Cher-es collègues,
Le SNUipp-FSU 62 a décidé de publier le « Journal du (dé)confinement » basé sur vos témoignages.
L’objectif est de garder les traces de notre quotidien pendant le confinement et le déconfinement : la continuité scolaire (et non "pédagogique" !), la solidarité, vos difficultés, vos errements, les injonctions, les outils numériques, les conséquences inattendues, la solidarité, les relations avec les élèves, les parents, voire au sein de sa cellule familiale, la perspective d’une reprise et la reprise effective.
Tous ces petits riens qui seront vite oubliés dans un avenir proche, aussi bien par notre hiérarchie que nos gouvernants. Mais que nous ne manquerons pas de rappeler dans chacun de nos échanges avec l’Administration.
Tous ces petits riens qui participent tous à la vision collective de notre métier.
Les témoignages seront tous anonymés avant d’être publiés.
Merci de votre participation,
A toutes et tous, portez vous bien !
Compléter le journal de confinement :
Lire le journal de confinement :
27/05/2020
"Sentiments partagés pendant ce déconfinement qui n’en est pas vraiment un pour moi qui doit rester en distanciel pour le moment (proche vulnérable). L’enseignement à distance se passe très bien avec les familles mais la communication avec le reste de l’équipe pédagogique se dégrade. Les réunions en visio deviennent apparemment trop compliquées à mettre en place au sein de l’école : je manque donc d’informations, je ne participe plus aux décisions d’équipe... Jugements et incompréhensions de collègues qui, eux, sont au front et qui culpabilisent ceux qui sont chez soi... Vivement un retour à la normale !!!
SR"
"Le Nouveau Monde, c’est maintenant ! Bon, du côté de la hiérarchie, ça n’a pas vraiment changé ! Les décisions par rapport au protocole sont prises sans qu’on nous demande notre avis, la Mairie discute avec les autorités de l’école, nous restons invisibles, en fait nous découvrirons si nous sommes dans les clous le jour de la reprise en même temps que les élèves !
Comme nous avons appris depuis le confinement à nous informer dans toutes cette folie d’ordres et de contrordres, comme nous avons appris à devenir critiques en comparant ce qui est dit en-haut et ce qui se fait sur le terrain (nous ne citons que les exemples du matériel informatique devant être distribué aux familles démunies, et de la poste devant acheminer les devoirs), comme nous avons appris à prendre soin de nous nous-mêmes puisque les autorités n’étaient pas là-dessus les plus diligentes (faut-il employer le mot « bienveillantes » ?), eh bien nous avons pris un petit coup de massue. Mais ça nous nous y attendions.
Nous allons donc continuer le combat auprès de vous car c’est là où nous avons maintenant notre « refuge »."
FD et VM
26/05/2020
"Je faisais partie des 30 % de collègues qui voulaient absolument reprendre le chemin de l’école que je n’ai d’ailleurs jamais quitté puisque je m’occupais des enfants de soignants.Une pré-rentrée très tendue avec certains collègues stressés et du coup agressifs mais heureusement les motivés et optimistes ont pris le dessus avec, je vous l’accorde, un travail de dingue pour mettre en place le protocole.
Le jour de la rentrée est enfin arrivé. 5 classes : 2 CP 2 CM2 et 1 pour les enfants prioritaires. 50 enfants au lieu de 250. Des classes à 15 max au lieu de 30 pour moi (le rêve), des cours de récréations à 30 au lieu de 125 et une cantine à 25 au lieu de 60. Des conditions idéales, des enfants heureux d’être là, des enseignants très disponibles même si le travail en groupe va nous manquer ainsi que les séances d’EPS (plus de cour puisque roulement pour être peu nombreux) et nous n’avons pas de structure. Une école calme, sans excitation, un repas pris dans le calme. En classe, ils participent deux fois plus et la maîtresse est bien plus disponible. Les enfants sont plein d’inventions pour de nouveaux jeux qui respectent les gestes barrières. Nous avons égalem ent installé un parcours dans la cour.A partir du 25 Mai, nous avons plafonné à 100 max (9 classes). Nous avons dédoublé toutes les classes dès que l’effectif était supérieur à 10 (il l’est dans toutes les classes). Du coup, on sera 85 par jour au max. Nos effectifs vont encore baisser. J’ai 24 élèves qui reprennent donc 2x12.Tous les collègues continuent le distanciel et le présentiel, nous ne voulons pas pénaliser les enfants qui sont à la maison (la plupart veulent revenir mais ont des parents stressés). Comme nous dédoublons les classes, nous ferons le même programme sur les 2 fois deux jours ce qui facilitera tout ça.
La reprise fait beaucoup de bien à tout le monde même si l’école est différente.Dommage qu’il ait fallu attendre une pandémie pour avoir des effectifs plus que corrects.La Mairie a tout mis en place pour pallier les deux jours d’école en moins, a fourni les écoles en gel, masques, produits d’entretien...donc ça roule.
Portez-vous bien,
ps : le comique de la situation : dès que les enfants franchissent le portail à 16h30, ils repartent bien collés !!!!""
20/05/2020
"J’ai repris le 12 mai dans la précipitation. Beaucoup de stress, d’angoisse me demandant si j étais prête à affronter tout ça... Si je devais envoyer mon fils de CP à l’école.... Puis j’y suis allée ! Retrouver quelques élèves 7 m’a fait du bien. Je me suis sentie utile. C’est ça mon métier : être en contact direct et pas derrière un PC. Les enfants ne sont pas comme d’habitude ils sont tendus, anxieux, pleurent parfois...l’organisation de la classe et son nouveau fonctionnement est perturbant. La continuité pédagogique ?? NON. rassurer, dédramatiser et surtout échanger !!!! Les enfants en ont grand besoin..."
SD
19/05/2020
"Vendredi avant le déconfinement, mobilisation de toute la communauté éducative de mon école pour que les élèves partent avec des photocopies en français et maths et une adresse mail pour chaque classe (et non pas l’adresse pro, nous n’avons qu’une confiance modérée dans les capacités de Sogo, l’avenir nous prouvera que nous avons eu raison même si cela ne respecte pas la RGPD).
Deux premiers jours, envoi d’un plan de travail commun à tous mes élèves et prise de contact téléphonique par la directrice auprès des parents qui n’ont pas fait de retour mail. Mardi midi tout le monde a répondu pour ma classe. Mes élèves de CE2 ont entre un niveau CE1 et un niveau CM1. Je sais très bien que les conditions de travail à la maison ne sont pas toutes les mêmes : comment s’adapter à cela ? C’est ma grande inquiétude. J’envoie un message pour connaitre l’équipement de chacun (tout le monde ne répondra pas) et je crée 3 groupes (par chance ce confinement arrive à un moment où la classe "tourne", je connais bien les élèves, il y a une relation de confiance avec les parents). Désormais chaque plan de travail a deux déclinaisons en fonction du niveau de mes élèves.
Messagerie, sms, le lien est préservé avec les collègues (il y a déjà une bonne équipe dans l’école) cela aide à relativiser et la hiérarchie ne nous bombarde pas d’injonctions diverses et variées comme cela semble être le cas dans d’autres circonscriptions. Alors côté moral ça ne va pas trop mal. Pas de catastrophe dans ma vie personnelle, j’ai 53 ans, des enfants entre 25 et 18 ans, je n’ai pas à assurer l’école à la maison pour mes propres enfants.
Au fil de jours, aucun élève décrocheur. Je n’ai pas de retours quotidiens de tous mais je finis toujours par avoir des nouvelles de chacun. X, la super AVS qui s’occupe de deux élèves de ma classe, fait une heure de classe virtuelle avec eux chaque jour "d’école". Et elle prépare des textes de lectures différenciés pour mes plus faibles lecteurs. (Encore merci X). La seconde semaine je mets en place la classe virtuelle suite à un appel au secours d’une maman dont la fille refuse de travailler ("C’est trop dur », pour finir par des pleurs). 1 heure de classe virtuelle et un message qui suit : l’élève est totalement remotivée. Du coup je mets en place avec un planning où les élèves peuvent s’inscrire. Au final je verrai 90% de mes élèves. La priorité cela a été le contact, savoir ce qu’ils/elles trouvaient difficile, échanger des sourires, faire des classes virtuelles spéciales copains-copines. Et quand le dispositif CNED ne marchait pas on est passé par Whatsapp. Je n’ai pas de smartphone, j’ai emprunté celui de mon fils en confinement à la maison. Hors RGPD là-aussi... En second des aides pour les enfants les plus fragiles. Dès la troisième semaine la directrice a mis un place un système de rendez-vous à l’école pour distribuer des photocopies pour la semaine aux parents sans imprimante, sans ordinateur. Les parents apprécient beaucoup. Ils renvoient des messages de soutien auprès de la directrice, des enseignants.
