Mr l’Inspecteur d’Académie,
C’est avec indignation que nous venons d’apprendre la confirmation par le ministère de l’Éducation Nationale de la suppression de 14000 de postes pour l’an prochain dont 5700 postes rien que pour le premier degré. Cette annonce faite dès le lendemain d’une très forte mobilisation des collègues et des parents d’élèves montre de nouveau non seulement le désengagement de ce gouvernement pour l’éducation mais également son mépris pour le dialogue social. Les recettes pour organiser cette casse sont connues, notamment pour le premier degré, nous ne pourrons que constater :
- L’augmentation du nombre d’élèves par classe
- La diminution des moyens de prise en charge des élèves les plus en difficultés
- La poursuite de l’abandon de la scolarisation des moins de trois ans au profit d’officines privées hors contrat
- La dégradation continue des moyens de remplacement
Sans compter la disparition progressive des intervenants en langue laissant la plupart de nos collègues complétement démunis prendre en charge cet apprentissage, avec dans le meilleur des cas quelques heures de sensibilisation uniquement à l’anglais, la priorité résidant à afficher de bonnes statistiques.
En cette rentrée, plus que jamais nos collègues sont à bout de souffle. Un travail toujours plus difficile dans un climat hiérarchique toujours plus exigeant : projets multiples, évaluations diverses et variées, grilles, statistiques à remplir, justifications de toutes sortes sont exigées.
C’est au prix de nombreuses heures supplémentaires, évidemment non rémunérées, que les enseignants aujourd’hui tentent sans y croire de répondre à ces injonctions et cela au détriment d’une reconnaissance de la liberté pédagogique, source d’initiatives, de recherche de progrès et d’accomplissement dans la fonction. Ce n’est pas de bons petits soldats qu’a besoin l’école aujourd’hui.
Dans le même ordre d’idée, nous souhaitons également attirer votre attention sur la situation critique de la direction d’école : les tâches se sont alourdies, les missions se sont complexifiées. Il serait enfin temps de reconnaître et de soutenir l’engagement des directrices et directeurs pour la réussite des élèves. Ils ont besoin du soutien de leur administration, d’une formation initiale et continue à la hauteur de leurs missions, de temps de décharge réévalué. La situation de l’assistance administrative à cette rentrée montre qu’elle ne peut se satisfaire de contrats précaires soumis aux aléas des financements. Un nouveau métier statutairement défini est indispensable au fonctionnement de l’école.
Dans ce sens aujourd’hui le SNUipp-FSU appelle les directrices et directeurs d’école à ne plus traiter toutes les demandes de l’administration. Dorénavant, c’est « Je réponds quand j’ai le temps ». Nous réclamons également que soit réaffirmé le fait qu’il n’existe pas d’animations pédagogiques obligatoires comme cela a pu apparaitre encore cette année dans des notes de rentrée, cette allusion est vécue comme une véritable atteinte au droit syndical.
Concernant la CAPD qui nous réunit aujourd’hui, le SNUipp-FSU s’inquiète de l’avenir de la formation continue en général et sollicite de nouveau que certains personnels tels que les ZIL ou les enseignants en ASH puissent avoir accès à ce dispositif. Comment peut-on envisager que ces personnels n’aient pas de besoin de formation alors que sur le terrain, nous le savons, la demande est criante. Le peu de possibilités de départ en stage en ASH relève essentiellement d’initiative nationale, nous constatons que l’information auprès des collègues est quasi inexistante, le manque de clarté pour les modalités d’inscription est flagrant, les délais d’inscription sont trop courts sans parler de la difficulté à faire valoir le remboursement des frais de déplacement. Si on voulait dissuader les agents de s’inscrire, on ne s’y prendrait pas autrement.
Autre point qui mérite un éclaircissement : les remboursements de frais de déplacement lors des animations pédagogiques ou des stages. Nous rencontrons de nombreux collègues qui s’étonnent de ne pas avoir perçu, parfois depuis novembre 2010, le remboursement des frais qu’ils ont déjà engagé pour leurs déplacements dans le cadre de leur travail. Cette situation est intolérable et injuste : les frais de transport augmentant plus rapidement que le salaire des enseignants. Nous vous demandons, Monsieur l’Inspecteur d’Académie, de veiller à ce que les droits des personnels soient respectés.
Les délégués du personnel SNUipp FSU