Pour la deuxième année consécutive le nombre de candidats ayant passé les épreuves du concours a été historiquement bas. Suppressions d’emplois, chute des ouvertures de postes, réforme de la formation, bas salaires à Bac+5… Le SNUipp demande des aides financières pour les étudiants et la reconstruction de la formation.
Pour la deuxième année consécutive en 2012 le nombre de candidats inscrits au concours de PE ayant passé les épreuves a été historiquement bas : 18 734 en 2012, 16 273 en 2011. En 2011 seulement 3 000 postes avaient été ouverts au concours puis 5 000 en 2012, des volumes bien éloignés de ceux des années précédentes. « Le non-remplacement des enseignants partant à la retraite s’est traduit par une baisse du nombre de places offertes au concours, rendant ainsi le métier moins attractif » a estimé vendredi 7 octobre le SNUipp-FSU dans un communiqué. L’an dernier, le ministère avait évoqué la réforme de la masterisation lancée en 2010 pour expliquer la diminution du nombre de candidats. Or, pour 2012, impossible de parler d’une « année de transition » , d’autant que le lancement du concours 2012, en pleine mobilisation contre la politique de suppressions d’emplois dans l’Education nationale, avait été accompagné d’une forte campagne de communication du ministère. Les vocations découragées
Le désintérêt des jeunes pour le métier de professeur des écoles survient en effet juste après la mise en œuvre de la réforme de la formation. « Les nouvelles modalités d’accès au métier, des contenus de formation trop peu professionnalisants et des perspectives de rémunération bien en deçà de celles de nos voisins européens découragent des vocations pourtant bien réelles » résume le SNUipp. Plusieurs études, dont deux réalisées par le syndicat, attestent d’ailleurs des difficultés rencontrées par les jeunes professeurs des écoles stagiaires (PES). Un métier dévalorisé
En élevant au master (bac+5) le niveau requis pour devenir enseignant, la "masterisation" a écarté des élèves peu favorisés pouvant difficilement financer cinq années d’études post-bac, sans vraiment attirer les favorisés du fait du salaire qui les attend après un master et un concours : 1 500€ pour un débutant en France, alors que les salaires sont bien plus élevés dans les autres pays de l’OCDE, 2 100€ en Allemagne par exemple. Des aides financières pour les étudiants
Le SNUipp-FSU qui demande une remise à plat de la réforme de la formation, dont on commence deux années à peine après sa mise en œuvre à mesurer les effets pervers, « revendique des aides financières pour les étudiants et des pré-recrutements dès la licence ». « La formation des enseignants est à reconstruire totalement : les masters doivent être plus professionnalisants, l’entrée dans le métier plus progressive, alternant temps de classe et retour en formation et les rémunérations concrètement revalorisées pour que les salaires des enseignants français ne souffrent plus des comparaisons internationales » conclue-t-il.