…). Le SNUipp-FSU préconise de limiter les enquêtes, de s’en tenir au calendrier annuel. Nous réclamons un délai raisonnable de 15 jours pour répondre
    • Le SNUipp-FSU réclame le droit à la déconnexion (aucune demande ne doit imposer un traitement des messages le soir ou les jours de repos), le nombre de mails doit être limité
    • La non-remontée des comptes-rendus de manière systématique, des relevés de décisions mis à disposition dans l’école doivent suffire (hormis les PV de conseil d’école, réglementaires)
    • La non-remontée de statistiques sur l’absentéisme, un échantillon représentatif pour établir les statistiques départementales doit suffire, de même le registre d’appel suffit
    • De manière générale, pas de remontées de données mises à disposition dans l’école, pas de remontées inutiles
    • Le comptage des grévistes, la gestion et/ou transmission des autorisations d’absence, congés ne doivent pas être effectués par les directeurs et directrices, ce n’est pas leur rôle
    • AFFELNET ne doit plus être géré par les directeurs
    • La problématique des inscriptions car celles-ci peuvent être effectuées par les mairies
  • Aucun téléphone dans la classe pour les directeurs et directrices lorsque ceux-ci sont en charge de classe, la permanence téléphonique ne peut être effectuée que le jour de leur décharge ou s’ils-elles bénéficient d’un personnel effectuant le secrétariat afin de ne pas perturber les apprentissages.
  • Formation professionnelle continue :

Certaines problématiques sont au cœur des préoccupations des personnels comme l’inclusion des élèves à besoins éducatifs particuliers, la gestion des conflits…

D’autres questions ont été abordées :

  • Apparition de nombreuses applications numériques qui, même si elles peuvent permettre de régler certaines tâches, génèrent d’autres difficultés : besoin de temps et de formation pour s’approprier ces applications
  • Entrées/sorties : les directeurs et directrices ne peuvent à la fois être dans leur classe (très peu sont déchargés totalement) et ouvrir/fermer les portes en même temps
  • La possibilité de se réunir entre directeurs et directrices et de faire des « études de cas » permettant une réflexion collective et de mutualiser les pratiques afin de ne pas rester dans l’isolement et d’aider à la prise de décision
  • Les relations avec les mairies : même si les relations sont différentes selon les communes, certaines difficultés existent comme les nombreuses sollicitations (notamment de nombreuses réunions), le manque de réponses à certaines demandes des écoles (matériel numérique, demande de travaux, sécurité…), les difficultés liées à la commande des fournitures…
  • La sécurité des élèves et les lourdes responsabilités des directeurs et directrices. De plus la problématique des PPMS dont la gestion administrative est très lourde, mais aussi au niveau relationnel notamment dans les RPI avec parfois 4 interlocuteurs sur des positions pas toujours identiques voire opposées.
  • Le retour des informations ou des demandes : exemple : retour suite à une IP
  • Comment impliquer davantage le reste de l’équipe et répartir les tâches ?
  • La mise en place du DUERP (document unique d’évaluation des risques professionnels) à faire en équipe
  • Alléger les tâches, éviter de refaire certaines choses alors qu’il n’y a pas de changement, simplifier certaines procédures (le projet d’école, les documents MDPH, PAI, le renouvellement d’agréments cyclo ou piscine…), redites LSU/PPRE…
  • La gestion des entretiens carrière des AVS
  • Obtenir un équipement correct (notamment numérique)
  • Une différence notable entre les écoles en éducation prioritaire et celles qui ne le sont pas.

L’IA a pris note des remarques et propositions et promet un prochain groupe de travail d’ici la fin de l’année. Il a répondu….ou pas… à certaines propositions :

  • L’IA a fait remarquer qu’il ne détenait pas de « solutions miracles », qu’en l’état, l’aide administrative ne serait pas rétablie.
  • L’IA n’envisage pas une augmentation du temps de décharge qui, selon lui, serait trop coûteuse au département, il ne prévoit pas de décharger les 1277 écoles existantes, d’autant que près de la moitié des écoles (42 %) sont des écoles de 1 à 3 classes (donc ne « bénéficiant » que de 10 jours de décharge par an). L’IA a aussi insisté sur le fait que de nombreuses écoles n’avaient jamais eu d’aide administrative et donc s’en passaient.

Le SNUipp-FSU a rappelé qu’il dénonce cela depuis de nombreuses années car cela n’était déjà pas gage de qualité de vie au travail.