Donc dans ma vie d’enseignante confinée au quotidien, ce n’est pas le bonheur, mais il y a une vraie continuation du travail entamé en classe. J’envoie des recettes de cuisine, j’en reçois. Je rassure. J’envoie des liens pour la lecture, l’écoute, chaque jour ils voient une œuvre d’art sur le site Lumni. Bon les nouveaux apprentissages, et bien cela ne m’empêche pas de dormir qu’ils ne soient pas fait. Si je peux un peu contribuer à faire de mes élèves des têtes bien faites, je suis contente. La dimension citoyenne de mon métier, la dimension psychologique (on n’apprend pas dans le malheur, je n’ai pas attendu les injonctions ministérielles pour pratiquer la bienveillance), j’essaie de les maintenir dans ce confinement et je trouve que cela ne marche pas trop mal. J’ai de la chance cette année : petit effectif (20), une école où il y a une équipe, pas de trop grande difficulté sociale (je sais que mes élèves n’ont pas faim par exemple), des parents impliqués et qui font au mieux. Remplaçante (un remplacement à l’année cette année), je connais plein d’école où ces conditions ne sont pas réunies et où cela aurait été beaucoup plus difficile.
J’ai appris au fil des ans à savoir que je ne peux pas faire de miracles malgré ce que nous demande notre administration. Alors je ne vis pas trop mal ce confinement. Mais j’ai une vraie colère et un vrai dégoût envers ce gouvernement, qui nous ment, nous infantilise, nous prend pour des imbéciles (je reste très polie). Pour le monde d’après j’espère que notre profession sera plus capable de résister à toutes ces injonctions qui nous empêchent de faire notre métier correctement. Par exemple, si personne n’avait fait passer les évaluations CP et CE1 ou si nous avions fait une sorte de grève du zèle (respecter exactement les consignes notamment sur le temps de passation et envoyer du coup de mauvais résultats...). J’ai fait un rêve..."
"Ma conscience est partagée entre ma reprise le 11 mai et ma non reprise !
De quels moyens disposerons nous ?
Et nos élèves ?
Étant en REP , mes élèves viennent pour la plupart de classes sociales défavorisées...avec le nouveau système PIAL , du matin à l’après-midi on me "mute" du collège à la maternelle ??????!!!
AESH nous ne sommes que les bouffons de l’éducation nationale !!!
NP"
18/05/2020
"Au bout d’une semaine, je suis épuisée. Le stress de la reprise, de faire respecter (sans succès en maternelle) les gestes barrières dès que les enfants se déplacent dans les couloirs ou en récréation, de m’occuper d’élèves que je ne connais pas (des grandes sections), de ne pas me sentir en sécurité ni de garantir la sécurité de mes élèves car je suis obligée à certains moments de toucher les élèves pour leur apprendre à écrire, de porter toute la journée un masque dans lequel j’étouffe,de ne pas exercer le métier que j’aime en instaurant un état permanent de paranoïa avec les enfants pour ne pas qu’ils se touchent, de les maintenir assis toute la journée sur la même chaise, à faire des fiches, des fiches et encore des fiches, de n’avoir aucun contact physique avec des enfants qui sont en demande,... Et quand je rentre à la maison, je fais une double journée pour répondre aux mails et aux messages de mes élèves. Entre les préparations de la classe en présentiel et en distanciel, le présentiel la journée et le distanciel le soir, je pense que je travaille environ 10h par jour. Mon corps ne suit plus. Même si des collègues me fournissent des banques de travail pour me soulager, je n’arrive pas à gérer tout cela.
Et maintenant, les directrices des deux écoles où j’exerce font du forcing pour bourrer les classes à 9 ou 10 dès la semaine prochaine. Déjà qu’avec 5 ou 6 grandes sections, je n’y arrive pas, je ne vois pas comment je vais assurer avec 9 ou 10 plus jeunes... Et la semaine d’après, il faudra rajouter les petites sections (je suis en double-niveau, petits-moyens dans une école). Cela me semble impossible de faire respecter les consignes de distanciation avec de si petits. Et le télétravail continuera encore le soir...
Une enseignante d’une de mes écoles a fait un malaise vendredi. Je suis moi-même à la limite du burn-out."
"Ce protocole sanitaire est tout simplement impossible à mettre en place et surtout à faire respecter dans la durée. Toutes les règles concernant l’hygiène et la propreté sont très utiles et applicables mais tout ce qui touche à la distanciation sociale est contraire aux besoins fondamentaux du jeune élève, à sa façon d’apprendre et de se développer. La suppression de très nombreuses activités (jeux collectifs/chant choral etc ...) donne l’école un air de tristesse infini. Pour réouvrir ainsi il ne fallait pas réouvrir et surtout ne pas appeler cela : retourner à "l’école". Les personnels découvrent toutes les difficultés progressivement, la tension nerveuse est intense et le port du masque 3 heures d’affilée, en enseignant (donc en parlant) est une grande souffrance. "
17/05/2020
"Bonjour je suis dans une très chouette école. Jusqu’en mars j’étais une maitresse extrêmement heureuse. Il se passait plein de belles choses pour les enfants.
Avec ce protocole sanitaire que je juge excessif, les enfants sont assignés à un plot avec interdiction ferme d’en bouger durant tout le temps de récréation et temps péri scolaire. Je trouve que c’est de la maltraitance. On impose aux enfants des contraintes martiales qui me choquent. Ils n’ont droit de rien et sont privés de tout et ce pour un temps forcément long et indéterminé. Et le message qu’on leur assène à longueur de temps est que l’autre est dangereux et que eux-mêmes sont dangereux pour les autres. Quelle tristesse ! "
16/05/2020
"Chers collègues,
Pas grand chose de positif dans ce dossier de presse alors je vous donne mon ressenti.
Je faisais partie des 30 % de collègues qui voulaient absolument reprendre le chemin de l’école que je n’ai d’ailleurs jamais quitté puisque je m’occupais des enfants de soignants.
Une pré- rentrée très tendue avec certains collègues stressés et du coup agressifs mais heureusement les motivés et optimistes ont pris le dessus avec, je vous l’accorde, un travail de dingue pour mettre en place le protocole.
Le jour de la rentrée est enfin arrivé. 5 classes : 2 CP 2 CM2 et 1 pour les enfants prioritaires. 50 enfants au lieu de 250. Des classes à 15 max au lieu de 30 pour moi (le rêve), des cours de récréations à 30 au lieu de 125 et une cantine à 25 au lieu de 60. Des conditions idéales, des enfants heureux d’être là, des enseignants très disponibles même si le travail en groupe va nous manquer ainsi que les séances d’EPS (plus de cour puisque roulement pour être peu nombreux) et nous n’avons pas de structure. Une école calme, sans excitation, un repas pris dans le calme. En classe, ils participent deux fois plus et la maîtresse est bien plus disponible. Les enfants sont plein d’inventions pour de nouveaux jeux qui respectent les gestes barrières. Nous avons également installé un parcours dans la cour.
A partir du 25 Mai, nous avons plafonné à 100 max (9 classes). Nous avons dédoublé toutes les classes dès que l’effectif était supérieur à 10 (il l’est dans toutes les classes). Du coup, on sera 85 par jour au max. Nos effectifs vont encore baisser. J’ai 24 élèves qui reprennent donc 2x12.
Tous les collègues continuent le distanciel et le présentiel, nous ne voulons pas pénaliser les enfants qui sont à la maison (la plupart veulent revenir mais ont des parents stressés). Comme nous dédoublons les classes, nous ferons le même programme sur les 2 fois deux jours ce qui facilitera tout ça.
La reprise fait beaucoup de bien à tout le monde même si l’école est différente.
Dommage qu’il ait fallu attendre une pandémie pour avoir des effectifs plus que corrects.
La Mairie de X a tout mis en place pour pallier les deux jours d’école en moins, a fourni les écoles en gel, masques, produits d’entretien...donc ça roule.
Portez-vous bien,
ps : le comique de la situation : dès que les enfants franchissent le portail à 16h30, ils repartent bien collés !!!!"
12/05/2020
"12 mai.
Bilan de 4 semaines de stress intense avec ordres, contre ordres, ordres, contre ordres...
Apprendre à la télé le lundi de Pâques que les écoles réouvriraient le 11 mai . Les premières pistes de notre ministre le lendemain, toujours par la presse. Temps d’attente de consignes officielles de notre hiérarchie : long très long. Tout le monde qui y va de sa version en attendant. Ne pas savoir quoi répondre aux parents qui nous interrogent, à nos élèves qui s’inquiètent. Des enquêtes à faire remonter le jour même, mail en catastrophe aux parents le matin, coups de fil l’après midi pour les mails restés sans réponse.
