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Par : SNU62
Publié : 4 décembre 2020

Education prioritaire : quel avenir ?

décembre 2020



Le ministère, le 19 novembre dernier, a annoncé le lancement d’une expérimentation sur l’évolution des REP à la rentrée 2020-2021. Loin d’être à la hauteur des attentes, ces annonces inquiètent et sonnent le glas de 40 ans de politique nationale d’éducation prioritaire.

Dans la droite ligne des propositions du rapport Azéma Mathiot, la rue de Grenelle expérimente un nouveau pilotage des établissements classés REP dans trois académies : Lille, Marseille et Nantes. La carte des REP sera remplacée par des « contrats d’accompagnement locaux », d’une durée de 3 ans, conclut au sein de chaque unité éducative. Ces dernières rassembleront écoles, collèges, lycées professionnels, généraux et technologiques voire même des établissements privés. Une allocation progressive de moyens sera définie en fonction de critères nationaux (indice de position sociale et indicateurs économiques) et de « critères locaux d’accompagnement » contenant des objectifs pédagogiques et d’accompagnement des personnels. Parallèlement, le label REP+ perdura et les cités éducatives devraient se développer. Dans le cadre du dispositif d’aide aux devoirs seront aussi créés des « bureaux d’aide rapide » conçus pour permettre une aide aux devoirs à distance.

 Une rupture annoncée

Loin de répondre aux demandes de plus de moyens consacrés à l’éducation prioritaire, ces annonces remettent en cause 40 ans de politique nationale priorisant les ghettos urbains. Les effets de seuil, la rigidité du dispositif ou les disparités entre les territoires urbains et ruraux sont utilisés pour diluer les problématiques spécifiques de l’EP. Sous couvert de prendre en compte « les écoles orphelines » et certains lycées, l’organisation en réseaux disparaitrait au profit de contractualisation locales. Il s’agit là d’une rupture totale qui risque de mettre en concurrence les différents territoires au détriment de ceux fortement touchés par les inégalités. Sans compter que l’attribution de moyens de manière « progressive » sera conditionnée à des engagements de résultats. Une conception de l’éducation prioritaire qui renvoie à un pilotage par les évaluations et fait craindre un renforcement du contrôle des pratiques enseignantes.

 Revoir les craintes de Jean-Pierre Rochex exprimées lors des universités virtuelles du SNUipp-FSU :

Aller plus loin :

Publication FSU : Quelle Education prioritaire ?

ETATS GENERAUX DE L’EDUCATION PRIORITAIRE