Edito : Quoi qu’il en coûte… à qui ? pour qui ?
« Réduire impérativement l’endettement et le déficit public. » Ce credo justifiait toutes les politiques d’austérité. Pourtant le 12 mars, Emmanuel Macron appelait à mettre en œuvre tous les moyens nécessaires pour contrer l’épidémie « quoi qu’il en coûte ! » Depuis, la valse des milliards donne le tournis. D’où un constat : c’était donc possible !
D’où aussi une attente formulée par le Président lui-même : « interroger notre modèle de développement », et des questions : quelles avancées pour les services publics (de santé, d’éducation…) ? Pour la transition écologique ? Quelle action contre les inégalités ? Quelle place enfin reconnue pour les retraité·es ?
Il n’a pas fallu attendre longtemps pour obtenir les réponses. Les personnes à la retraite, par leurs exigences, mettraient en danger les plus jeunes. Expressions parmi les plus brutales inondant le miroir médiatique déformant ? Gouvernement et majorité parlementaire s’appuient sur cette campagne pour pousser les retraité·es à de nouveaux sacrifices. Le monde du travail en général est sommé d’accepter les lois du marché. Pour le plus grand bénéfice d’une petite minorité de privilégié·es dont la bonne fortune n’est jamais questionnée.
Le confinement devient un outil pour imposer des choix auxquels ce pouvoir n’entend pas déroger. Un projet de loi dit « de sécurité globale », la prolongation jusqu’en février 2021 de l’état d’urgence écartant tout contrôle parlementaire ou la prééminence du conseil de défense aux délibérations secrètes sont bien plus que des symboles et conduisent à un régime de plus en plus autoritaire.
Alors gardons les liens, alimentons les échanges, exprimons nos exigences avec nos partenaires. C’est le rôle irremplaçable du syndicalisme. Chez les retraité·es comme dans l’ensemble du monde du travail, l’aspiration à la sécurité est une idée progressiste.
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