Conjoint à risques. Rester à la maison avec ce sentiment d’abandonner les collègues, mes élèves ? Aller au front (il a été dit que nous sommes en guerre) ? Capituler ? Volonté viscérale de nous protéger. J’informe ma hiérarchie de mon souhait de télétravail. Mail resté sans réponse. Qui ne dit mot consent ? Dimanche 10 mai, veille de reprise, l’IA nous réclame un certificat médical. Remontée en flèche du niveau de stress. Sentiment d’infantilisation, de manque de confiance. Lassitude et tristesse face à tout ça. (...)
Je n’ai jamais ressenti ce niveau de stress dans mon métier. Mais c’est arrivé et quelles traces allons nous garder de tout ça ? Beaucoup d’enseignants ressortiront meurtris, découragés..."
09/05/2020
"SANS PEUR, SANS MENSONGE
Le doute m’envahit à l’approche de la reprise de l’école, le 11 mai...
Les informations se bousculent, les décisions se contredisent… ce qui s’avère impossible dans une commune, l’est dans une autre ! Je me garderai bien de tout jugement quant aux décisions prises par les élus.
Au-delà des clivages politiques je ne doute pas que chacun les a prises en conscience avec les réalités du terrain.
Tout a été déjà dit ou presque.
Je me permets toutefois d’apporter ma contribution au débat. Contribution nourrie par l’expérience de quelques jours passés à l’école à accueillir les enfants du personnel soignant.
Un protocole sanitaire à respecter
L’Éducation nationale a édité un protocole garantissant la sécurité sanitaire pour les élèves et les personnels.
Depuis quelques semaines, j’en ai, avec d’autres déjà expérimenté les grandes lignes auprès des enfants du personnel soignant. Bien sûr nous avons mis en place les gestes barrières !
Toutefois la vérité m’oblige à dire qu’il est difficile de faire respecter la distanciation à tout moment notamment avec les plus jeunes. Chacun le sait, personne n’est dupe. Un silence complice s’est installé. Les encadrants (enseignants et animateurs) ne verbalisent pas nécessairement leurs difficultés, les parents, pourtant confrontés quotidiennement au Covid 19 ne jugent pas utile de faire des remarques.
Implicitement, chacun dans son statut, mesure aisément la difficulté et sait que chacun fait du mieux qu’il peut.
Puis-je faire plus pour respecter ce protocole ?
Probablement que oui si j’en crois les photos de mes collègues coréens ou chinois vues sur internet.
Mais la sécurité est un tout. Si l’accent est mis principalement sur les aspects matériels de cette protection. Il ne faut pas oublier que la sécurité est aussi affective et qu’il est essentiel de prendre en compte les inquiétudes et les peurs des enfants, générées par cette situation exceptionnelle.
Nous avons un rôle essentiel à jouer pour aider les enfants à comprendre, relativiser, s’adapter et se rassurer.
Puis je assurer correctement ce rôle par un rappel incessant des gestes barrières à respecter ? Car c’est bien de cela dont il s’agit ! Le risque sera d’aggraver le climat déjà suffisamment anxiogène qui aura conséquences insoupçonnées chez les enfants.
La peur, comme levier d’action.
Depuis quelques jours circule sur les réseaux sociaux et le blog de Médiapart, l’article d’un avocat évoquant la responsabilité pénale de l’enseignant dans l’hypothèse où un enfant contracterait le covid 19 à l’école.
Voilà une épée de Damoclès qui pourrait nous paralyser !
Mais la peur doit-elle guider notre action enseignante ?
Le risque est grand de transmettre cette peur aux enfants. Psychiatres et psychologues en redoutent déjà les conséquences.
La place des élèves est à l’école, nous en sommes convaincus ! Cependant les premiers retours des familles nous laissent penser que malheureusement peu vont revenir à l’école.
L’inquiétude et l’angoisse priment chez les parents ; ce qui est compréhensible dans ce climat d’angoisse et de suspicions ; où chaque jour est présenté le décompte des morts, suscitant des peurs parfois irrationnelles.
Devraient être présents principalement ceux dont les parents n’ont pas d’autres choix, ( travail, détresse psychologique...)
Revenir à l’école mais pour quoi y faire ?
Le ministre a rappelé que la priorité n’était pas les apprentissages, mais la socialisation. Néanmoins les apprentissages vont se poursuivre mais dans un contexte peu propice. Quant à la socialisation, tout reste à inventer avec les contraintes imposées par le protocole.
Alors oui je m’engage à continuer à mettre en place les gestes barrières mais l’expérience m’oblige à dire que je ne saurai garantir le respect strict et permanent de la distance sociale.
J’aspire, comme nous tous, au risque zéro mais ne peux m’engager dans une promesse intenable.
Donc le 12 je serai dans ma classe, sans peur et sans mensonge."
ML
06/05/2020
"Bonjour à tous
Voilà, Franchement cela devient n’importe quoi des déclarations et des contre informations ,de la manipulation , des faux prétextes avancés...
Bon, pour commencer des masques qui semble t il ne servaient à rien (mais bien sûr une protection par un foulard vaut mieux que rien )et puis maintenant une obligation d en avoir sous peine de recevoir une amende tout ça juste pour ne pas puiser dans le stock réservé aux personnels médicaux ,d ailleurs je trouve scandaleux que beaucoup d’entre eux aient été contaminés faute de protections efficaces. Maintenant on exige de la part des enseignants de refaire classe bon ok de toute manière la propagande selon laquelle les enfants ne sont que très peu contaminés qu ils ne font pas de formes sévères de la maladie et que par là ils ne peuvent pas vraiment être des agents vecteurs de ce virus sert l idée selon laquelle il n’ y aurait aucun risque !
Alors pourquoi de telles mesures ? :les enfants ne pouvant supporter les masques n’en porteront pas mais les adultes de l’école si,est il pensable que nous puissions garder un masque pendant 8h !!
Et puis il y a les gants aussi.
Cela va être l’enfer tout simplement !!!
Mais là encore des contradictions on se retrouverait à faire classe pour 5 élèves dans des conditions impensables et tellement éloignées de ce qu’ est l école un lieu d apprentissages d échanges et de socialisation surtout pour l école maternelle comment dans de telles conditions imaginer une reprise qui ait du sens.
Bon tout cela ne serait rien mais il y a encore de faux prétextes donnés refaire classe pour donner une chance aux élèves en difficulté scolaire ! Et là miracle ! changement de programme ce n’est pas les élèves en difficulté qui seront prioritaires mais les enfants des personnels qui doivent se rendre à leur travail : médecins infirmiers enseignants...
Bon je n’ai rien contre eux je suis moi-même enseignante :l école n est pas une garderie deconfiner ok mais pas n’importe comment ,nous n’avons même pas recommencé à vivre normalement.
On va juste passer de 1h de déconfinement à plus de 8 h sans que cela dérange personne.
Et comme le gouvernement n’est pas très à l’aise avec sa décision (annuler cette reprise lui ferait sans doute perdre la face), alors on veut mettre en place des mesures draconiennes tout simplement impossibles à respecter.
Aujourd’hui tous les scientifiques ne sont pas d’accord certains déclarent que si les enfants sont moins touchés par ce virus au niveau des symptômes ils présentent néanmoins la même charge virale que les adultes.
Dernièrement les maires ont demandé à ne pas être considérés comme responsable si des cas de révélaient dans les écoles !!
Sommes nous enseignants pédagogues ou psychologues,assistantes maternelles ou assistantes sociales.
Nous ne pouvons pas faire de l’enseignement alors pourquoi cet acharnement.
Est il si urgent de rouvrir une école pour 20 élèves seulement ? Pour faire quoi au juste :
Interdiction des jeux, chaque jeu devra être lavé après son utilisation, chaque enfant sera seul à une table pas de contact. Notre rôle principal désormais est de faire respecter la distanciation ce n’est pas notre rôle d’enseignant.
Je ne parle pas des risques que nous prenons en nous rendant sur l école transports en commun ... J’ai vraiment eu cette impression que nous étions en quelque sorte sacrifiés pour le rétablissement de l’économie.
Vraiment je reste très perplexe concernant le soit disant bien fondé d’une telle décision.
D autant plus que plusieurs comités scientifiques n’avaient pas donné leur approbation pour une reprise sereine de l’école.
En Italie l’école est considérée comme un lieu d’intense propagation du virus mais semble t’il pas en France.
Par ailleurs,on exhorte les entreprises à poursuivre le télétravail au maximum alors que les gestes de distanciation sont plus faciles que pour des élèves de 4 ou 5 ans.
Tout cela crée une incompréhension globale des mesures décidées et le ras le bol des personnes mises à contribution,c’est juste pas sérieux !
