Arras, le 9 avril 2013
Monsieur le Directeur Académique,
Le dispositif du « Plus de maîtres que de classes » entrera en application à la rentrée scolaire 2013 à l’échelle nationale. Il bénéficiera de la création de 7 000 postes tout au long de la mandature et les écoles concernées seront « celles de l’éducation prioritaire, mais aussi des écoles repérées localement comme relevant de besoins similaires. » Le SNUipp-FSU constate qu’en dépit de moyens jugés insuffisants, l’une de ses revendications historiques est enfin prise en compte et fait preuve, dès à présent, d’une grande vigilance quant à sa mise en œuvre concrète sur le terrain.
Si dans de nombreux départements de France le dispositif s’élabore entre les directions académiques des services de l’Éducation nationale et les représentants syndicaux, nous déplorons dans le Pas-de-Calais que cela n’ait pas été le cas et nous nous posons légitimement des questions quant à la mise en œuvre du dispositif, décidée de manière unilatérale, et ce sur plusieurs points :
- Il est écrit dans la circulaire ministérielle que les postes relevant du « Plus de maîtres que de classes » seront identifiés au mouvement intra départemental et les DASEN veilleront, lors de l’affectation, à la cohérence entre les nominations et les conditions du poste sollicité. Or, la circulaire départementale n’a pas permis cette transparence, les postes ayant été bloqués et la liste des écoles retenues n’ayant été communiquée que le 25 mars.
- Seules 36 écoles ont été retenues dans le dispositif, alors que près d’une soixantaine avait déposé un dossier de candidatures. Sous quels critères la sélection a-t-elle été faite ? Le SNUipp-FSU 62 regrette que le choix n’ait pas été fait en toute transparence lors d’un comité technique paritaire.
- Selon la circulaire nationale, « les équipes pédagogiques des écoles concernées bénéficieront d’une formation préalable. » De quelle manière cette formation se mettra-t-elle en place avant la rentrée à l’échelle départementale ? Et sur quel temps ? Le SNUipp-FSU 62 a obtenu de la part du ministère que les heures d’aide personnalisée restant à accomplir cette année scolaire soient allouées à cette formation due. Il est urgent que les équipes des écoles concernées soient officiellement informées.
- Dans le département, ce sont des stagiaires qui intégreront la classe vacante du maître titulaire surnuméraire. Or, les PES arrivant à la rentrée auront 1/6 de temps de formation. Ces derniers ne seront donc pas à temps plein en responsabilité de classe. Dans quelle mesure les enseignants qui les remplaceront seront- ils formés et intégrés au dispositif ?
- L’investissement de toute l’équipe enseignante « implique nécessairement l’adhésion de tous les enseignants de l’école » et ce, sur un engagement triennal. Que se passera-t-il si un des enseignants participe au mouvement et est remplacé sur son poste par un enseignant ne souhaitant pas entrer dans le dispositif ? Que se passera-t-il si c’est le maître surnuméraire qui quitte l’école et qu’aucun autre enseignant n’est volontaire pour laisser sa classe et prendre le relais ?
- Il a été dit dans des réunions de circonscriptions que le maître surnuméraire pourrait, le cas échéant, assurer le remplacement d’enseignants de l’école absents. Nous souhaitons que les choses soient clarifiées par l’administration : la mission de remplacement ne peut faire partie des prérogatives du maître surnuméraire, par ailleurs engagé dans un travail pédagogique et collectif auprès de l’ensemble de l’équipe enseignante et des élèves.
- Enfin, il est écrit dans la circulaire nationale qu’« il est essentiel que l’équipe d’un projet plus de maîtres que de classes soit stable ». Le SNUipp-FSU 62 ne peut que dénoncer le blocage des postes dans les écoles concernées pour des enseignants stagiaires, rendant impossible toute stabilité des équipes.
Nous ne doutons pas que vous apporterez réponse à ce courrier faisant état des inquiétudes légitimes du SNUipp-FSU 62 concernant la mise en œuvre du dispositif dans le département.
Veuillez croire, M. le Directeur académique, en notre profond attachement au service public d’éducation.
Le SNUipp-FSU 62