  • L’IA a pris note de certaines difficultés avec les collectivités mais indique qu’il n’a pas la compétence de contraindre les collectivités, tout au plus, il peut rappeler les responsabilités qui leur incombent. Il discutera de la problématique des inscriptions lorsqu’il rencontrera l’AMF (association des maires de France).
  • L’IA affirme être très attentif à n’envoyer que les enquêtes nécessaires et à limiter le nombre de mails.
  • Le Document unique d’évaluation des risques professionnels devrait être dématérialisé en octobre.
  • L’IA a précisé également qu’AFFELNET avait été simplifié et que la version numérique était nettement moins lourde que la version papier. Par ailleurs, il annonce qu’AFFELNET va connaître des évolutions afin de créer des passerelles avec ONDE.
  • Concernant la formation continue, l’IA a indiqué que de nombreuses formations seront accessibles par le Plan académique de Formation et que la question des AESH et de la gestion et l’accompagnement des élèves ayant des troubles de comportement fait l’objet de réflexion et de formations déjà actives pour mettre en place un réseau de ressources et d’aide pour apporter des réponses sur le terrain.

L’IA a retenu 4 champs d’action :

  • La formation et l’animation du réseau des directeurs d’école
  • Les différentes tâches des directeurs d’école et la nécessité de revenir sur des principes de fonctionnement ordinaire
  • L’impératif de sécurité, la communication et les relations avec les élus
  • La reconnaissance des directeurs d’école

Le SNUipp-FSU reste attentif à la suite qui va être donnée à ce groupe de travail et aux propositions que nous avons avancées. L’IA prévoit un autre groupe de travail pour la fin d’année, sans calendrier pour le moment.

 Statut des directeurs ? une idée simpliste et mensongère

La question du statut de directeur et de son autonomie a été abordée par une autre organisation syndicale, qui considère que les directeurs « sont des décideurs même s’il y a des réfractaires ». L’IA a annoncé que si cela pouvait être à l’étude, il n’était absolument pas envisagé de décharger les 1277 écoles du département d’autant que 42 % des écoles du département sont de petites écoles (1 à 3 classes).

Une idée simpliste : parce qu’un statut ne résoudrait en rien (au contraire) toutes les problématiques discutées lors de ce groupe de travail (besoin d’un secrétariat, surcharge de travail, difficultés avec les collectivités, sécurité…).

Une idée mensongère : parce que faire croire aux collègues qu’un statut va tout résoudre est un leurre. De plus, cela ne serait réservé qu’à quelques-un.es (...comment seraient-ils.elles d’ailleurs sélectionné.es ?).

Le SNUipp-FSU est opposé à un statut faisant des directeurs.trices des chefs d’établissement, ce qui engendrerait automatiquement d’importantes responsabilités et un accroissement des missions, déjà lourdes.
Les personnels le disent régulièrement au SNUipp-FSU : ce qui fonctionne reste la mise en place d’un collectif de travail. On ne peut séparer la question du fonctionnement et de la direction d’une école de la nécessité de la mise en place de ce collectif de travail. Le/la directeur.trice doit rester un.e enseignant.e parmi ses pairs. Augmenter le volume de décharge et les salaires, créer des postes pérennes et statutaires de secrétaires pour toutes les écoles sont les premières réponses attendues par les collègues.
Le conseil des maîtres doit bénéficier d’une meilleure reconnaissance institutionnelle, et son rôle doit être reconnu et clarifié. Le SNUipp-FSU se prononce pour un renforcement de celui-ci. Dans le cadre d’un fonctionnement collégial et démocratique, le/la directeur.trice assure le rôle spécifique de coordination et d’animation de l’équipe. La mise en place d’une hiérarchie intermédiaire ne saurait donc être une solution.

 La brochure spéciale du SNUipp-FSU

PDF - 7.1 Mo
Brochure SNUipp-FSU : Quelle direction pour l’école ?

 STAGE "Fonctionnement de l’école, états généraux de la direction d’école" organisé par le SNUipp-FSU 62

Le SNUipp-FSU62 est très heureux de vous inviter à participer au stage "Fonctionnement de l’école, états généraux de la direction d’école" :

LUNDI 11 JUIN 2018
Université d’Artois
BETHUNE
de 9h à 16h

Syndiqué-e...ou non, titulaire ou stagiaire, maternelle, élémentaire, primaire, spécialisé… Tout le monde peut demander à participer à ce stage. C’est un droit.