Une autre question le gouvernement laisse la liberté aux parents de remettre leur enfant ou non à l’école, qu’en est il des enseignants ? Peuvent-ils rester chez eux garder leur enfant s ils ne souhaitent pas les remettre à l’école ?
Bon courage à tous"
MS
04/05/2020
"Merci pour tout ce que vous faites. Bonjour à toutes et à tous. Je suis enseignante en moyenne et grande section dans une école que j’adore. Depuis que je suis arrivée, j’ai redécouvert mon métier d’enseignante. Mes élèves sont supers. Un super lien distanciel s’est établi dans l’école. Pas avec tous, mais on reçoit des photos, des vidéos, des parents sont parfois plus doués que nous dans le domaine du numérique. Ils ont des supers idées pour réaliser les défis que l’on envoie. On prend des nouvelles pour voir si tout va bien, ils nous répondent en photos, en chanson, en dessins,... C’est notre quotidien depuis deux mois. Il a fallu s’adapter si rapidement....
Mais mes élèves me manquent. Mon métier me manque. ENSEIGNER c’est un beau métier. Mais depuis plusieurs mois, j’ai beaucoup de mal à savoir ce que je suis, encore plus aujourd’hui. Après la lecture du protocole sanitaire et les différents documents fournis, je devrais être entre autre infirmière, aide soignante, médecin, psychologue (gérer le retour des enfants après le confinement, s’ils ont eu un décès...). J’enseigne depuis plus de 20 ans. La charge s’alourdit de jour en jour...je ne sais pas si je me sens capable d’accueillir mes élèves. Mes émotions évoluent entre colère, écœurement, lassitude...et peur (j’ai un petit garçon qui doit retourner aussi à l’école....qui vit d’ailleurs le confinement très difficilement parfois...malgré les efforts de son papa et de sa maman...comment son retour va-t—il se passer...."
SD
03/05/2020
"Question pour l’après :
A l’heure où la gestion de cette crise apparaît au mieux discutable, vers quoi allons-nous à la rentrée de septembre ?
Dans l’actualité on peut entendre ici ou là des personnes qui pensent encore que la reprise du 12 mai est là pour permettre de rattraper l’écart. De qui se moque-t-on ? Est-ce sérieux ? Peut-on réfléchir un peu plus loin ?
Il est vrai que le Ministre de l’Education lui-même parlait encore il y a quelque temps de rattrapage lors de la dernière semaine du mois d’août « Nous pensons à des modules la dernière semaine d’août pour que les élèves n’arrivent pas dans la classe supérieure avec des lacunes ».
Lui qui a mis si souvent mis en avant le dédoublement des CP et CE1 en zone d’éducation prioritaire, prônant « l’amélioration des conditions de travail des professeurs et la personnalisation accrue des pratiques d’enseignement », quelles mesures prendra-t-il pour nous montrer sa cohérence ?
Aujourd’hui, le décalage entre communication et réalité du terrain éclate au grand jour, non ?
A cette heure, beaucoup repose sur les communes, pas de bol, ce qui ne se voyait pas avant est rendu très visible par la crise !!! Les écoles reposent maintenant sur un terrain miné !! En jouant avec le feu, il risque d’exploser !"
F.D
02/05/2020
"Je ne dors plus... Comme le disait un (ou une) collègue, je pensais reprendre le travail, avec un effectif réduit certes, et des gestes barrières, mais là, on nous demande de revenir en classe pour faire garderie... et encore, sans cahier et tout à l’oral. On nous préconiserait même de faire des mimes et des devinettes... ! Bah voyons, un cours triple, même avec peu d’élèves, comment ne faire que de l’oral ? Pas de cahier, car trop de manipulation entre le maitre et les élèves... Alors, quoi...? On va encore nous demander d’avoir un trésor de ressources pour inventer une façon de faire classe (garderie !) autrement... "Vous êtes super, vous avez fait preuve d’ingéniosité, merci"... Franchement, on en a marre... ! Notre métier est bafoué, on nous prend pour des larbins, on nous humilie ouvertement... C’est une honte !"
SL
30/04/2020
"Aujourd’hui je suis en larmes... Pour la première fois à cause de mon travail.
Depuis le début de cette crise sanitaire, j’ai tout donné. Vraiment tout ce que je pouvais. Mettre en place une continuité SCOLAIRE efficace a été un véritable casse-tête mais nous y sommes arrivés, avec les collègues.
Aujourd’hui les enfants et les parents s’en sortent très bien, retournent les photos de leurs activités quotidiennement, donnent de leurs nouvelles,... Bref : ça tourne !
Alors pourquoi ? Pourquoi suis-je si déprimée ?
Parce qu’au delà d’être un pion de l’éducation nationale je suis une MAMAN. Je suis Maman d’un petit garçon de 11 mois que je ne souhaite pas remettre en crèche. De nombreuses questions tournent dans ma tête. Une particulièrement : si les parents ont le choix de garder leurs enfants chez eux c’est bien que le risque sanitaire reste élevé non ?? Alors pourquoi pas moi ?
Une élève de ma classe souhaite revenir le 12 Mai.... UNE !!!!!! Je vais devoir mettre mon bébé dans un bouillon de culture pour 1 enfant ? Je suis bouleversée par les informations récentes : on nous disait que le risque pour les enfants était proche de zéro mais aujourd’hui on nous parles de dizaines d’enfants en soins intensifs....
Je ne sais plus quoi penser... J’ai peur. Pour mon fils, pour ma famille.
CB"
"J’ai appris hier que les écoles de Beuvry ne réouvriront pas le 11 mai car notre maire ne veut pas en prendre la responsabilité. Elle dit qu’elle n’est pas en mesure d’assurer des "conditions sanitaires correctes" dans l’état actuel des choses,d’autant plus que la moitié du personnel communal est en arrêt de travail.
Nous sommes tous soulagés...
Bon courage pour la suite et bon 1er mai !"
29/04/2020
"OUI, un grand BRAVO et MERCI d’être à nos côtés, de continuer à défendre nos droits et d’essayer de préserver notre vie personnelle et surtout la santé de tous. Quel matraquage d’informations ... incertaines, contradictoires pour beaucoup sous couvert de l’effet COVID 19. Mais quelle bouffée d’oxygène de vous lire et de trouver l’information essentielle ce 28 avril suite aux premières enquêtes : "Il ne s’agit donc pas d’une enquête. Aucune liste nominative n’est à élaborer par les directeurs d’école. De la même manière, aucun tableau de recensement n’est demandé. La confiance que j’accorde aux enseignants dans leur engagement professionnel me conduit à accepter leurs difficultés à exercer en présentiel, sans justification de celles-ci." Lettre du DASEN en réponse à Monsieur Maxime VASSEUR, Co-secrétaire départemental du SNUipp-FSU 62. Mais pourquoi n’avons-nous pas tous reçu cette lettre ? comme d’autres courriers du DASEN. Peut-on s’en servir comme document officiel pour justifier la poursuite de travail à distance ? car comme vous l’avez si bien dit, je n’ai nullement l’intention de communiquer des informations confidentielles de ma vie personnelle ! Un grand merci et bonne santé à tous.
CD"
"Tout d’abord, merci pour tout ce que vous faites durant cette période si angoissante... Toute cette atmosphère ne peut être qu’anxiogène au vue de l’incapacité de notre gouvernement a prononcé des mesures fiables et sécurisantes... Pareil, quid de la culpabilité... Je sais que je ne peux pas faire respecter les gestes barrières en maternelle, je sais que ce que l’on me demande est impossible et que les parents choisissent et prennent la responsabilité des enfants... Ça n’empêchera pas d’être tracassée ou triste si un élève de l’école ou un de leurs parents ou autre attrape le coronavirus suite à la scolarisation de leur enfant... J’ai une maman extrêmement diabétique qui remet sa fille à l’école parce qu’elle n’a plus le choix... Quelle tristesse si elle meurt du coronavirus que sa fille aura probablement attrapé à l’école ! Et quel sentiment de culpabilité, si humaine, je ne manquerai pas d’avoir même si je sais pertinemment que j’aurai fait tout mon possible, même dans ses conditions déplorables...
MT"
"Que dire ???
Nous naviguons dans le flou le plus total alors que l’échéance de la reprise avance à grands pas.
On nous parlait d’abord d’une reprise des GS/CP/CM2 la semaine du 11, reprise qui semblait déjà compliquée à mettre en place. De puis l’allocution de Mr Philippe, les règles ont changé et il s’agit maintenant de la primaire qui rentrera cette fameuse semaine... d’où un nombre d’enfants plus important, d’où des règles encore plus compliquées à tenir, d’où du matériel adéquat en plus grande quantité...
Pourquoi ? Pourquoi s’entêter dans cette rentrée qui plait si peu... suite à un sondage lancé auprès de mes CM2, moins de 10 élèves sur 26 reprendra l’école... ou devrais-je dire la garderie car entre une rentrée des élèves à des horaires différents pour éviter les attroupements, des récréations différées pour la même raison, des lavages de mains systématiques, des explications des règles et autres, aurons-nous réellement le temps de faire classe ?
Et pour le reste des élèves ? Qui fera cours ? Devrons-nous nous dédoubler et gérer le présentiel et les cours à distance ?
Non, définitivement , je n’ai pas réellement de mots pour qualifier ces décisions !
TD"
28/04/2020
"Merci pour votre accompagnement pendant ces moments difficiles.
Après le discours du 1er ministre cet après-midi, me voilà perdue. Depuis 2 jours je travaille sur la rentrée le 11 mai des GS, CP et CM2 de mon école et voilà que maintenant il n’est plus question de niveaux. Aucun protocole sanitaire proposé, c’est-à-dire qu’à part les masques pour les enseignants et les groupes de 15 au max, il n’y a aucune recommandation par ex concernant la désinfection des classes, des toilettes ...
Pour les transports scolaires, seule préconisation 1 siège sur 2, c’est tout, les enfants n’auront pas non plus de masques, les bus seront-ils désinfectés entre 2 tournées ?
Moi je voulais rentrer, refaire classe en vrai mais là on nous envoie à l’abattoir et pour peu que notre famille habite à plus de 100 km de chez nous, on mourra sans les revoir...
CL"
"Bonjour ! je viens d’écouter notre 1er Ministre qui a mis moins de 5 min à régler le sort des écoles. Et là, franchement, j’ai pleuré !!! Le 11, c’est eh bien, faites ce que vous avez à faire !! Une véritable honte : je pense, j’écris et j’assume. Je pars à la retraite au 31 août et je pars le cœur très lourd. Tant d’années pour l’éducation nationale et les enfants, surtout les enfants !!! Tout ça pour quoi ???? On fait quoi maintenant ? On reste là, on attend, on parle ???? Je suis à votre écoute.
Très cordialement , LB
"Tout d’abord merci d’être à nos côtés dans cette période très difficile...
Ma directrice m’a transféré hier soir les mails de l’inspection de circonscription, quelle fût ma surprise d’y lire la demande de l’inspectrice à ma directrice au sujet de l’état de santé de ses adjointes...Comment une directrice que je n’ai pas vu depuis avant les vacances de février, suite à ma fracture du poignet, peut savoir comment je me sens puisqu’elle n’a pris aucune nouvelle et de quel droit ?"
"Tout d’abord un grand bravo et une reconnaissance infinie pour nous accompagner au quotidien , même lors de votre , notre , période de vacances scolaires !!!
J’ai lu tous vos articles bien descriptifs et pertinents en ces moments éprouvants du COVID 19 que nous vivons tous , quelque soit notre statut , nous sommes en souffrance quant à la décision gouvernementale de reprise le 11 mai 2020"
NP
24/04/2020
"Bonjour,
Merci d’être à nos côtés pendant cette période difficile, et même pendant les vacances...
Merci de répondre à nos questions, à nos peurs... Le déconfinement et la reprise du chemin de l’école en parallèle sont une aberration à mon sens... la réouverture des écoles n’a pour ma part qu’une visée économique qui ne prendra jamais assez en compte la dangerosité de la mesure. Nous courons tout droit à la deuxième vague, à un nouveau confinement qui sera vécu très difficilement par les humains que nous sommes...
La reprise devait se faire avec des conditions sanitaires très strictes, j’en doute beaucoup... Nous n’aurons pas de masques, ceux-ci seront "probablement" obligatoires dans les transports en commun... et uniquement dans ce cadre...
Je déplore un tel manque d’organisation, un tel va et vient de mesures annoncées puis modifiées, transformées, la plupart du temps vers un retour en arrière...
Je me pose beaucoup de questions quand à la reprise, collectivement mais aussi personnellement : j’ai 2 ados, respectivement en 3e et terminale, je ne ne sais pas si je vais les envoyer en classe... et je me demande quelle est la possibilité pour moi de faire appliquer mon droit de retrait."
VM
23/04/2020
"Il y a beaucoup de chose que je ne comprends pas. La moitié des enseignants ne reprendront pas pour cause de pathologies ou autre..., ce que j approuve amplement ! Qui va les remplacer ? Déjà là, ce sera impossible d ’avoir des groupes de 15. Et quand tout le monde rentrera le 25 mai, comment feront nous des groupes de 15 et qui s ’en occupera car il manquera bon nombre d’ enseignants et où on mettra ces groupes ?"
CD
"Je ne vois aucune réponse aux questions concrètes que je me pose.
Séparer les enfants en classe, sera possible, s’ils rentrent par petits groupes, que fait on durant les récréation et jeux libres ?
On les empêche de s’approcher l’un de l’autre ?
Les élèves doivent-ils et peuvent-ils porter un masque ?
Les jeux utilisés par tous doivent ils être utilisés individuellement et désinfectés après chaque utilisation ?
Les élèves vont venir en bus, bus qui aura transporté avant, les élèves du collège, qu’en est-il de la sécurité sanitaire ?"
MG
"Ah là là, que n’entendons-nous pas ces jours-ci sur la reprise : d’abord des journalistes qui critiquent ouvertement les enseignants en les traitant le feignasses qui n’ont pas envie de faire d’efforts (ben c’est sûr que derrière un bureau en respectant 2 mètres entre chaque personne, ils ne risquent pas grand chose ...), ensuite on va faire reprendre les GS, les CP et les CM en 1er (heu... j’ai des CP/CE1, comment j’vais faire et mon fils de CE1, il fera quoi en m’attendant ...), puis on va rouvrir en fonction des régions, puis ce sera sur la base du volontariat des parents (mais moi, qui suis maman et qui estime que nous ne sommes pas prêts du tout, je ne veux pas que mes enfants reprennent l’école, j’ai le droit de rester à la maison en continuant le télétravail ???). Bref, mon stress va et vient au fur et à mesure des pseudos-annonces. Allez, respirons !!!!! Il fait beau !"
CR
"J’ai presque 61 ans, je suis à un an de la retraite et je n’ai pas envie que ma classe serve de garderie pour que les parents puissent aller au travail... Je ne suis pas du genre à m’absenter, au contraire... mais là, ça m’angoisse de savoir qu’on nous envoie au casse-pipe...Je dors mal, je n’arrive pas à profiter de mes vacances comme il faudrait pour que je sois en forme pour affronter la dernière période de l’année (qui est la plus longue). J’ai une classe de 23 CP, je ne vois pas comment je vais pouvoir leur faire respecter les gestes barrière ou alors, je ne vais faire que ça et je ne pourrais pas avancer ds le programme... Expliquez-moi ce que vont y gagner mes &e acute ;lèves ? Voilà, je trouve que les enseignants vont une fois de plus servir de 5ème roue au carrosse.... Où est notre beau métier d’enseignant ???"
A.M
20/04/2020
Quelqu’un peut-il m’expliquer ???
1) Pourquoi on nous avance que la réouverture des écoles est décrétée d’abord pour « les élèves en difficultés scolaires et scolarisés dans les quartiers populaires » et qu’ensuite on nous dit que la réouverture se ferait par territoire : « là où la situation est plus compliquée » on pourrait rouvrir plus tardivement ? Mais quid alors des régions qui conjuguent (forcément) les deux critères à la fois, comme les Hauts de France ou la Seine Saint Denis par exemple ?
Les annonces ne sont-elles pas contradictoires !!
2) Est-ce qu’on rouvre pour assurer la continuité pédagogique qu’on n’a pas pu assurer par internet ? Si on ne récupère pas tous les élèves en même temps, ou à moitié du temps, pas évident de remettre à flot les enfants en difficultés je ne parle même pas des conditions psychologiques à prendre en compte ? Du coup, l’argument du niveau ne tient pas non plus ?
3) Sachant que les modes de gardes d’enfants de soignants ont été effectuées, au début tout au moins, dans des conditions sanitaires douteuses, on est en droit de se poser des questions sur l’organisation de la reprise. Y aura-t-il moins de risques quand il y aura plus d’enfants ?
4) Cette reprise « avancée » va-t-elle justifier une rentrée en septembre qui fasse l’impasse sur la question de l’hétérogénéité des élèves et du donner plus à ceux qui ont moins ?
Et à l’avenir, quelle réflexions, quelles mesures pour notre système d’éducation, ça sera quoi le jour d’après ?
Enfin, sachant que le Premier Ministre a qualifié de réussi le confinement, que son Ministre de l’Education a jugé que le télé-enseignement était opérationnel dès le premier jour, au jour d’aujourd’hui en tout état de cause, j’émets beaucoup de doutes sur ce que sera la reprise.
F.D
15/04/2020
Franchement, si le président a souhaité faire plaisir aux parents qui se sentent débordés avec leurs enfants, aux patrons qui ont besoin de "main d’œuvre" pour reprendre leur enrichissement, il a oublié qu’il allait saper le moral des troupes enseignantes. En effet, depuis l’annonce de la date du 11 Mai, moi qui ai, scrupuleusement, respecté le confinement, je suis mal, en colère, mon sommeil est perturbé à l’idée de retourner dans ma classe de 28 tps/ps...
Pourquoi aurai-je le droit d’aller voir des élèves alors qu’on m’interdit de voir mes petits-enfants ?
Pourquoi aurai-je le droit de sortir pour aller bosser mais pas de vivre un semblant de vie "normale" ?
Arrêtez de sacrifier la population au profit du capitalisme, notre vie vaut autant que la vôtre.
S.
15/04/2020
Merci beaucoup pour vos news journalières spéciales corona. Ca informe, rassure, fait rire, … bref n’arrêtez pas ! Merci !
O.
Bonjour à toute l’équipe du SNUipp62 !
Je tenais à vous remercier de votre lettre d’information quotidienne depuis le début du confinement. Sincèrement, merci !
Chaque jour, quel bonheur de vous lire, vous qui mettez les discours de nos supérieurs à notre portée : il est vrai qu’il fallait les décoder ces différents messages contradictoires, pas évident ! Grâce à vous, on peut faire nos choix en toute conscience.
Pendant un mois, chaque matin, je l’attendais votre mail... Il permettait de garder le contact avec la réalité. Un petit dessin humoristique pour commencer : super, j’adore !
Et vous continuez pendant les vacances : c’est formidable, on ne se sent vraiment pas abandonné !
Merci encore pour tout votre travail et surtout continuez comme cela !
Bon courage à tous et bonnes vacances !
LB
07/04/2020
Ce matin, je suis allée sur ma messagerie Eduline que je n’arrivais pas à consulter depuis plusieurs jours. Et là : OH LA VACHE !!! Des tonnes de mails de contenu pédagogique à proposer aux élèves : de l’EPS, de l’anglais, des sites pédagogiques .... Ça fait beaucoup tout ça ! Je n’ai pas regardé la moitié de ce qui était présenté. C’est peut-être super intéressant mais je ne pense pas que submerger les parents de tonnes de recommandations, idées, astuces ... est une bonne chose. Je suis PE mais aussi maman de 2 enfants et je pense que pour l’EPS et l’anglais, ben je peux gérer ... et les parents aussi ! Allez, je dois y retourner, j’ai 3 élèves à appeler ce matin. C’est qu’ils me manquent mes élèves !
Je trouve votre lettre vraiment bien faite, la forme a retenu mon attention, quant au fond, j’y lis très bien votre combat !!! C’est pour cela que j’ai adhéré tout de suite, ça faisait un bail que je devais prendre (reprendre) une adhésion toujours reportée, et là ça s’est fait sans hésiter.
Vous faites un sacré travail et je prends conscience maintenant avec tout ça de l’intérêt de la force collective !
Je suis contente quand je vois votre publication dans ma boîte mail et vous lis avec intérêt !
FD
06/04/2020
Je vous remercie en tous cas infiniment, à nouveau ; pour le travail du syndicat toute l’année mais encore plus en ce moment ! Vous êtes notre seule source de réponses et grâce à vous on se sent (un peu) moins seuls dans la jungle qu’est devenue notre métier depuis deux semaines !
NV, enseignante en école maternelle
Bravo à toute l’équipe !!!
JC G
Je lis attentivement vos publications chaque jour mais j’ai zappé celle sur les aesh... Je remercie le SNUipp pour le travail qu’il fait au quotidien, c’est rassurant de constater que nous sommes protégés de ce gouvernement... Je partage vos publications quotidiennes avec l’ensemble de mes collègues... Merci merci merci
CC directrice
01/04/2020
Nous sommes au début de la troisième semaine de confinement, j’avais donné des exercices imprimés pour deux semaines donc je me suis bien creusée la tête jeudi et vendredi dernier pour ne pas demander aux parents d’imprimer (avec quoi pour certains ?).
Je me suis dis que finalement il fallait carrément changer de façon de travailler pour continuer à vivre ce confinement le moins mal possible . Je suis donc partie en quête d’exercices en ligne, à faire sur tablette, téléphone et j’ai proposé aux parents, demandés leur avis pour voir un peu où ils en étaient. Bref, j’ai découvert que pas mal d’élèves avaient des tablettes, que les parents n’étaient pas si réfractaires aux écrans...
J’ai un peu changé d’avis, temporairement, sur le fait de les mettre devant un écran tellement les gens semblaient en détresse par rapport à tout ce travail écrit, ne sachant pas comment leur expliquer, trop de cartouches utilisées, trop de feuilles etc.
En tout cas me voilà soulagée parce que ces exercices en ligne fonctionnent bien, j’ai eu des bons retours et je pense que les parents sont un peu soulagés eux aussi. J’ai continué quand même à envoyer la version papier pour les parents qui souhaitent imprimer.
C’est un autre type de différenciation finalement, peut-être que certains élèves vont mieux apprendre de cette manière ? Pas sûr mais en tout cas, ces tablettes me sont (et leur sont) bien utiles pour une fois ...
TD
31/03/2020
Célestine Troussecotte, enseignante "en retrait", tient un très beau blog. Vraiment très beau. Dans son billet du samedi 21 mars 2020, lisez ce qu’ elle écrit… Avec la photo du visage émouvant et confiant d’ Anne...
Après notre confinement, nous aurons la liberté d’œuvrer ou non pour de nouveaux choix de société... Ne nous plaignons pas de notre condition, si nous refusons individuellement et collectivement à renoncer à nos mauvais choix.
SF" Anne ma soeur Anne samedi 21 mars 2020
Anne, ma chère Anne,
Tu sais, je pense souvent à toi, ces temps-ci. Toi qui as vécu un confinement absolu, durant deux ans, deux longues années claquemurée dans une cachette exiguë, sans confort, sans ordinateur, sans musique. Dans la promiscuité pas toujours facile de sept personnes... Confinée, non pour te protéger d’un microbe, mais de la haine et de la folie humaines… Avec la peur, la terreur quotidienne nouée à l’estomac.
Je pense à toi, qui n’a jamais perdu ta joie d’enfant, d’adolescente, trouvant dans chaque parcelle de vie un signe d’espoir, te confiant à ton journal comme pour y trouver la sécurité de bras aimants. Faisant des vœux pour que ton petit crayon à mine de plomb ne s’use pas trop vite… et tremblant à chaque bruit suspect. Pendant deux ans, et pour finir si tragiquement…Je te dédie mon texte aujourd’hui."
Je gère ma classe et mes parents et l’école (enfin je transmets aux collègues les mails que je reçois qui nous disent qu’il faut aller voir tel ou tel site pour nos élèves...) Bon courage à tous et merci pour le lien syndical qui subsiste car on se sent bien seul parfois.
NV
Merci de prendre des nouvelles. Merci pour les comptes rendus quotidiens que vous menez. Ils sont très utiles. Je suis en maternelle REP et j’adapte les activités aux familles qui ne sont pas toutes équipées d’imprimante. Je laisse de côté la pression ministérielle pour rester proche des familles.
VM
Vos mails quotidiens sont très intéressants et sont plus que bienvenus au vu de la situation et des couleuvres qu’on tente de nous faire avaler. Bon courage à vous, prenez soin de vous et de vos familles.
BR
Depuis maintenant 15 jours, les collègues titulaires de classe essaient de tenir leur classe virtuelle. Nous, les remplaçants, ne pouvons la tenir par la force des choses, du coup nous nous sentons coupables. J’imagine que c’est la raison pour laquelle les remplaçants dans mon coin sont en majorité volontaires pour l’accueil des enfants de soignants.
Hier, j’ai été effectuer cet accueil, malgré le fait que nous n’ayons pas de masque. Je me suis retrouvé avec deux enfants de soignants de maternelle, et sincèrement c’est franchement difficile psychologiquement : des enfants de maternelle ne peuvent être maintenus à 1 mètre, c’est impossible. Nous savons du coup que nous prenons des risques, risques solidaires certes avec les soignants, mais risques quand même. De même, la collègue directrice qui m’a accueilli m’a confié qu’elle se sentait obligée d’être en permanence dans l’école car la mairie n’est pas très fiable sur la désinfection et sur l’ouverture des portes.
Les collègues en général font leur maximum pour accomplir leur mission de service public, mais il ne faudrait pas que celle-ci s’accomplisse à leur détriment. Des félicitations et remerciements dans les médias, c’est bien. Des moyens, c’est mieux.
NF
30/03/2020
Je vis dans une situation privilégiée (j’habite seule dans une maison avec jardin). Je ne suis pas à plaindre. J’ai des ressources, je me sens professionnelle ( pas dans la cueillette des fraises , non, mais dans mon métier), je connais à minima les règles d’éthique, de déontologie, je vois combien les questions sont multiples en ce moment et délicates à trancher. J’ai des ressources en pédagogie, l’utilisation de l’ENT n’est pas pour moi l’alpha et l’oméga de l’éducation encore moins la « distribution d’exercices et de devoirs » ! (Cf. article Meirieu).
Pour l’instant, ma priorité va au resserrement des liens, aux solutions à trouver pour garder le contact proche avec les familles, éviter le « décrochage ». Aujourd’hui, mes principes pédagogiques par rapport aux enfants découlent des principes pédagogiques que je m’applique :
- prendre en compte la crise dans sa dimension psychologique, concrètement inviter parents/enfants à s’informer en matière de santé (prévention des risques...), à aller écouter ce que nous disent les psychologues.
- prendre en compte la crise dans sa dimension quotidienne, le fameux confinement, projets d’écriture, petits bricolages, recettes, tout est bon pour dynamiser mon petit groupe d’élèves. Je suis enseignante et je n’oublie pas l’exploitation en français comme en mathématiques de ces projets, mais léger, léger la demande d’entraînement ! Des évaluations à distance avec ma classe de CE1 ? Que dire, laissez-moi rire (cela fera au moins une occasion en ce moment !!!).
Je pense notamment à la structuration du rythme, personnellement, j’envoie le travail aux élèves, tous les jours à 8h30.
Un énième paramètre qui me tient lieu de boussole, et non des moindres : je travaille en REP, j’ai la chance de n’avoir que 13 élèves, en même temps, le public est très fragile, très vulnérable, mon premier souci c’est d’aider à faire face, donner plus à ceux qui ont moins !!!
Enfin, j’ajoute que cette solidarité que je noue avec les élèves, les parents, une collègue, le syndicat... me procure en retour beaucoup de bien !
Cher(ère)s toutes et tous, protégez-vous extrêmement bien !
FD
Bonne idée que ce journal, avec mon fils on écrit ce que nous faisons chaque jour et notre moment préféré. L’occasion de positiver pendant cette période qui nous déboussole tous, d’avoir de la gratitude pour les petits instants de bonheur quotidiens. J’ai parfois la sensation d’être une abeille dans un pot de miel, je me pose des questions....et......j’ai peur. Je rassure mon fils mais me dis que finalement nous ne savons pas comment les choses vont évoluer. Je m’oblige à continuer d’alimenter mon padlet pour maintenir le lien et entretenir les acquis de mes élèves mais au fond, j’ai le sentiment que ce travail est vain. Si peu de connexions et de retours....est-ce vraiment utile ? Et puis je me secoue et me dis que c’est passager, que tout rentrera dans l’ordre et je me remets au boulot, je me colle un sourire et la vie continue. Soyons à l’écoute les uns des autres ! Prenez soin de vous !
CD
29/03/2020
Plus de 10 mails par jour de la direction, de l’IEN et des conseillers pédagogiques. Aucune trêve y compris les soirs et week-end. On respire quand ? On est aussi payés pour gérer leurs angoisses ?
EM Enseignante en IME
27/03/2020
La période est difficile,c’est vrai,surtout en vivant seule...
Heureusement que je lis beaucoup et que j’ai un bon réseau familial et d’amis !Je peux téléphoner chaque jour à une ou plusieurs personnes si j’ai besoin de parler.
Moi qui adore les contacts,c’est dur !
Je voulais remercier toute l’équipe d’envoyer chaque jour un courriel.Cela fait du bien au moral !D’ailleurs vous pourriez mettre davantage de témoignages des collègues du département !
On se sent moins seule...
Bon courage
LH
26/03/2020
Beaucoup de difficultés pour se connecter sur l’ent pour les enseignants et encore plus pour les parents. Beaucoup de parents ne se connectent même pas car leurs codes ne sont toujours pas activés. Les parents, se connectant, ne réussissent pas à avoir accès au blog....
Aucune formation pour maîtriser cet outil...à nous de nous débrouiller...et on nous fait croire , et surtout aux parents, que tout était prêt....
Pas de protection pour garder des enfants de soignants. Il est normal de garder les masques pour eux qui sont en 1ère ligne. Mais, ce qui n’est pas normal , c’est cette pénurie de masques dûe à un manque d’anticipation et une volonté d’économie de nos dirigeants.
ND
J’ai essayé de travailler via l’ENT dès le départ. En vain. Mon cahier journal n’est pas visible par mes élèves, malgré mes diverses tentatives de le partager avec eux, avec leurs parents. J’ai donc créé une adresse gmail pour ma classe (il est hors de question de donner mon adresse académique aux parents, je ne veux pas être harcelée par la suite, ayant en plus, dans ma classe, deux parents particulièrement pénibles avec l’équipe enseignante depuis plusieurs années. J’envoie donc tout par mail, et je reçois des réponses de mes élèves. J’ai décidé d’appeler les élèves une fois par semaine pour garder le lien (je n’ai pas eu besoin de consignes pour ça) car, ayant des CP/CE1, il me paraissait impossible de ne passer que par l’ordinateur. J’ai l’impression d’abandonner un peu mes deux enfants (1 en CE1, une en grande section) au profit de mes élèves. Heureusement pour moi, ils sont plutôt avancés pour leur âge mais j’aimerais leur donner plus de temps, ce qui m’est impossible ; Alors quand j’entends parler la porte parole du gouvernement dire qu’on ne travaille pas, je suis en rage !!! C’est une honte ! Et puis, nous redoutons une fermeture de classe dans mon école. Ce n’est pas mon poste qui est menacé mais peut-être un changement de niveau de classe pour moi avec en prime, un rendez-vous de carrière (encore !) pour moi l’année prochaine. Ajoutons à cela la peur de ce qui va se passer dans les prochaines semaines. La peur dès qu’un de mes enfants toussote, ou se plaint d’avoir mal quelque part ... C’est une période de stress intense !
CR
Merci à toute l’équipe pour les mails quotidiens en cette période difficile.
Merci également de nous envoyer des ressources pédagogiques.
C’est une période où nous avons besoin de soutien et c’est ce que vous faites. Bon courage Préservez vous !!
CB
25/03/2020
Bravo pour votre foire aux questions et votre journal de bord . Cela fait du bien de lire des témoignages de collègues comme cela fait du bien aussi d entendre la voix des élèves et de faire un point avec les parents au téléphone dans ce climat si particulier J aime bien votre terme de continuité scolaire et non pédagogique qui va rassurer les parents qui doivent jongler avec plusieurs enfants en maternelle,en primaire et au collège . Prenez bien soin de vous ...
NL en école maternelle
24/03/2020
Deuxième semaine, deuxième dépôt de documents chez les parents qui n’ont pas d’imprimante, pas d’ordi, pas de connexion correcte ou même aucun accès Internet.
Et pour ceux qui ont, c’est le supermarché du coin qui n’a plus, ni cartouche d’encre ni papier.
Alors j’ai distribué plus que ce que j’avais prévu au départ,rappelé qu’il ne fallait pas tout imprimer, qu’il fallait faire écrire son enfant, et déposé trois grosses enveloppes à la mairie pour les élèves d’Ulis ou les enfants de parents séparés...
Difficile de quitter son écran une fois qu’on commence, alors je me force à ne pas allumer mon PC avant 9h, vu surtout que je l’ai éteint vers 23h30. Mais il y a aussi le téléphone qui notifie tout commentaire, mail ou message.
Dur de régler "pas de notifications" sur son téléphone ou sa tablette. Et quand j’appelle un parent avec mon #31#, difficile de raccrocher tant il ou elle a de questions ou me rapporte le comportement de son enfant. Pour reprendre une petite dose du temps d’avant, je demande à parler à mon élève et c’est doux d’entendre sa petite voix toute timide vous promettre de faire de son mieux, comme en classe.
J’espère vraiment que nous nous retrouverons bientôt dans la classe ; pas seulement parce que je bosse 2 ou 3 fois plus pour tout adapter, mais surtout pour les retrouver tous, même ceux qui se prennent des remarques. Ils me manquent tous.
MG
Bonjour,
Merci pour tout ce partage, merci de nous informer quotidiennement, de nous rassurer....merci pour vos appels aux adhérents.
Mes élèves sont repartis le 13 avec du travail papier pour la semaine. Pour ma part nous avons l’ENT dans l’école mais les parents n’ont eu les codes que le dernier jour, tout a été organisé à l’arrache... J’ai alerté mes collègues sur l’inégalité sociale et les fossés qui allaient se créer. Certains m’ont entendue, d’autres n’ont mis en avant que leur "conscience professionnelle" et "les parents n’ont qu’à faire leur boulot". Il ne s’agit pas du boulot des parents cette fois !!
Pour ma part je fonctionne par mail avec mon adresse pro, ça fonctionne plutôt bien. Tous les parents ont répondu au moins une fois. Maintenant je sais que certains font travailler leur enfant et d’autre non car problèmes d’imprimante, de connexion... ou sont tout simplement dépassés par cette situation nouvelle et tellement anxiogène !!
J’essaie de donner 2 fois semaine et d’apporter des corrections quand c’est possible... mais combien de temps cela va-t-il pouvoir durer ?? Comment aborder de nouvelles notions ???
Je serai rassurée de savoir que d’autres comme moi ne parlent pas de continuité pédagogique mais bien de "entretien des notions déjà abordées".
Je suis seule avec 2 ados à la maison qui passent respectivement le bac et le brevet cette année... L’ambiance est donc assez tendue au quotidien car la situation anxiogène pour eux aussi (problèmes de connexion, d’échanges....)
Je vous/nous souhaite à tous beaucoup de courage.
VM enseignante CE2
Bonjour à tous, Depuis ce début de confinement c’est galère sur galère pour tenter de bâtir et de transmettre un cahier multimédia. les pages s’effacent, le compte se déconnecte sans prévenir, j’ai l’impression de passer tout mon temps sur le PC ou sur le téléphone à avoir des nouvelles de ma directrice et de mes collègues car en parallèle il faut organiser l’accueil des enfants de personnels hospitalier et on aime travailler ensemble donc pas évident de bâtir des choses à distance. Comment expliquer à des parents comment gérer des séances avec des petits... la posture d’enseignant, le langage à adapter en fonction des besoins, le matériel à prévoir, ça s’apprend, ça ne s’improvise pas !
En plus avec mes enfants et leur travail scolaire à gérer en même temps je trouve ça encore plus compliqué. J’ai donc créé un groupe facebook pour garder un lien visuel avec les enfants et rassurer les parents mais c’est très très chronophage car il faut répondre aux messages de chacun. j’ai donc prévenu les parents que je me déconnecterai en dehors des heures de classe pour me connecter à ma famille....
Autre soucis, je suis angoissée à l’idée d’aller garder les enfants des personnels soignants et de ramener le virus à la maison... hier mes collègues étaient 2 pour 1 enfant alors que 5 étaient normalement prévus...et bientôt j’apprends qu’il faudra garder d’autres enfants ? et en même temps assurer la continuité des apprentissages et en même temps gérer les apprentissages de ses propres enfants ???!!!!!
Pourquoi le personnel municipal qui assure d’habitude les centre aéré, les cantines , la garderie n’est pas réquisitionné plutôt que les enseignants qui sont censé continuer d’assurer leur travail à domicile ????
Merci pour ce journal de bord qui m’a permis de lâcher ce que j’ai sur le cœur...
Bon courage à tous, prenez soin de vous
AS enseignante en maternelle PS
Salut, Merci pour vos initiatives. La plus grande partie du temps est consacré à essayer d’entrer en contact avec les familles. Comme je suis brigade et que je devais laisser la classe aujourd’hui, j’essaie du coup de tenir la collègue au courant des élèves et de leur niveau, sans même savoir si elle les verra un jour. Si seulement notre hiérarchie ministérielle avait planifié tout ça, on n’en serait pas là aujourd’hui.
Le retour risque de faire très mal, pour les familles et pour nous.
Sur un plan personnel, comme j’ai obtenu une mutation, je ne sais pas comment ça va se passer puisque je prévoyais de commencer à prospecter un logement en avril sur place... c’est râpé. Prenez soin de vous tous.
NF
Merci de nous informer chaque jour sur les conséquences du Coronavirus par ce que au niveau gouvernemental, on n’est pas aidé !! Bon courage pour la suite.
CB
23/03/2020
Après avoir préparé le travail de la semaine et proposé des explications personnalisées pour les élèves en difficultés de mes 3 niveaux, ce week-end j’ai adapté tous les textes et exercices pour mon élève dyslexique de CE2... enfin presque car je n’ai pas encore tout terminé... d’ailleurs a-t-on un jour réellement "terminé" quelque chose dans notre métier ?... mais je m’y attèle un peu chaque jour... tout en jonglant entre mes propres ados et la vie du foyer... !
SL Adjointe RPI cycle 2
23 mars, je prends mon sac de course, mon attestation de déplacement dérogatoire sur laquelle j’ai bien coché la case déplacement pour produits de première nécessité. Je me dirige vers le centre ville, dépasse l’épicerie et devant la poste, ouvre mon sac pour prendre 2 enveloppes destinées à une de mes élèves qui n’a pas d’ordinateur, pas d’imprimante et qui ne comprend pas bien le français ni comment tout cela fonctionne ( ENT, CNED, liens hypertextes). Je rentre chez moi, j’ouvre mon ordinateur et découvre qu’Eduscol a mis en ligne des ressources pour la continuité pédagogique... beaucoup de littérature. Si cela peut en aider certains...
Comme beaucoup de collègues, j’essaie avec les moyens du bord sans prétention d’aider mes élèves concrètement.
CS
En cette période de confinement, ma grande surprise et ma grande confirmation est l’effet domino de la bienveillance. Pour une fois, nous entendons des messages bienveillants venant du haut, notre hiérarchie nous souhaite bon courage, nous envoie son soutien, nous signale qu’elle sait que nous travaillons au mieux, que notre lien avec les familles est indispensable... etc. Fallait-il attendre le confinement pour avoir un peu de reconnaissance ? Les parents également qui manifestent leur joie d’avoir des nouvelles, qui nous remercient etc. Finalement cet environnement bienveillant permet à tout le monde de se sentir mieux alors pourquoi ne pas le faire tout le temps ?
Pour ce qui est des galères de communication avec les parents, ce qui m’inquiète le plus c’est cet énorme décalage entre les parents qui ont l’air de gérer, voir de prendre plaisir à faire l’école à la maison et les parents qui ne nous répondent pas du tout. Je pense tous les jours à ces élèves que j’aide habituellement quotidiennement dans la classe et qui sont sûrement livrés à eux-mêmes... Ceux avec qui je suis en lien sont déjà bien aidés par leurs parents, c’est très désagréable de voir que ce service public de "continuité pédagogique" qui - comme vous le dites - est bien une continuité scolaire, laisse de côté tout un pan des élèves... Comment allons-nous faire lors du retour en classe avec ces immenses retards et pour certains, cette avance ?
Je n’ai pas eu à vivre les galères de l’ENT car notre école n’en disposait pas, le passage par adresse mail s’est fait directement mais notre métier est bien loin du fait d’envoyer des exercices et des conseils... Bref cela pose beaucoup de questions.
J’espère aussi que l’intention n’est pas de nous remplacer par ces plates-formes car ce serait vraiment perdre le sens profond de notre métier.
TD Remplaçante
Le plus dur, c’est de ne pas avoir de retour des parents... J’ai à peine eu des nouvelles de deux parents sur toute ma classe (je leur avais mis mon mail pro et tous les élèves avaient eu leur fichier papier avec leur travail (pour la manipulation et l’écologie, on repassera)... C’est frustrant de ne pas savoir si les enfants travaillent ou non, s’ils s’en sortent ou non, ...
MT Adjointe maternelle
22/03/2020
Grand merci pour votre soutien dans un moment où se sent seuls. Courage à vous et prenez soin de vous.
CS directrice
Bonjour, Point quotidien très utile et pratique ! @+
directeur
19/03/2020
Très bonne idée ce message quotidien avec les dernières nouvelles
Merci pour tous vos courriels intéressants. Merci de continuer à réclamer des protections ; je suis sûre que plein de collègues n’attendent que ça pour se porter volontaires à garder des enfants de soignants...
Ha ! Merci ! MERCI ! Enfin, le bon sens l’emporte, enfin un peu de reconnaissance de notre engagement..... il etait temps d’arrêter de slalomer entre les injonctions des IEN ....... Encore merci de votre intervention efficace aupres du DASEN !
AJ une directrice qui va mieux depuis qqes minutes....
Merci pour le point quotidien. On se sent moins seul et plus raccrochés.
Bonjour,
Comme la collègue, merci beaucoup pour toutes ces informations claires, précises et précieuses pour y voir clair !! Bon courage à tous et bonne journée
TD